MONTORIN

Montorin est un texte original de Thierry Beucher (auteur et metteur en scène), interprété par Alice Millet, qui sera créé les 11 et 12 mai 2018, à La Station-Théâtre de La Mézière (35).
ARTS DE LA SCÈNE
PRODUCTION

Présentation du projet

Le Théâtre de l'Intranquillité (Rennes) produit la 11ème pièce de Thierry Beucher, Montorin. Elle sera créée à La Station-Théâtre (La Mézière, 35), les 11 et 12 mai 2018, dans le cadre d’une résidence de création, soutenue par la Région Bretagne. Ce projet est également soutenu par Le Volume (Vern-sur-Seiche, 35).

Une toute première lecture du texte avait eu lieu à la bibliothèque de l’Adec (Rennes) en 2014, puis une « lecture mise en scène» avait été proposée ensuite dans différents lieux, Théâtre du Cercle (Rennes), La Station-Théâtre (La Mézière-35), Festival d’Uzeste (33) les saisons suivantes. C’est suite à la lecture à La Station-Théâtre, et à l’invitation de son directeur, Gwenael De Boodt, que cette résidence de création a pu se mettre en place.

Ce projet ne bénificiant pas de subvention, le Théâtre de l'Intranquillité a également décidé de mettre en place un financement participatif afin de soutenir son budget. Il est important de préciser qu’il s’agit d’une production professionnelle, toute l’équipe de création sera donc rémunérée, et ce financement participatif viendra uniquement prendre en charge une partie des salaires.
Enfin, je me permets d’attirer votre attention sur le fait qu’il s’agit d’un texte original, dont l’intention première tend à inscrire son écriture dans la veine d’un théâtre poétique, résolument critique de la société néolibérale qui est la nôtre.
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Monthorin (72), crédit photo Thierry Beucher
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Résumé
A la suite d’une erreur de l’administration, André Guitté se retrouve sans pension de retraite après une hospitalisation. Ne répondant pas aux courriers qui lui sont envoyés, une employée de la Sécurité Sociale, intriguée par son silence, décide alors de quitter son bureau, pour venir lui parler de « vive voix ».
Au-delà de l’anecdote, la pièce parle de cette « raison administrative » qui, sous couvert d’organisation sociale, conforme aujourd’hui les individus selon une logique essentiellement économique et bureaucratique. A l’intérieur de ce mouvement - qui est à proprement parler une destruction, elle tend à révéler qu’il existe néanmoins d’autres forces qui, à défaut d’être des résistances actives, n’en sont pas moins des persistances à demeurer autre, ou différemment. Restant le plus souvent anonymes et isolées, et n’ayant pas a priori d’incidence directe sur le monde, ces « voix » font alors entendre des dissonances, qui sont autant d’échappements à ce conditionnement. Ce qui est montré ici, c’est que ces échappements, qui peuvent être également perçus comme un sentiment du « libre », ne peuvent pas être solitaires, et qu’ils passent nécessairement par l’autre pour exister. Ils découvrent en cela, et en dehors de tout sentimentalisme, une fraternité instinctive, qui fait de tout individualisme, un abandon de notre condition d’hommes.



FAQ

Ce projet est un projet professionnel. Il ne pourrait pas voir le jour sans la co-production de La Station théâtre à la Mézière (35), et sans le soutien du Volume à Vern-sur-Seiche (35). Mais l'apport financier existant ne suffit pas à le mettre en place, aussi ce financement - qui est envisagé à seule fin de rémunérer les personnes engagées, lui permettra d'être réalisé dans des conditions acceptables.

A quoi sert l'argent collecté

L'argent collecté grâce à vous sera exclusivement réservé à la rénumération des personnes engagées sur ce projet.

Ce projet, qui ne bénéficie d'aucune subvention, est rendu possible grâce l'apport en co-production de La Station-théâtre (LavMézière-35), et au soutien du Volume (Vern-sur-Seiche, 35).

Ainsi cette collecte permettra de boucler un budget existant, mais encore faible par rapport au travail demandé à chacun.

En nous aidant, vous participerez à deux choses: 

- A la création d'une oeuvre originale

- Au fait que artistes et techniciens soit rémunérés pour leur travail


Objectif de collecte

1 600,00 €

Montant Global

6 800,00 €

Dépenses

Désignation Montant

communication

Affiches, flyers, etc. 150,00 €
SOUS TOTAL 150,00 €

Scénographie

Décor 100,00 €
Costume 200,00 €
SOUS TOTAL 300,00 €

Salaires

Thierry Beucher (auteur et metteur en scène) 2 210,00 €
Myriam Rault (costumière) 1 094,00 €
Alice Millet (comédienne) 2 431,00 €
Fred Richard (éclairagiste) 615,00 €
SOUS TOTAL 6 350,00 €

TOTAL

TOTAL 6 800,00 €

Recettes

Désignation Montant

Co-production

La Station-Théâtre 5 200,00 €
SOUS TOTAL 5 200,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 1 600,00 €

TOTAL

TOTAL 6 800,00 €

Créé en juillet 2011, le Théâtre de l’Intranquillité tend à inscrire sa démarche artistique dans une posture critique vis-à-vis de la société capitaliste contemporaine.

Prenant appui notamment sur la recherche en sciences sociales, il cherche à faire apparaître au sein d’une situation sociale et politique donnée, les conditions d’un surgissement poétique qui nous tiendrait éloigné, tant du pur divertissement, que d’un art qui n’aurait d’autre finalité que lui-même. Par un lien constant tissé entre sensible et pensée, il s’agirait plutôt de révéler une part de l’irréductible et de l’insaisissable qui échappe à l’ordre social qui nous est imposé.

A travers des spectacles, des lectures, des ateliers sur le jeu d’acteur, ou toute autre initiative s’inscrivant dans cette démarche, le Théâtre de l’Intranquillité cherche également dans la mise en forme de ses différentes interventions à rendre compte de cette préoccupation.

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  • Notes de préparation - 2

    MONTORIN / Notes de préparation – 2

    Faire du théâtre « aujourd’hui »

    "Ce qui mérite d’être présenté au théâtre, c’est la vie, dans sa vérité, qui déborde de partout les limites de l’organisme fonctionnel et d’action conduite par des fins."

    Jacques Rancière, Le fil perdu Editions La Fabrique 2014

    L’expression paraît simple, et pourtant, au-delà de son apparente simplicité, son sens n’est peut-être pas si évident, et il n’est alors pas inutile d’y revenir et de l’interroger, afin d’essayer d’éclairer la nature de ce qui est proposé ici. Car s’il paraît aller de soi que le théâtre se fait toujours "aujourd’hui", rien ne définit pour autant, ni de quel théâtre il s’agit, ni cet "aujourd’hui" dont on parle, et encore moins ce qui les relie l’un à l’autre. Pour commencer, il faut repartir de l’idée qu’une œuvre – quelle qu’elle soit, ne nait pas ex nihilo de la pure et seule volonté d’un ou une artiste, mais bien d’un rapport immanent et contingent au monde, entretenu par celui ou celle qui la crée. Ce rapport ne présume rien de sa qualité, ou de la pertinence, mais il est un fait, qui de manière consciente ou inconsciente, opère comme la condition première du surgissement poétique, une zone de turbulence où viennent se croiser « un état des choses » (ou du monde), « une sensibilité » (s’étendant jusqu’à une forme de pensée), et enfin « une manière de faire » propre à la discipline. Cet « état des choses » peut être considéré à différentes échelles, et s’étendre de la sphère intime au vaste théâtre du monde, et quelles que soit son échelle, il prend également en compte une temporalité (un présent pris comme un événement à l’intérieur d’une séquence historique pouvant être plus vaste). Notre présent est caractérisé aujourd’hui à toutes ces échelles, par la domination et la prépondérance de l’idéologie néolibérale, qui impose à chacun un modèle ou une forme de vie, qui est celui de l’entreprise. Dans ce système où les intérêts privés priment sur les intérêts communs, se généralisent la prédation comme forme d’existence, et le profit ou la jouissance immédiate comme but en soi. L’économie, la politique, la culture, la vie sociale, la vie intime, de même que la nature, la faune, la flore, tout ce qui d’une manière ou d’une autre concoure au développement de la vie est ainsi touché. Ce régime qualifié par Christian Laval et Pierre Dardot, de « a-démocratie », s’impose par non seulement par quantités de normes auxquelles il faut se conformer, mais aussi par une accélération des rythmes, et enfin par une répression policière ou militaire accrue, en divers endroits du monde. Ce modèle génère néanmoins des crises dans chaque domaine concerné, mais si des oppositions apparaissent ça et là et peuvent faire figure d’alternatives, rien ne semblent pourtant pouvoir endiguer la destruction qui est à l’œuvre. Ainsi « faire du théâtre aujourd’hui », c’est d’abord se situer dans un tel monde, car il faut le redire, il est illusoire de croire que le théâtre puisse échapper à cette contingence, et le refus ou l’absence de positionnement à son endroit, revient tout simplement à s’accorder, pour ne pas dire se satisfaire, de ce modèle dominant. Le choix qui est proposé ici, est alors de s’inscrire dans une perspective qui se voudrait critique, en essayant, en sans présumer ni des forces ni des moyens, d’en démonter certains aspects, mécanismes ou aliénations. Plus précisément, il ne s’agit pas ici de montrer des « résistances » actives (politiques, syndicales, individuelles, etc.) mais plutôt de laisser la place à des subjectivités qui ne parviennent pas à se conformer à ce monde « tel qu’il va », et qui en affirmant des « persistances » à être autre ou différemment, viennent malgré elles, bousculer l’ordre établi, et créer ainsi un autre espace, dans laquelle leur subjectivité tente de se recomposer. Un « partage du sensible » redéfini, voilà ce qui est recherché. Dans cette forme, le récit est un élément mais aucunement le but, il ne s’agit pas tant de raconter une histoire que d’être raconté par elle, et le faisant, de nous ouvrir à une autre possibilité du présent. Mais l’art n’étant pas un discours "sur", pas plus qu’un commentaire, toute la difficulté dès lors que l’on tente de s’inscrire dans une telle perspective, est de ne pas se suffire du sujet traité, mais bien d’inscrire cette critique dans la forme elle-même de l’œuvre qui s’élabore. Car quels que puissent être la valeur et l’intérêt des arguments, un théâtre réduit à un discours ne sera jamais autre chose que de la propagande. La finalité du théâtre n’est pas le message, mais bien l’émotion, non dans sa forme pulsionnelle dont nous sommes bombardés quotidiennement, mais dans celle qui permette au contraire le redéploiement d’une pensée qui puisse être autre que celle de ce modèle dominant. Pour cela il faut donc agir sur le langage lui-même, et aussi sur tout le possible des inventions scéniques. Mais le premier moyen dont dispose le théâtre, c’est encore et avant tout le jeu de l’acteur. Ce qu’il faut chercher c’est donc, à partir du jeu de l’acteur, le redéploiement de la perception sensible, en maintenant l’équilibre le plus juste entre l’émotion, et la pensée qui peut s’ouvrir à partir de là. C’est considérer le théâtre comme le lieu possible d’une recomposition des sensibilités heurtées, ou blessées. A l’intérieur de toutes les destructions qui sont à l’œuvre, il s’agit de s’intéresser à l’une d’entre elles, qui à la fois traverse les autres, mais a aussi un lien direct avec la création artistique, c’est à dire la sensibilité. Dans un très beau livre sur l’auteur congolais Sony Labou Tansi, composé à la fois d’inédits du poète, mais aussi de témoignages et de regards critiques, l’essayiste Annie Lebrun écrit ceci : « Du coup, c’est à chacun de reprendre à ce monde la sensibilité dont il nous prive insidieusement, en émoussant nos sensations à ses spectacles fragmentaires. Bien sûr, à la condition de partir du pire. Toutefois, si notre sensibilité est de plus en plus malmenée, elle n’en continue pas moins d’exister, de la même façon que dans les forêts endommagées par la pollution, les arbres n’en continuent pas moins de pousser. Il n’en va pas différemment pour la nécessité poétique qui a partie liée avec le désir et le rêve et dont la fonction critique a, de ce fait, quelque chose d’organique témoignant de la nature et qui est, désormais, notre seule boussole. » (Sony Labou Tansi en scène(s), La Chair et l’Idée, sous la direction de Nicolas Martin-Granel et Julie Peghini, éd. Les Solitaires intempestifs, 2015). En d’autre terme, la perspective critique d’un tel théâtre est avant tout l’affirmation d’un théâtre de nature poétique, et « faire du théâtre, aujourd’hui », revient donc à chercher dans le monde qui nous est commun, et qui se donne comme indépassable par l’idéologie dominante qui est la sienne, une ouverture, qui par la trouée qu’elle créerait, nous donnerait une autre vision de ce même monde, mais redonné à sa complexité, à ses dimensions multiples, et donc en somme à sa possible transformation. « Le caractère transformable du monde tient à son caractère contradictoire. Dans les choses, les hommes, les processus, se trouve quelque chose qui les fait tels qu’ils sont et en même temps quelque chose qui les fait autres. Car ils se développent, ne demeurent pas, se transforment jusqu’à devenir méconnaissables. Et les choses, telles qu’elles sont précisément aujourd’hui, contiennent en elles, ainsi « méconnaissables », des éléments autres, antérieurs, opposées à ce qui est actuellement. » Bertolt Brecht, Théâtre épique et théâtre dialectique, Ecrits sur le théâtre, Tome 2, éd. de L’Arche (p.251)

    Thierry Beucher

  • extrait

    « (…) C’est une erreur de l’administration, vous comprenez ? Cela arrive. Mais généralement, les gens se manifestent d’eux mêmes, ils se plaignent et l’erreur est rectifiée tout de suite. Là, je vous l’ai dit, c’est la caisse de retraite qui nous a appelés, et c’est nous qui avons ensuite envoyé ces courriers… Mais comme ils sont restés sans réponse, je suis venue de moi même pour voir ce qu’il en était. (Temps) « Sur les registres, les gens naissent, se marient ou bien meurent, mais si André Guitté a décidé de disparaître, personne n’a rien à dire à cela », voilà ce qu’ils m’ont dit à la mairie. Personne… sauf l’administration, parce qu’on dit la nature a horreur du vide, mais l’administration est bien pire que la nature, vous savez. Pour l’administration, il faut que chacun soit dans une case définie, pré-remplie comme l’on dit aujourd’hui, sinon la personne n’existe pas. Il n’y a pas besoin d’être vivant pour cela, on peut très bien être mort et exister tout pareil. Là, n’est pas la question. Dans le monde de l’administration, les morts sont beaucoup plus nombreux que les vivants, mais ceux-là au moins, on sait où ils sont. Les disparus, au contraire, ils restent comme un poids, comme une petite tache sombre dans le coin de l’œil, ils ne nous empêchent pas de vivre, mais tout de même un peu, ils sont comme un dérangement... Voilà pourquoi je suis ici, vous comprenez ? (Temps) Je sais que depuis sa sortie de l’hôpital, il ne perçoit plus rien. Alors comment fait-il ? Pour manger ? Pour faires des courses ? Est-ce que les voisins lui amènent des offrandes qu’ils laissent devant sa porte ? Et surtout pourquoi ne demande-t-il pas l’argent qui lui est dû ? Personne ne fait cela. Aujourd’hui personne ne refuse l’argent auquel il a droit. A la caisse de retraite, je vous assure, ils n’ont jamais vu cela. Chaque jour au contraire, ils reçoivent des demandes de personnes pensant qu’il y a une erreur dans le mode de calcul du taux de leur pension - je ne parle pas des économiquement-faibles, non, ceux-là ne disent rien - je parle des autres, de ceux qui ont un peu d’argent mais qui en voudraient plus, pour pouvoir encore faire un dernier crédit, ou partir je ne sais pas…en croisière sur la mer Baltique ! »

Contreparties

Email

pour 5,00 € et +

0 ARTINAUTES

Pour tous les dons de 5€, un email de remerciement sera envoyé à chaque donateur.

Carte postale "Montorin"

pour 10,00 € et +

4 ARTINAUTES

Pour tous les dons de 10€, chaque donnateurrecevra une "carte postale", avec d'un côté la photographie de l'affiche du spectacle, et de l'autre un poème original. Cette idée du "poème" peut paraître dérisoire ou anecdotique, mais elle est en faitau coeur même de la proposition artistique qui est proposée.

Carte postale "Montorin" (+)

pour 30,00 € et +

12 ARTINAUTES

Pour tous les dons de 30€, chaque donnateurrecevra une "carte postale"(+), avec d'un côté la photographie de l'affiche du spectacle, et de l'autre un poème original. Cette idée du "poème" peut paraître dérisoire ou anecdotique, mais elle est en fait aussi au coeur même de la proposition artistique qui est proposée.

Ce poème sera manuscrit, unique, et daté du jour du don.

Livret "Montorin"

pour 50,00 € et +

14 ARTINAUTES

Pour tous les dons de 50€, chaque donnateurrecevra en plus de la"carte postale"(+), un livret contenant le texte de la pièce, ainsi que des "notes de préparation" au spectacle.

Stage

pour 120,00 € et +

0 ARTINAUTES

Stage "Notion de jeu"

Pour tous les dons de 120€ et plus, chaque donnateursera invité à participer à un stage intitulé "Notion de jeu" (un samedi / 6heures ) dirigé par Thierry Beucher. La date et le lieu de ce stage seront communiqués ultérieurement.

Ce stage a pour finalité la découverte du jeu de l’acteur.

Il tend à montrer qu’au delà de «l’amusement» qui lui est le plus souvent associé, le jeu de l’acteur peut aussi s’appuyer sur d'autresnotionspermettant de le travailler.

Ce qui sera mis en avant, c’est le rapport à l’autre, défendant l'idée que le théâtre ne se fait jamais seul, mais qu’il est toujours le fait d’un ensemble ou d’un groupe. Ainsi c'est la notion d' "interactions créatrices"qui sera travaillée,tant dans le rapport àl'espace, que dansrapport au langage.

Les exercices proposés sont pour la plupart simples, et ne demandent aucune aptitude particulière.Ce travail peut donc s’adresser à des personnes expérimentées, tout comme à des débutants.