DOCUMENTAIRE " À FLEUR DE PEAU"

ATELIERS D'ART THÉRAPIE EN UNITÉ PSYCHIATRIQUE POUR ADOLESCENTS à l'Institut Mutualiste Montsouris, Paris.
AUDIOVISUEL - CINÉMA
PRODUCTION
SANTÉ & HANDICAP

Présentation du projet

Graphiste. Gaspard Hoël

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.Les images de À FLEUR DE PEAU ont été tournées il y a 17 ans, au sein de l' hôpital de jour de l'unité psychiatrique pour adolescents et jeunes adultes de l'Institut Mutualiste Montsouris à Paris, en marge d’un film que Christine FRANÇOIS réalisait sur l’anorexie.

Elle a gardé précieusement ces archives dans son armoire, avec la conviction qu’il y avait là un film. L'association AU BOUT DES CHOSES a acquis ces archives. Leur richesse permet d’envisager un documentaire captivant.

Grâce à la rencontre avec Annie Waks, la monteuse, le montage image est presque fini.

AU BOUT DES CHOSES lance un financement participatif pour boucler la post-production du film.

"Nous soutenons Christine François pour sa façon très personnelle de travailler sur des sujets dits “sensibles“ en allant au bout des situations, mais toujours dans le respect des personnes. Ses films nous touchent sans glisser vers le pathos et d’ailleurs en refusant cette facilité. L’authenticité reste un trait marquant de son travail et marque les spectateurs.

Pour permettre à ce film d’avoir la visibilité et la sortie qu’il mérite, il nous faut en financer la post production, le mixer, l'étalonner, pour pouvoir le projeter, l'envoyer dans des festivals, le proposer à des distributeurs.

Nous comptons sur vous et sur votre soutien.

Marie-Laure PICARD, présidente de AU BOUT DES CHOSES"

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Présentation du film par Christine François :

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Je suis restée marquée par l'expérience que j'ai faite il y a 17 ans au sein de l'hôpital de jour de l'I.M. Montsouris. Cela a changé mon regard sur la folie, sur l'adolescence et sur les soignants en psychiatrie.

Dans cet hôpital parisien, l'art thérapie, est au centre du soin ; l'expression et la création sont des armes pour empêcher la chronicisation de la maladie. Les ateliers que j’ai filmés sont comme suspendus hors du temps.

Dans la lutte contre la folie, la pétrification morbide, l’art thérapie permet, à petits pas, une remise en mouvement. Les séquences montrent comment le travail assidu, par vagues, des thérapeutes et des artistes, enveloppe les participants comme un cocon protecteur.

Ce que le film À FLEUR DE PEAU cherche à montrer, c'est le temps du soin.

Par soucis de protection, les images laissent les jeunes patients hors champ. Le pari du film, c'était de les faire exister dans et par le regard de l'équipe.

Les mots de Christian W. (éducateur spécialisé) m'ont guidée pendant tout le tournage : "L'hôpital de jour est un lieu sans faux-semblants car se tromper dans une attitude de soin revient à allumer une mèche qui explose quasi immédiatement. On est dans une poudrière d'affects, de pulsions, d'angoisses à fleur de peau tout le temps. Ici, tout va très vite, on passe du "plutôt mieux" à une angoisse majeure et "suicidante". Quand on est psychotique on ne compose pas, on est, sans filtres, sans protections; l'autre est totalement pénétrant donc dangereux."

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Les jeunes qui arrivent à l'hôpital de jour ont des troubles liés à des traumatismes de la petite enfance qui explosent à l'adolescence. Le passage à l'acte, la tentative de suicide, est un risque permanent. Leur souffrance n'est pas toujours facile à repérer et les soignants sont attentifs au moindre signe, au moindre geste. Ils échangent beaucoup entre eux, s'aident, décryptent ce qui ne va pas, et se tiennent en éveil. Soigner est un travail collectif. L'équipe met en place, jour après jour, "le cadre et le filet".

L'adolescence est aussi une chance, un temps où les choses ne sont pas figées, où le soin peut agir.

On ne voit pas le visage des jeunes, mais on les écoute. Ils parlent extrêment bien de leur maladie, de ce qu'ils traversent, de ce qu'ils espèrent.

Dans les ateliers, l’acuité des encadrants permet aux individus et au groupe l’expression de ressentis qui leur donnent littéralement accès à un autre monde que celui où ils sont habituellement, un monde moins mortifère.

Certains jeunes évoluent, saisissent au bond ce qui leur est proposé et se soignent. D’autres restent terrifiés par ce qui pourrait sortir d’eux dans ces ateliers. La psychiatre en charge de l'hôpital de jour nous l'explique : "Certains patients peuvent avoir l'impression que ce qui sort d'eux, dans la peinture, c'est comme leurs organes, que ça peut être rapté par l'autre et emmené loin. C'est à prendre au pied de la lettre et c'est terrifiant."

Ce film donne des clés sur la grande souffrance de ces adolescents, sur l’art thérapie et sur la folie, que l'on devine et que l'on ressent, et qui ne se réduit jamais à un diagnostic.

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Quelques séquences :

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ATELIER POTERIE DE JEAN-MARIE B. "Il faut se battre pour sentir ." (Soko, 20 ans)

Ses mains sont fines et centrent la terre sur un tour de potier, mais c'est comme si elles étaient dans des gants de plomb / sa voix est douce mais tremble imperceptiblement / ses mots sont comme arrêtés avant d'être prononcés... Soko, patiente de l'hôpital de jour depuis trois ans, se dit "toujours sous tension". Jean-Marie, le soignant (potier, ostéopathe), la fait travailler au tour (de poterie) pour l'amener à "sentir". Lui est "centré" sur elle, extrêmement attentif. Il veut "me bombarder de sensations" dit-elle. Soko ne peut pas sentir. Ce ne sont pas des mots mais une réalité. Elle dit "c'est comme si j'étais un peu endormie" et essaye patiemment d'expliquer ce qui lui manque et ce que tout à chacun possède sans s'en rendre compte. "Je n'ai pas ce que normalement un être humain a. Je n'ai pas les sensations premières. La chaleur du soleil, la beauté d'un ciel, je ne sens rien. Je ne peux pas profiter de ces moments là. Je suis trop tendue. Je ne me souviens pas depuis quand je suis comme ça, avec le temps j'ai refusé de sentir, j'ai refusé de vivre les sensations agréables, c'est un peu refuser de vivre aussi." Puis Soko parle d'un vase qu'elle a réussi à faire quand même et qu'elle finit par trouver beau. Jean-Marie reprend "c'est un vase qui a réussi à se faire aimer" et il rajoute doucement "ça me rappelle quelqu'un". Le lien du soignant et du patient est là très fort, rendu possible parce qu'un cadre est posé, un travail défini...

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ATELIER BRICOLAGE DE CHRISTIAN W. "Le bleu profond, c'est un bleu... taciturne." (Johan, 19 ans)

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Johan est devant une table basse de l'atelier bricolage animé par Christian. L'éducateur a imaginé un atelier bricolage où chacun peut venir quand il le souhaite “réparer un petit quelque chose” : défilent des objets aussi inattendus qu’incongrus, à l’image des troubles de ceux qui les apportent. Un banc de jardin sur trois pieds, un panier à linge sale dépenaillé, un tapis tâché au canard W-C, une rackette de ping pong neuve mais “inadaptée” au jeu de son propriétaire, un antivol rouillé.

Pour la quatrième semaine Johan, reprend la peinture du centre de la table, refait le fond "bleu profond " qui permettra d'y poser une lune. Johan ne sait plus combien de fois il a tenté la chose. À chaque fois son bleu tourne et vire au gris. Christian, l'éducateur, utilisant l'humour, lui fait définir ce qu'est une couleur "profonde ". Johan commence par dire "obscur" puis dit "taciturne ". Il dit qu'il ne connaît pas la différence entre une couleur chaude et froide. "Est-ce qu'on se brûle à une couleur chaude ? est-ce que froid veut dire triste ? ". Il ne perçoit pas vraiment le lien entre le mot et la chose. Sur sa palette, il met invariablement du noir et du blanc, le bleu s'éloigne... Pendant deux heures, Christian ne le lâche pas. Cette histoire de "bleu profond" tourne au supplice. Ce qu'on voit est soudain interrogé : qu'est-ce qu'un "bleu profond" ? On pourrait en rire et se croire dans un jeu de langage, une expérience oulipienne, mais non, on est dans la réalité des perceptions d'un jeune de 19 ans, qui passe sa jeunesse dans un hôpital psychiatrique. Dans la notion de profondeur, de part d'ombre, quelque chose fait peur à Johan. Le "bleu profond" sera finalement atteint en fin d'atelier mais Johan en gardera rancoeur au soignant pendant plusieurs semaines. Au fil des réunions le problème ressurgira. Parce que Christian l'a agité, a mobilisé en lui quelque chose qui fait mal, qui angoisse. Johan nous expliquera quelques jours plus tard, comment c'est difficile de "faire" quelque chose. Le fond profond du langage c'est ici, le silence... et dans ce silence il y a une angoisse sans représentation possible

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"À l'hôpital de jour, ils nous découragent." (Julie, 21 ans)

Dans le patio, baigné de lumière, mais clôt sur lui même... Julie, une patiente, me dit: "à l'hôpital de jour, ils nous découragent, depuis qu'ils m'ont dit que je ne pourrais pas être historienne, j'ai des nausées psychosomatiques, un écoeurement moral, je voudrais être dans la vie normale, ici je me sens prisonnière, tous les jours je me bagarre avec ma mère pour venir ici, " .

Je vérifie ce que l'équipe m'a annoncé: "Les patients ont souvent besoin de nous "merdifier" pour avancer et s'éviter une autre angoisse plus dévastatrice. On le sait, on est là pour ça, on encaisse..."

A quoi sert l'argent collecté

Avec 2100 euros on finit le montage et la confo son, le montage image et on enregistre les voix de Christine François.

Avec 4500 on mixe le film.

Avec 6000 euros on finance l'étalonnage, les trucages  image (ralentis), les génériques.

Une fois que ces sommes  seront atteintes, l'apport supplémentaire permettra de rétribuer la monteuse, la réalisatrice et le graphiste, qui ont jusqu'à présent mis leurs salaires en participation, et de payer la mise à disposition du banc de montage pendant 9 semaines.


Objectif de collecte

6 000,00 €

Montant Global

8 400,00 €

Dépenses

Désignation Montant

POST-SYNCHRO

enregistrement voix 300,00 €
fournitures-copies-consommables 400,00 €
SOUS TOTAL 700,00 €

MONTAGE

Montage et confo son + location salle 800,00 €
Fin montage image + location salle 1 500,00 €
SOUS TOTAL 2 300,00 €

Réalisation

Salaire réalisatrice pour la fin montage image et son 1 000,00 €
SOUS TOTAL 1 000,00 €

ETALONNAGE

Etalonnage. 2 jours. 1 600,00 €
SOUS TOTAL 1 600,00 €

Communication visuelle

Graphiste. DVD. Affiche. 400,00 €
SOUS TOTAL 400,00 €

MIXAGE

Mixage. 3 jours. 2 400,00 €
SOUS TOTAL 2 400,00 €

TOTAL

TOTAL 8 400,00 €

Recettes

Désignation Montant

VALORISATION

Valorisation réalisation 1 000,00 €
valorisation graphisme 400,00 €
Valorisation montage 1 000,00 €
SOUS TOTAL 2 400,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 6 000,00 €

TOTAL

TOTAL 8 400,00 €

"Écrire intérieurement sa vie, chacun le fait sans cesse, le névrosé le fait en hiéroglyphes, et le psychotique sur un écran qui ne prend pas l'encre"

(P.C. Racamier)

"Tout travail institutionnel vise à créer un "écran qui prenne l'encre", à reconstituer sans cesse cette toile trouée, attaquée, négativée et la rendre réceptive."

(Philippe Jeammet, psychanalyste, chef de service à l'Institut Mutualiste Montsouris à l'époque du tournage de À FLEUR DE PEAU )

Contreparties

Merci 1

pour 10,00 € et +

3 ARTINAUTES

99997 DISPONIBLES

Etre remercié sur la page Facebookdu film.

Merci 2

pour 35,00 € et +

8 ARTINAUTES

99992 DISPONIBLES

Remerciements sur page Facebook du film + lien vimeo privé avec mot de passe

merci 3

pour 50,00 € et +

6 ARTINAUTES

99994 DISPONIBLES

Lien viméo privé du film avec mot de passe et remerciement au générique du film

GRAND MERCI 1

pour 72,00 € et +

18 ARTINAUTES

99982 DISPONIBLES

DVD du film et remerciements au générique du film

GRAND MERCI 2

pour 120,00 € et +

3 ARTINAUTES

99997 DISPONIBLES

DVD + lien vimeo privé + affiche + rermerciements au générique du film

GRAND MERCI 3

pour 250,00 € et +

1 ARTINAUTE

9999 DISPONIBLES

DVD + lien vimeo privé + affiche + rermerciements au générique du film + remerciement sur la pochette du dvd.

TRÈS GRAND MERCI

pour 500,00 € et +

0 ARTINAUTES

5 DVD + lien vimeo privé + 5 affiches + rermerciements au générique du film + remerciements sur la pochette du dvd.

+ INVITATION A AVANT-PREMIERE DU FILM