Si c'est une fille on l'appellera Violette

La création de l'association: L’association Les Laboureurs, en cours de création à la rentrée de Septembre 2024 a puisé son nom, dans les travaux de Boris Cyrulnik, psychiatre français et rescapé de la Shoah, suite notamment à son ouvrage “Le laboureur et les mangeurs de vent”. La pièce “Si c’est une fille on l’appellera Violette” est la première création de cette association. L’association a un enjeu d’éveiller sur des sujets sociaux, prend le parti pris d’aborder des sujets peu ou pas abordés pour informer, transmettre et permettre à son public de labourer “ Ceux qui s’engagent sur le chemin de la liberté intérieure perdront leurs amis. Penser par soi-même c’est s’isoler : l’angoisse est le prix de la liberté”

Contexte d'écritre de la pièce: La nécessité d’écrire cette pièce est apparue à l’aune de l’été 2023, dans un contexte généralisé d’oppressions vécues par l’autrice pour libérer son esprit dans un premier temps, mais également pour partager une histoire vécue par tant de femmes qui se condamnent au silence.. En parcours de procréation médicalement assistée depuis plus de 3 ans, à la direction d’établissements de placements judiciaires dans un contexte RH précaire et menant en parallèle son école de théâtre en cours du soir, cette dernière s’est confrontée à une situation de “trop plein” l’invitant à déposer le tout dans une écriture touchante mais décalée. La PMA est un sujet qui touche de plus en plus de couples, parfois jusqu’aux portes de leur séparation. La PMA invite ainsi à se séparer en même temps que l’on construit pour l’histoire d’une vie. Ca c’est un processus puissant. En 2019, selon les données de l’INED, 3,7% des enfants sont nés par le biais de l’AMP, soit 27 063 enfants. Les nécessités de recours à la PMA peuvent être diverses: incompatibilités des conjoints, infertilité de l’un des membres du couple, parfois les deux, résurgences traumatiques diverses de situations de maltraitance vécues.. C’est sur ce dernier point que la pièce présentée éveille, questionne, ouvre le débat, à condition de vouloir le regarder en face.

Ma note en tant qu'autrice: La pièce « Si c’est une fille on l’appellera Violette » est une création personnelle qui évoque la chute progressive de Marguerite Constantini à ce que l’on pourrait appeler un état de « burn out » alors qu’elle est en prise à un système d’emprise depuis son enfance. Cette jeune femme est en course pour le « parcours du combattant » avec son conjoint, Benjamin Lemaître. Ce couple de trentenaire se bat effectivement pour avoir un enfant. Se battre est le terme qui convient : tout est difficile, rigoureux, exigent, suppose une discipline de fer et de faire mais il faut avancer sous les injonctions de tous. A la fin de la pièce, il s’est écoulé 3 ans entre le démarrage du process de PMA (procréation médicalement assistée) et où ils en sont dans leur vie de couple trois ans plus tard ; en l’occurrence sans être parvenus à concevoir. Ils se posent des questions, ne savent plus s’ils veulent encore avoir un enfant mais ne se parlent pas, ou trop peu ou mal. Progressivement, sous le poids du système au sens large (famille, médical, social et professionnel) le couple se délite. Le corps de Marguerite est soumis à des exigences d’une rudesse et d’une précision sans faille ; à un jour près, à un document manqué, il faut parfois attendre plusieurs mois pour retenter sa chance. L’enfant, objet de tous les désirs depuis toujours envahit les esprits, devient une lutte, parfois un objet de détestation, de culpabilité, comme s’il fallait laisser faire la nature et que nous voulions aller contre elle. Mais la pièce ne s’arrête pas là, elle convoque l’enfance et met en lien, par l’intermédiaire d’un médecin laboureur (au sens où Boris Cyrulnik le conçoit) le lien entre cette dernière et la difficulté à procréer. En l’occurrence, elle met plus en lumière l’enfance de Marguerite - sœur du milieu de sa fratrie, emprise d’un système familial toxique (inceste, égocentrisme maternel, violences) et professionnelle en institution de la protection de l’enfance - dans la capacité ou l’incapacité à concevoir un enfant avec Benjamin. La pièce se veut éveiller le spectateur sur les résurgences traumatiques de l’enfance sur l’adulte, le poids du système familial, l’asservissement à une pensée dominante sans plus se questionner (en l’état, d’avoir un enfant versus vouloir un enfant) et l’émancipation progressive non pour plus (+) d’épanouissement mais uniquement pour ne pas mourir (au sens psychique notamment). La pièce veut enfin partager la difficulté que peut avoir un process de PMA sur l’homme, trop souvent oublié de ces parcours.

Mon profil: Je suis née à Cannes et y ai grandi avant de partir pour Aix en Provence où j’ai suivi des études de droit et de sciences pénales et criminologie en parallèle de ma Licence. En dernière année de Master, j’ai intégré l’Université de Lille 2 en « Direction et responsabilités dans le champ social et médico-social ». Au sortir de son Master, j’ai eu l’opportunité de prendre la direction de l’Etablissement de Placement Judiciaire de Rosny Sous-Bois et Aubervilliers pendant deux ans avant de diriger le STEMO de Douai- Cambrai pendant une année et de rejoindre le Groupe SOS en 2018 pour diriger pendant plus de cinq ans l’établissement du Fil d’Ariane et de la Passerelle. J’ai quitté mon poste en Novembre 2023. Pendant ces années de direction d’établissement, j’ai eu la responsabilité managériale d’une centaine de professionnels de la fonction publique d’Etat et de salariés de l’éducation et du soin (éducateurs spécialisés, psychologues, assistants sociaux), plusieurs millions de budget, ainsi que la responsabilité pénale de plusieurs centaines de mineurs sous-main de justice.

Forte d’une expérience de 8 années à la direction de services de placement judiciaire de la PJJ, j’ai acquis une expertise sur l’accompagnement des publics vulnérables, auteurs d’infractions pénales et surtout victimes de maltraitance. En parallèle, j’ai continué à me former, notamment, aux pédagogies alternatives, à la communication non violente pour faire évoluer ma pratique aux besoins modernes des mineurs accompagnés. Dans cette dynamique, j’ai démarré le théâtre d’improvisation avant de suivre la formation théâtre du Cours Florent sur 3 années, dans la perspective première de développer un projet d’auto-entreprenariat de théâtre, destiné au développement des compétences psycho-sociales des mineurs vulnérables ; telles que définies par l’OMS. Ce projet est actuellement en cours de construction.  Pendant cette formation de 3 années, j’ai pu me former à d’autres compétences que celles du théâtre par le biais d’ateliers divers : chant, improvisation approfondie, puissance de l’image.

Depuis Août 2023 je me suis lancée à l’écriture de pièces de théâtre. La première Si c’est une fille on l’appellera Violette a été montée et s’est jouée 12 fois en Juillet 2024 au Festival Off d’Avignon dans le théâtre « Les étoiles ». Les 3 autres pièces Les accélérateurs de rêves, Bonjour, je viens pour et Moira sont finalisées dans leur écriture et l’une d’entre elle a fait l’objet d’une proposition d’édition aux éditions Maïa que j’ai déclinée. La dernière Princesse à barbe (titre provisoire) est en cours d’écriture à l’été 2024. Enfin, lors de ce même festival d’Avignon 2024, j’ai joué 17 fois dans Démons de Lars Noren en y interprétant le rôle de Katarina.

Dates de programmation de la pièce: La contractualisation du contrat de diffusion de la pièce pour Avignon 2025 est en cours de signature au sein de l'atelier Florentin. Elle se jouera en alternance avec la pièce Démons de Lars Noren, dans laquelle je suis également comédienne. Par ailleurs, une maquette est prévue au sein du lavoir moderne parisien le 30 Octobre 2024 et une discussion est en cours avec le guichet Montparnasse à Paris. Enfin, nous avons été sollicités par l'institut Polytechnique du Nord pour faire partie de leur programmation culturelle 2025 dans la pespective de former les infirmières. Ce descriptif tant à rendre lisible le potentiel de la pièce ou a minima l'intérêt qu'il suscite tant il est d'intérêt général. Pour autant, je précise que la collecte n'a que l'objectif de la représenter à Avignon 2025 et de payer les comédiens pendant le festival. 

Pourquoi une collecte ? J'ai l'ambition de devenir une entrepreuneuse du spectacle. Mes anciennes fonctions de direction me confortent dans cette idée que je ne peux aborder un sujet qui me passionne sans en connaitre tous les contours, ni même démarrer un projet sans lui donner toutes les perspectives de réussite possibles. Ainsi, je cherche encore et encore tous les moyens de faire évoluer le projet à la vitesse à laquelle je pense qu'il doit être porté et de moi-même m'inscrire progressivement dans le champ de l'art de la culture. Par ailleurs, n'ayant pas d'argent personnel, ou très peu et convaincue que la PMA touche de plus en plus de personnes et détruit des couples et des vies; j'ai l'espoir que le projet intéresse, sensibilise et que pour 1 euro misé dans le projet, la personne qui le fait le sait, soutient au moins une connaissance qui a vécu le process et pour laquelle elle ne savait pas forcément quoi dire, non par désintérêt mais plus par ignorance.