21 Promenades pour Walser

(titre provisoire)
AUDIOVISUEL - CINÉMA
PRODUCTION

Présentation du projet

N.B : J'ai fait au plus court,. J'aurais aimé vous présenter un dévelppement qui permette de mieux imaginer le film, mais sur cette première page de présentation, j'ai préféré ne pas en faire trop histoire de ne pas vous rebuter d'emblée. Je n'ai gardé que le strict essentiel. 

En revanche, une version détaillée (qui donne une idée beaucoup plus claire de ce que sera le film) est disponible sur simple demande. 

Bonne lecture !

  • Synopsis

21 promenades filmées en hiver et au printemps dans le canton de Saint-Gall en Suisse alémanique, pour un film libre et cocasse, ludique et vagabond, qui saute volontiers du coq à l’âne en un mélange de naïveté feinte et de vraie candeur enfantine. 42 bobines de 15M de Super 8 couleur, soit deux bobines par promenade, comme autant de miniatures, de notes ou d’esquisses qui révèlent, tant sur le fond que par la forme, l’univers fragile et marginal de l’écrivain suisse-allemand Robert Walser. Un film impressionniste qui reprend les thèmes principaux des courtes proses de cet auteur bohème qui sublime la marche, la promenade, comme la plus belle manière d’être au monde, au travers d’un regard d’une acuité tendre et plein de sollicitude qui transforme le banal du quotidien en ravissement. 

 

 

  • Biographie de Robert Walser :

Robert Walser (1878 - 1956) est le dernier d’une lignée de huit enfants nés d’un couple aisé qui ne lui témoigne que très peu d’affection, plongeant l’enfant, puis le jeune homme, dans l’amour de la lecture, la solitude et le mutisme. Le caractère de Walser s’est formé depuis sa plus tendre enfance. Dès son plus jeune âge, il écrit, en douce, et se fait publier dans quelques revues renommées de l’époque. L’idée d’une carrière littéraire le pousse à quitter le foyer familial sans autre regret. Walser est libre. Libre de se promener, d’écrire et de voyager quand l’opportunité se présente. Comme Kafka, il partage ses journées entre tâches bureaucratiques, qui lui permettent de se loger et de se nourrir, et les promenades, en ville ou à travers champs, dont il tire l'inspiration pour ses récits. Auteur prolifique, Walser reste volontairement en retrait de la société littéraire qui pourtant admire sa plume (Kafka, Hesse, Musil ont tous vanté son talent). Mais Walser est un original, un vagabond, un rêveur qui préfère sa liberté et le loisir des promenades aux contraintes de la bureaucratie et des critiques en littérature qu’il méprise. Auteur de nombreuses nouvelles et de deux romans qui lui ont valu quelque succès (Les enfants Tanner ; L’institut Benjamenta), Walser publie son dernier texte - La Rose - à l’âge de 28 ans avant de se faire interner à l’hôpital psychiatrique d'Herisau où il passera le restant de ses jours, sans ne plus jamais écrire. Pendant 27 ans, ses journées sont réduites à la promenade, au collage et pliage de sacs plastiques, à l’écossage de petits pois. Son oeuvre, tombée dans l’oubli pendant plusieurs décennies, sera redécouverte après sa mort dans les années 1990. Aujourd’hui, Walser est considéré comme l’un des plus grands auteurs du 20è siècle. Ecrivain minimaliste avant la lettre, “miniaturiste par excellence” comme le disait Stefan Zweig, Walser est le maître de la forme brève, de ce qu’il appelait lui-même “petites proses”. Un écrivain pointilliste dont les textes se construisent par ajouts ou additions de petites miniatures tirées du banal du quotidien duquel son regard tendre et enfantin fait surgir le merveilleux. 

 

  • Robert Walser, ou quand on ne sait jamais s’il faut en rire ou pleurer :

Robert Walser a toujours eu une place à part dans ma bibliothèque qui n’est pas rangée par ordre alphabétique, mais par association entre auteurs. Eh bien, dans ce rangement, Walser est à l’écart, isolé, parce que jusqu’à présent je n’ai trouvé aucun auteur auquel l’associer tant il est unique et original. Régulièrement, je le relis, et chacune de ces relectures apporte quelque chose de neuf, une petite variante qui permet de mieux comprendre son rapport complexe au monde. Au début, et même pendant un certain temps, je n’ai vu que la surface, la joie, le plaisir presque enfantin d’être au monde. Tout cela est bien présent. Mais derrière ce qui peut paraître léger, anecdotique, ou encore futile, se cache une profondeur de l’âme qui n’est pas visible au premier coup d’oeil, qui n’est pas abordée directement dans ses textes, dont le ton tient bien plus de l'allégresse et de la légèreté, et ce de manière si constante et régulière qu'on finit par se rendre compte que ces humeurs sont feintes et qu'elle cachent quelque chose qui se trame entre les lignes. Le génie de Walser consiste en ceci qu’au travers de ses courtes proses, il laisse entrevoir en creux, sans l'aborder directement, les tréfonds d’une âme en peine. Walser a le bon goût de ne pas nous exposer sa souffrance, ou alors par petites touches. C’est son caractère humble et discret qui l’invite à exprimer la joie plutôt que la souffrance. De ce point de vue, chaque promenade de Walser contient autant de joie que de  désillusion. Elle démarre avec entrain et espoir et se termine sur un accord mineur parce qu’il faut rentrer, parce la nuit tombe et que c’est fini. Il y a bien sûr dans chaque promenade l’amour de la nature et la récolte à foison de petits détails qui invitent à la joie et la gaieté. Mais au fond, il y a quelque chose, qui n’est pas écrit noir sur blanc, qui motive cette répétition quotidienne, presque maladive, de la promenade. Ce quelque chose, c’est l’amour. Un espoir d’amour. Une rencontre, un croisement, un simple échange de regards, qui a le pouvoir de ranimer le coeur et de donner à la joie de vivre une nouvelle inspiration. Un amour non consumé s’entend, qui redonne à ce vagabond qui se promène sur place, en rond, dans un labyrinthe, l’énergie de l’enfance qui ressemble à celle des moineaux. Au final, c’est une quête inlassable d’un petit rien qui ressuscite celui qui a trop conscience d’être emprisonné seul et sans espoir entre terre et ciel. Walser n’est pas un homme joyeux ou heureux, c’est un indéfectible optimiste, qui chaque matin au sortir du lit voit se profiler la perspective d’une journée pleine de promesses. Mais le soir au retour d’une promenade, tandis que les promesses du matin se sont évaporées, et que l’espoir s’est étiolé, il ne reste que la déception. 

 

  • Note d’intention :

Le projet, l’idée du film, est de révéler au départ des principaux motifs qui composent l’univers de Walser, l’inéluctable imbrication entre la joie et la souffrance d’être au monde. Un entrelacement de deux états d’âme contraires mais indissociables, révélé au travers de 21 promenades (thème récurrent et essentiel dans les récits de Walser), au rythme d’une par jour, dans le canton de Saint- Gall, entre le Lac de Constance et le district de Togenburg où il aimait se promener. 21 jours épars, entre hiver et printemps, pour 21 miniatures impressionnistes qui peuvent varier de dix secondes à une ou deux minutes, afin de tirer parti de variations de longueurs et de différents tempos pour donner au film un rythme soutenu et nuancé. Chaque promenade aura sa particularité, sera consacrée à un motif particulier, dont certains seront répétés et développés sur la longueur pour renforcer l’homogénéité du film qui, faute de ces répétitions, risque de se disperser.

 

       


           


                

 

  • La forme du film :

La prose de Walser est impressionniste, pointilliste, fonctionne par une addition de petites miniatures tirées du quotidien le plus banal, pour dire le plaisir et la douleur d’être au monde de façon si simple et déconcertante que parfois le lecteur chavire. Le film, tel que je l’imagine - 21 segments, 21 promenades ayant chacune sa particularité, sa durée ... - sera structuré de la même manière : pointillisme et addition de petites miniatures. Le style, impressionniste, doit traduire le regard « kaléidoscopique » du promeneur. Un promeneur regarde par détails, par bribes, par clins d’yeux et non pas par de longs plans-séquences. Le Super 8 me semble le format idéal pour rendre ce regard vagabond à l'image. Le matériel est léger, mécanique, permet de filmer image par image, de monter à-même la caméra. Je pratique depuis plusieurs années un cinéma artisanal, à la première personne. Je suis à la fois le producteur, le réalisateur et le cadreur de mes films. Et je prends à ma charge une grande partie du montage et du travail sonore. Je travaille en super 8, et c'est en adéquation avec ce format, en travaillant sur les qualités qui lui sont propres (mobilité de la caméra, son non-synchrone, possibilité de filmer à différentes vitesses et image par image ...) que j'ai développé mon style. Il s'agit ici d'un film résolument impressionniste, pictural. Travail de peintre plutôt que de conteur au sens romanesque du terme. Travail sur les couleurs et la lumière pour lequel le Super 8 offre des possibilités incomparables aux autres supports. De plus, avec ses airs d’antiquité, la caméra Super 8 amuse les passants qui voient dans le filmeur un original sorti d’un autre temps, d’une autre époque que celle du smartphone, ce qui crée souvent un rapport ludique entre le filmeur et la ou les personnes filmées. 

  • La structure du film :

Le film s’ouvre sur des images d’illuminations de Noël et d’une musique festive s’y rapportant. Ensuite, alors que la musique n’est plus qu’un écho lointain, la caméra s’introduit dans le cimetière d’Herisau où se trouve la tombe de Walser, qui sera filmée, couverte de neige, en contrepoint à l’ambiance festive de la Nativité. Une séquence riche par sa beauté visuelle et forte en émotion, qui pourrait faire office de prologue au titre du film. Cette séquence bâtie sur le contrepoint fête et Nativité / tombe et mort, ne tient pas de la fantaisie, étant donné que Walser est mort le jour de Noël 1956. Toute l’existence de Walser est parsemée d’énigmes et de mystères qui ont contribuées à façonner le mythe d’un original pour qui l’humilité et l’indigence étaient synonymes de bien-être, au même titre qu’une vie solitaire vécue à l’ombre, loin des artifices chatoyants de la célébrité, pour s’octroyer le plaisir de contempler le petit théâtre du quotidien à distance. Parmi ces mystères, le plus mystérieux reste sans doute celui de sa mort. Une photographie devenue mythique montre son corps inanimé étendu sur la neige, avec à l’avant-plan les traces de ses derniers pas dont les empruntes s’arrêtent sans raison à deux mètres de sa dépouille, comme si cette phrase tirée de La promenade : “Si seulement on pouvait dans la mort sentir encore la mort et en jouir ! ” résonnait comme une prémonition. Pour celui qui préfère la légende à la réalité, l’absence des dernières empruntes de pas dans la neige pourrait être ce court moment auquel aspirait Walser pour jouir de la mort ne fût-ce qu’un peu avant de mourir pour de bon.     

Entre l’ouverture et une séquence finale en forme de coda, 21 promenades ayant chacune sa durée, sa particularité, ses paysages, son ambiance, son humeur, etc ... Chaque promenade, petite forme, sera séparée de la suivante par une systématique de « pauses » qui permet au regard du spectateur de se renouveler. Chaque pause aura également sa durée, dépendant de la longueur, de l’intensité visuelle de ce qui a précédé ou de ce qui va suivre. Malgré ces pauses, le film doit rester une entité et non pas une suite de 21 segments disparates. Ces pauses participent pleinement au rythme du film. Elles prendront différentes formes, la principale étant la numérotation des promenades, de 1 à 21, sous forme d'intertitres.

J’ai choisi le chiffre 21 pour ses différentes connotations, cabalistiques ou référence au jeu de hasard (par exemple le nombre d’atouts au Tarot, ou la meilleure main au Black-Jack). C’est aussi le nombre d’acides aminés nécessaire à la vie de l’Homme. Le chiffre 21 a quelque chose de magique. Quel tire a le plus de magie entre Les 1000 Nuits ou Les 1001 Nuits. Un chiffre n’est pas l’autre.  

   

 

Hôpital psychiatrique d'Herisau


       

           

Tombe de Robert Walser au cimetière d'Herisau

 

  • La distribution du film :  

Le film vise principalement une sélection dans les festivals spécifiquement dédiés au cinéma documentaire et expérimental, mais n'exclut pas les festivals dont la programmation, plus variée, laisse cependant une place au cinéma qui sort des chemins balisés. Aussi, il ne faudra pas négliger les cinémathèques et les espaces muséaux. Enfin, les plateformes de partage sur internet telles que Vimeo pourraient toucher un public plus large, une fois que la diffusion en festivals en est à son terme. J’ai travaillé plus de 25 ans à la Cinémathèque royale de Belgique, j’ai aussi crée un festival (L’Âge d’Or Festival, qui se déroulait à la Cinémathèque), dont j’étais le directeur et le responsable de la programmation, j’ai réalisé une douzaine de film, bref, tout ça pour vous dire que j’ai un réseau de contacts (cinéastes, directeurs et programmateurs de festivals, cinémathèques, etc …) un petit peu partout dans le monde, de l’Argentine à la moitié de l’Europe, du Japon à l’Australie, des Etats-Unis (principalement à New-York où j’ai travaillé plusieurs mois à l’Anthologie Film Archive) au Burkina-Faso, De Saint-Petersbourg à Delhi, etc … un réseau qui me donne bon espoir quant à la distribution du film. Aussi, je peu soutenir la durée d’une séance en couplant ce film-ci avec un film que j’ai réalisé il y a quelques années, et qui est comme un complément idéal, ce qui ne restreint pas la distribution de ce court métrage uniquement à des séances qui compilent plusieurs courts métrages de différents auteurs.  

  • Mon orgueil :  

Je n’ai pas d’orgueil, on me fait d’ailleurs souvent le remarque que je ne “vends” pas assez mon travail, que je devrais plus mettre mon travail en lumière, faire jouer mes contacts, etc …Je fait tout ce qui est possible en matière de distribution du film quand il est produit grâce à de l’argent qui ne sors pas de ma poche. Pour les films que je produis moi-même, je fais nettement moins d’efforts, quelques séances dans les endroits que j’aime particulièrement me suffisent amplement. Mes films ont circulé dans de nombreux festivals dont je sortais assez régulièrement avec un trophée toujours plus moche que le précédent, et qui valsait dans la première poubelle que je croisais. Je n’aime pas l’idée que le cinéma soit une compétition, que les films soient des objets mis en concurrence. Néanmoins, parmi les prix que j’ai reçus et qui n’ont pas de valeur à mes yeux, deux me tiennent à coeur : le Prix Henri Storck (qui est le plus grand prix pour le cinéma documentaire en Belgique) simplement parce que le nom d’Henri Storck résonne bien à mon oreille car je considère 4 des ses films comme de véritables chefs-d’oeuvre, et puis le Elona Spécial Prize of the Jury au Message to Man Film Festival à Saint-Petersbourg, parce qu’il m’a été remis en grandes pompes dans une salle comble, et que le prix était un tout petit arbre en pot, spécialement importé du Kashmir pour l’occasion, et que j’ai planté au Jardin botanique devant de nombreux journalistes et de photographes enthousiastes lors d’une cérémonie protocolaire totalement disproportionnée en comparaison à la taille de ce petit arbre flanqué d’un écriteau où figure mn nom et le titre du film. Je me suis fait la promesse qu’un jour j’irai rendre visite à cet arbre en compagnie de mon fils. Pour le reste, il y a quelques articles qui m’ont plût, parce qu’il m’offraient un regard extérieur sur mon travail. Mon film Rond est le Monde a eu un petit succès auquel je ne m’attendais pas. C’est un beau film (je ne dis pas ça de tous mes films), mais un tel succès ? Mais le petit truc spécial que je retiens dans cette aventure qui m’a permis de beaucoup voyager, c’est un Podcast sur le site Cinéphiles de notre temps qui m’a été envoyé par un ami, et dans lequel Vincent Le Port, césar du meilleur court métrage, films sélectionnés à Cannes et distribués en salle, soit une pratique du cinéma très différente de la mienne, reprend mon film parmi ceux de Gus Van Sant, Paul Thomas Anderson, Vincent Gallo, etc … ce qui m’a fait beaucoup rire (et plaisir aussi) en imaginant mon film si simple, humble et sans drame, qui est une célébration de la beauté de la nature inspirée par le Cantique des créatures de Saint François d’Assise, filmée sur une année, 4 saisons, lors d’un voyage en compagnie d’un âne. 

Sur mon compte Instagram j’ai posté trois extraits de ce film qui permettent de vous faire une idée plus précise de ce à quoi va ressembler ce film-ci. Ces extraits ne donnent qu’un aperçu de ma façon de filmer et du traitement sonore, mais n’ont pas de sens en soi, dans la mesure où Rond est le monde est composé comme un flux d’images et de sons dans lequel tout se répond pour former l’image d’un monde fini, rond, qui a la forme d’une boucle, la fin du film revenant à son début. C’est un film contemplatif où il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, mais simplement se laisser aller dans cette contemplation comme on se glisse dans un bain.  

Voici un lien vers le Podcast de Cinéphiles de notre temps, dans lequel Vinvent Le Port parle du film (min.21:30 à min.23:30) : https://cinephilesdnt.lepodcast.fr/cinephiles-de-notre-temps-27-confessions-dun-cinephile-avec-vincent-le-port

 

  • Quelques extraits tirés de La Promenade :

Histoire, pour ceux qui ne connaissent pas Robert Walser, de se faire une vague idée du ton et de la couleur de sa prose, j’ai choisi quelques extraits parmi d’autre possibles. J’ai ordonné les textes en les regroupant en fonction de certains thèmes qui seront développés dans le film.  

 

 

1/ Promenade :

Tout le monde sort, jeune et frais, et l’air est rond, gorgé de senteurs, et j’oublie tout, je redeviens celui que j’ai toujours été, je suis heureux et fais toutes sortes de petites rencontres sympathiques, j’appartiens au monde et le monde m’appartient, et le monde est vaste, et mon coeur l’est tout autant, quoiqu’il ne soit plus si jeune que ça.

J’ai marché, marché, c’était une exercice des jambes incessant et silencieux. Franchissant une étape après l’autre, je louais la nature qui nous gratifie des qualités les plus diverses. A un tel, elle donne le goût de rester tranquille, à tel autre une continuelle envie de bouger. 

Chaque promenade abonde de phénomènes qui méritent d’être vus et d’être ressentis. Formes diverses, poèmes vivants, choses attrayantes, beautés de la nature : tout cela fourmille, la plupart du temps, littéralement au cours de jolies promenades, si petites soient-elles. Les sciences de la nature et de la terre se révèlent avec grâce et charme aux yeux du promeneur attentif, qui bien entendu ne doit pas se promener les yeux baissés, mais les yeux grands ouverts et le regard limpide, si du moins il désire que se manifeste à lui la belle signification, la grande et noble idée de la promenade. 

Chaque promenade abonde de phénomènes qui méritent d’être vus et d’être ressentis. Formes diverses, poèmes vivants, choses attrayantes, beautés de la nature : tout cela fourmille, la plupart du temps, littéralement au cours de jolies promenades, si petites soient-elles. Les sciences de la nature et de la terre se révèlent avec grâce et charme aux yeux du promeneur attentif, qui bien entendu ne doit pas se promener les yeux baissés, mais les yeux grands ouverts et le regard limpide, si du moins il désire que se manifeste à lui la belle signification, la grande et noble idée de la promenade. 

C’est avec la plus grande attention et sollicitude que celui qui se promène doit étudier et observer la moindre petite chose vivante, que ce soit un enfant, un chien, un moucheron, un papillon, un moineau, un ver, une fleur, un homme, une maison, un arbre, une haie, un escargot, une souris, un nuage, une montagne, une feuille ou ne serait-ce qu’un misérable bout de papier froissé et jeté, où peut-être un gentil petit écolier a tracé ses premières lettres maladroites. 

2/ La Nature :

(…) Dans tout ce mutisme, un oiseau çà et là, du fond de quelque retraite enchanteresse et sacrée, faisait entendre sa voie allègre. Je m’arrêtais et écoutais. Soudain je fus envahi d’un indicible sentiment universel et, du même coup, d’une sensation de gratitude qui jaillit puissamment de mon âme en joie. Les pins se dressaient là comme des colonnes et rien du tout ne bougeait, dans ce bois vaste et délicat, où semblaient retentir et résonner en tous sens mille voix inaudibles, et que semblaient parcourir mille formes à la fois visibles et invisibles. 

Un bruissement, haut et léger, se faisait entendre depuis l’extrême cime des sapins. “Il est sûr qu’ici l’amour et les baisers seraient d’une beauté divine”, me dis-je. Les simples pas sur le sol devenaient un plaisir. Dans l’âme sensitive, le calme allumait des prières. “Être enterré là discrètement dans la terre fraîche du bois, ce serait sûrement doux. Si seulement on pouvait dans la mort sentir encore la mort et en jouir !  (…) Magnifique, une coulée de soleil tomba dans le bois entre les troncs de chênes, et le bois m’apparut comme une douce tombe verte. Bientôt, toutefois, je ressortis dans la vie, à l’air libre et dans la clarté.

3/ Les enfants et les moineaux :

Ma manière de penser, à l’époque, avait parfois quelque chose qui rappelait un moineau. Les moineaux surgissent tout d’un coup, avec toute la force de leur évidence, pour aussitôt, avec la même parfaite complétude, s’éloigner en dansant, ou s’évaporer. Pour ce qui est de leur apparition ou de leur comportement, ils sont totalement saugrenus; leur cocasserie vient de ce que n’ils sont pas du tout problématiques à leurs propres yeux, qu’ils sont d’une étourdie exemplaire, et en un certain sens, unique. J’étais à l’époque une sorte de moineau que les vespéralités qui semblaient avoir pris possession de lui touchaient désagréablement. J’aurais peut-être pu, en me matutinisant, transformer la beauté matutinale de la jeune fille en une beauté vespérale (…)

J’étais un moineau qui se sondait, s’examinait, sans parvenir à rien tirer au clair.

Il faut noter comment gamins et gamines se poursuivent au soleil, libres et sans entraves. Je songe : “Qu’on leur laisse bien cette liberté sans entraves, car l’âge viendra bien assez tôt, hélas, les effrayer et les brider.”

Une autre scène enfantine, dans ce petit théâtre quotidien ou ambulant, me parut encore plus gentille et plus ravissante (…) Comme cette scène naïve s’accorde avec le ciel bleu, dont le sourire déverse une beauté si divine sur la terre claire et joyeuse, m’écriai-je, avant de tenir le discours bref, mais grave que voici : “Les enfants sont célestes, parce qu’ils sont toujours comme une sorte de ciel. Quand ils grandissent, le ciel se dérobe à eux. Ils se retrouvent alors comme s’ils étaient tombés de l’enfance pour atterrir dans la condition sèche, fastidieuse et calculatrice des adultes, et dans leurs idées utilitaires et extrêmement convenables.

4/ Les femmes, leur beauté, et le besoin d’amour :

Des jeunes filles se baladaient au soleil. Le ciel, couvert jusque là, s’ouvrit soudain tel une corolle d’azur et se mit à briller, comme s’il se réjouissait de ce bout de terre qui se déployait sous lui. 

Une ravissante adolescente pourrait m’ordonner de faire quasiment tout ce qu’elle voudrait, je lui obéirait aveuglément. Comme la beauté est belle, comme le charme est charmant ! 

Je ne connais rien d’aussi vivifiant que de ressentir du respect devant le visage d’une jeune fille et de la voir, par là, embellir.

Je pensais à une malheureuse qui m’avait regardé ce soir là. Où était-elle à présent ? Y avait-il quelqu’un pour lui dire quelque chose de gentil ? 

Peut-être par suite d’une grande fatigue ou pour quelque autre raison, je pensais à une jolie fille et au fait que j’étais bien seul au monde, et que ce n’était sûrement pas bien. 

5/ Etats d’âme :

Dans les nuits d’insomnie, nous ressemblons à des enfants sans défense.

Et pour ma part, j’ai beau m’évertuer en toute bonne foi à dénicher au coeur de ma personne une zone de grand sérieux, un irrépressible besoin de gaieté me submerge à chaque fois.

Mais pourquoi les sensibles ne sont-ils pas tous aimables les uns avec les autres ? On voudrait être sûr que tout être qui a besoin d’égard en témoigne à son tour.

Il est vrai que, par épisodes, j’ai erré dans le brouillard et mille embarras, en devant constater que je vacillais et que j’étais plus d’une fois pitoyablement abandonné. Pourtant je pense que la lutte seule est belle. (…)

Où a vécu l’homme qui, dans sa vie, ne fut jamais désemparé ? De quel être humain les espoirs, les projets, les rêves sont restés complètement intacts, au fil des années ? Quant y a-t-il jamais eu une âme qui n’aie jamais été contrainte de rien rabattre sur la somme de ses aspirations et des visions sublimes et suaves qu’elle avait du bonheur ? 

Je suis arrivé ici voilà quelque temps, sortant d’une situation fâcheuse et froide, sans foi ni confiance en rien, malade jusqu’au tréfonds et dépourvu de toute assurance. Ennemi du monde et de moi-même, étranger désormais à l’un tout comme à l’autre. La défiance et l’angoisse escortaient tous mes pas. Petit à petit, je me suis alors défait de cette triste et vile prévention résultant de multiples contraintes, je me remis à respirer avec plus d’aisance, de calme et de liberté, et je redevins progressivement un être plus chaleureux, plus beau et plus heureux. Je vis s’évanouir toutes sortes de craintes ; le manque d’espérance, et toute l’inquiétude que j’avais eu à traîner derrière moi, je les vis peu à peu se muer en un contentement serein et en une sympathie vive et plaisante, que je réappris à éprouver. J’étais comme mort ; or, à présent, j’ai le sentiment de me trouver relevé, propulsé, ou bien simplement de venir tout juste de ressusciter de la tombe, et d’être de nouveau vivant. Là où je n’avais cru possible que d’affronter laideur et effrayante dureté, je rencontre charme et bonté, et je ne trouve que tout ce qu’il y a de plus calme, réconfortant, édifiant et bon. 

6/ L’indigence :

J’ai dû quitter une petite mansarde qui était un vrai Rembrandt. Le matin de bonne heure , un clair rayon de soleil tombait par un trou, la nuit, c’étaient des points d’or de la lune, ces pièces d’or qui pour l’un ne valent rien , pour l’autre, plus que monnaie frappée. 

7/ La vieillesse et la mort :

Lentement, l’homme usé allait son chemin, tout en s’avisant qu’il avait été gâté, jadis. (…) “Toi comme d’autres, vous attendiez beaucoup de l’avenir. Mais il n’est pas ce que vous vous étiez imaginé.” Il poursuit sa route, et partout il se heurtait à lui-même, et c’était à n’y rien comprendre. 

Si seulement on pouvait dans la mort sentir encore la mort et en jouir ! 

Comme je voulais m’étendre quelque part et que, par hasard, il se trouva tout près de là un petit emplacement tranquille sur la rive, je m’installai aussi confortablement que possible, épuisé comme je me sentais, sur le sol doux, sous les grosses branches d’un arbre accueillant. Considérant la terre, l’air et le ciel, je fus saisi de l’idée morose, irrésistible, qui me contraignit à me dire qu’entre ciel et terre j’étais un pauvre prisonnier, que tous nous étions lamentablement enfermés de la sorte, que pour nous tous il n’y avait nulle part un chemin menant dans l’autre monde, sinon ce chemin unique qui nous conduit à descendre dans le trou sombre, dans le sol, dans la tombe. Ainsi, nécessairement, la vie si riche, toutes les belles couleurs claires, la joie de vivre et tout ce qui a une importance humaine, l’amitié, la famille et la femme qu’on aime, l’air délicat tout plein de pensées joyeuses et ravissantes, les maisons paternelles et maternelles, les routes douces, la lune et le haut soleil et les yeux et les coeurs des hommes, disparaîtront un jour et mourront. (…) “Ai-je cueilli des fleurs pour les déposer sur mon malheur ? ” me demandai-je, et le bouquet tomba de ma main. Je m’étais levé pour rentrer chez moi, car il était déjà tard et tout était sombre. 

 

 

  • Pourquoi ce projet me tient à coeur :

D’abord et avant tout pour mon amour du cinéma, auquel j’ai voué presque toute ma vie par le biais de nombreuses activités, dont la plus stimulante reste pour moi la réalisation de films. Je ne suis pas un Don Juan en quête de quantité, un cinéaste qui adopte le principe de réaliser un film par an, qui est le rythme qui s’impose tacitement, voire même inconsciemment, qui détermine la productivité d’un cinéaste. Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur les filmographies. Ce n’est d’évidence pas une règle générale, mais c’est un rythme qui sert de cadre et de motivation à de nombreux cinéastes qui travaillent pour l’essentiel chez eux, seul. Une fois que ce rythme est engrangé, il s’impose de manière tout à fait naturelle. Je n’ai pas cette dynamique. J’ai expressément choisi de varier mes activités liées au cinéma. Mon caractère est tel que la répétition de la même activité me lasse au bout de trois ans. Si j’ai travaillé à la Cinémathèque royale de Belgique pendant 25 ans, j’ai régulièrement changé de poste, je suis passé au régime d’un mi-temps pour me consacrer à d’autres choses, d’autres projets dans le temps libre auquel j’aspirais malgré un solide coup de rabot salarial, mais qui s’est révélé bénéfique grâce à la diversification de mes activités, toutes liées au cinéma. Tout ça pour en venir au constat que je n’aurais pas pu me contenter uniquement par la réalisation de films. Aussi, je réalise mes films dans les “petits trous”, entre mon boulot, mes obligations de père, etc …, et bien souvent je n’ai d’autre solution que d’écourter mes nuits. Je ne ressens aucune urgence à produire un film. Sauf quand le désir est là, que j’imagine un projet qui m’inspire, qui excite mon imagination, au lieu de terminer sous forme de dossier dans un tiroir. Une fois que le désir est là, je sens l’urgence de mettre les choses en place au plus vite afin que je puisse commencer à filmer. Dans le développement d’un projet, l’un des moments les plus excitants est le moment où je peux tourner le bouton, passant de comptable à conteur. Sans même parler de le recherche de fonds, ce qui est particulièrement fatiguant et peut saper l’engouement à coups de frustrations, le travail de production est essentiel dans la mesure où il a une grande influence sur ce à quoi ressemblera le film. C’est là que j’en suis pour le moment, fort d’un désir toujours intact. 

 

  • Les étapes de production du film :    

Une fois le budget réuni, même s’il faut raboter quelques postes, j’imagine un calendrier comme suit :

  • Fin juin - début juillet : 10 jours de tournage en Suisse
  • Fin janvier - début février : 7 jours de tournage en Suisse

Entre ces deux moments de tournage, je ferai développer et scanner la matière. Dès réception des fichiers numériques, je commencerai un travail de recherche et d’expérimentation avec les premières images et les premiers sons, pour définir les grandes lignes formelles et rythmiques du film, et commencer à esquisser quelques bribes de montage. Une période au cours de laquelle je filerai tout ce qui ne requiert pas d’être en Suisses, comme : les manuscrits et photographies de Walser, quelques détails de mon espace de travail, essentiellement ma table de bureau, quelques formes lumineuses sur les murs ou sur mon bureau, créées par l’intrusion des derniers rayons du soleil dans cet espace chaleureux et intime, où traînent quelques signes et objets qui évoquent le “hors-champs” du film, comme des bloc notes, des images, quelques bobines super8 et ma visionneuse, etc … sur ma table de travail, une esquisse d’autoportrait à la manière des peintres, regard frontal dans l’objectif. Bref, une séquence qui montre l’envers du décors, le filmeur, le JE qui s’exprime au travers des images et d’une façon toute personnelle de filmer, ou encore via quelques interventions en voix-off. Etc …

  • Fin février (laissant une marge de manoeuvre pour mon voyage hivernal, pour lequel il est impératif que tout soit couvert de neige, motif récurrent chez Walser. Je comptais m’y rendre cet hiver, tout était réservé et planifié, mais il manquait un élément essentiel à l’équation : la neige), développement et scan des bobines Super8.
  • Mi-mars 2026 jusqu’à fin mai 2026 : montage, mixage et étalonnage du film, et création d’un support idéal pou la diffusion.
  • Mi-mai 2026 : Impression des affiches, des cartes postales, et début de la diffusion du film en festivals. 
  • Dans le courant du mois de juin 2026 : édition d’un DVD du film, peut-être en associant le film à ROND EST LE MONDE et 21 PROMENADES dans la même édition.  

 

  • Pourquoi faire appel aux dons ? : 

Je ne vais pas tourner autour du pot et vous emmener sur les chemins de traverse de l’esbroufe sentimentale. Faut pas se mentir, tout le monde est là pour la même raison : récolter des fonds. J'espère y parvenir histoire de donner vie à ce film. C’est ma première expérience de crowdfunding, et j’avoue que pour le moment (mais jusqu’à quand ?) je trouve le travail plutôt ludique. Puis, ça excite la curiosité : qui ? où ? combien ? comment ? why ? 

Mon seul regret, et c’est une première dans ma vie, c’est d’être Belge au sein d’une association belge, ce qui m’oblige à déposer le projet en tant que personne physique, un statut qui n’ouvre pas le droit au mécénat. Je suis conscient que nous avons quelques comptes à régler nous Belges et vous Français. Nous c’est juste pour le foot, même si on se console des défaites répétitives face aux Bleus, en se rendant chaque année en masse à la reconstitution de la bataille de Waterloo, dont le résultat est connu avant même l’ouverture des paris. Vous n’imaginez pas le degré de jubilation du belge quand il en est à sa huitième bière alors que Napoléon est forcé de battre en retraite. Le plus étonnant, c’est le nombre important de français qui s’y rendent eux-aussi. Je me suis toujours demandé si, quelque part, dans un petit coin reculé de leur tête, il n’y aurait pas un semblant de : “Cette fois, je le sens bien, quelque chose qui me dit qu’on peut gagner “. Quant à vous, amis français, qu’est-ce qu’on vous a fait, non mais une fois ? Oui, c’est vrai, on vous a donné Johnny et Lio et on a gardé Brel, c’est vrai, c’est pas très fair-play. Mais rien n’est foutu, tout se marchande, Brel contre Brassens, je suis preneur. Tout ça, amis français pour vous lancer un appel de détresse, le temps de deux mois, abstraction faite de nos petits différents (malgré lesquels franchement on se marrerait moins), pour demander publiquement si une association qui participe à faire briller la culture de votre pays (et c’est sincère, j’aime votre culture, et j’aime quand elle brille sur l’Europe) ne serait pas prête à accueillir un cinéaste belge face à l’adversité dictée par la loi, le temps d’un film, d’une rencontre en cinéma, histoire qu’il (le belge) puisse lui-aussi faire appel au mécénat ? Amis français, je vous le dis, c’est l’occasion rêvée pour vous de brandir l’étendard ou Fabien Bartez afin que justice soit faite ! Merci à vous ! 

  • Mon parcours :

Je m’appelle Olivier Dekegel et je suis né à Bruxelles où je réside parce que c’est là que je suis chômeur. Pour une présentation plus objective et à la carte, je vous invite à faire une recherche sur Google et trouver les quelques informations et articles qui relatent mes exploits à coups de superlatifs. Je suis belge et j’aime la France, comme quoi c’est compatible. C’est d’ailleurs la France qui m’a éduquée. J’ai brillé au Baccalauréat avant de découvrir Pigalle où j’ai vécu pendant deux ans à écumer les bistrots et les café-concerts entre deux cours à la Sorbonne où je m’éveillais à l’anthropologie en rêvassant. C’est à regret que j’ai quitté Paris où j’ai eu la chance de côtoyer aussi bien les Négresses Vertes que des professeurs qui m’ont ouvert les yeux sur l’aspect ludique du savoir. Je suis retourné à Bruxelles pour tenter ce que j’avais en tête même avant mon séjour à Paris, à savoir réussir le concours d’entrée à l’INSAS (l’équivalent de ce qu’était l’IDHEC à l’époque à Paris). Un rêve devenu réalité quand j’ai vu mon nom sur la liste des 12 élus choisis parmi les centaines de candidats. J’ai toujours eu un doute quant à savoir s’il s’agissait bien de moi ou si j’ai été l’heureux bénéficiaire d’une erreur administrative. J’ai passé quatre ans dans cette école logée dans un bâtiment défraîchi dont l’aspect peu reluisant aurait trompé même les profs sur l’excellence de l’enseignement qui y était prodigué. Pendant quatre années dures et exigeantes, au cours desquelles les temps libres étaient rares et éphémères au point que même les charmes de la séduction se limitaient à “Salut je m’appelle Maud et je t’aime”, j’ai eu le privilège d’hériter d’un savoir qui n’a pas de prix, au contact de cinéastes et théoriciens dont les points de vue subjectifs et personnels sur le cinéma se complétaient par leurs différences, sans déroger à une ligne pédagogique cohérente. Je vous épargne les détails pour en venir à ce que j’ai retenu au final comme essentiel au développement d’une pratique du cinéma dans laquelle je me retrouvais pleinement : écrire EN cinéma, développer un langage qu’aucune autre forme d’art ne peut produire, sachant que la plupart des films de fiction et des documentaires classiques calque leur narration sur le roman ou le théâtre ; travailler de manière artisanale, avec les moyens du bord ; transformer les contraintes en atout ; maîtriser au mieux toutes les techniques qui ont trait à la réalisation d’un film : filmer / cadrer, prise de son, montage, étalonnage et mixage ; être débrouillard, etc … ne pas cantonner le film à la reproduction sans vie d’un story-board ou à l’illustration d’une voix-off, laisser au film une marge de liberté, d’improvisation, et d’imprévu, de sorte à ce que les aléas, les hasards et les petits accidents de la vie qui continue son mouvement perpétuel indépendamment du film, viennent perturber un peu ce qui était prévu, trop réfléchi,    afin que les images soient vivantes ; adopter un point de vue singulier et personnel qui est le fruit d’un regard subjectif, l’énonciation d’un JE qui est l’auteur, car il n’y a pas de poésie possible sans l’expression d’une subjectivité. Et enfin et surtout, ne jamais se départir d’une éthique résolument humaniste, qui est essentielle dans le rapport à l’autre, l’étranger, l’inconnu. Tous mes films oscillent entre documentaire et film expérimental, adoptent le ton du ciné-poème, et sont le résultat d’un rapport au cinéma dont je viens d’exposer les principes. 

J’ai depuis mes 14 ans consacré ma vie au cinéma. Chaque jour. D’abord cinéphile, puis étudiant, puis programmateur pendant 16 ans pour la salle de cinéma de la Cinémathèque royale de Belgique, puis fondateur et directeur du Festival L’Âge d’Or dont le but était de mettre en avant des films qui questionnent le langage cinématographique, et au moment où je rédige ces quelques mots, je travaille comme rédacteur des textes pour le programme de la Cinémathèque. Au cours de toutes ces années, j’ai réalisé plusieurs films, souvent avec mes propres moyens, dont certains ont eu leur petit succès. Depuis une petite dizaine d’années, j’ai pris quelques distances avec le cinéma pour me consacrer à la photographie en développant deux projets qui sont sur le point de trouver une forme définitive, et que je voudrais éditer sous forme de livre, quitte à revoir mes ambitions à la baisse en fonction de ce que je pourrai trouver comme subventions. Aujourd’hui, je ressens le besoin de renouer avec le cinéma avec ce projet de film qui me tient particulièrement à coeur, pour lequel j’en appelle à votre générosité, n’ayant pas le portefeuille pour investir davantage de fonds propres. Une intuition, un sentiment que je ne parviens pas à formuler, un chuchotement à l’oreille me dit qu’il s’agit là peut-être d'un dernier film en pellicule. Le fait que Kodak ait augmenté ses prix d’un coup jusqu’à les doubler ne m’incite pas à l’optimisme, tant mes films sont tributaires des qualités propres à la pellicule. Tout ce que je sais, c’est que je vais donner tout ce que je suis en mesure de donner pour concrétiser ce projet au sujet duquel un ami, cinéaste renommé qui est aussi un de mes pères en cinéma, m’a dit : “Tu as un bijou entre les mains.”    

Merci d'avoir pris le temps de me lire. 

A quoi sert l'argent collecté

L'argent récolté grâce à votre générosité servira à compléter le budget de production du film qui se chiffre pour le moment à l'investissement de fonds propres à hauteur de 5000 euros que j'ai chipé dans la tirelire de mon fils. La somme récoltée sera répartie comme suit dans le budget. 


Objectif de collecte

5 790,00 €

Montant Global

10 790,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Achat de 40 bobines de Super8 + voucher pour le développement

Pellicule Super8 + développement 4 000,00 €
SOUS TOTAL 4 000,00 €

2 voyages en Suisse

Transports vers la suisse et retour 350,00 €
SOUS TOTAL 350,00 €

Séjour en Suisse

17 nuits d'Hôtel à raison d'une moyenne de 120 euros / nuit 2 040,00 €
SOUS TOTAL 2 040,00 €

Restauration en Suisse

Restauration à moindre prix - Forfait 700,00 €
SOUS TOTAL 700,00 €

Scan 2K des films Super8 réalisé par Peliskan à Bruxelles

Scan 2K des bobines Super8 1 200,00 €
SOUS TOTAL 1 200,00 €

Petits achats

Piles et autre petit matériel de tournage - Forfait 200,00 €
SOUS TOTAL 200,00 €

Poste, assurances et frais divers

Poste, assurances et frais divers - Forfait 300,00 €
SOUS TOTAL 300,00 €

Rémunérations

Mixeur 500,00 €
Réalisateur, cadreur, monteur, ingénieur du son 1 500,00 €
SOUS TOTAL 2 000,00 €

TOTAL

TOTAL 10 790,00 €

Recettes

Désignation Montant

Fonds propres

Fond propres 5 000,00 €
SOUS TOTAL 5 000,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 5 790,00 €

TOTAL

TOTAL 10 790,00 €

Contreparties

Petit à petit, Alexandre le Grand

pour 40,00 € et +

6 ARTINAUTES

44 DISPONIBLES

Une affiche du film au format 60*40 cm dédicacée par l'auteur

+

Une belle édition DVD de ROND EST LE MONDE, 41 min. dont 21 PROMENADES est le "petit frère" (images de l'objet disponibles sur mon compte Instagram)

+

Une blague imaginée à partir d'un mot de votre choix

Les Dalmatiens

pour 101,00 € et +

0 ARTINAUTES

Toutes les contreparties précédentes

+

Un lien privé pour visionner le film avant même sa première projection publique

+

Une belle édition du DVD du film (comptez 3 mois après la mise en ligne du film)

+

Une deuxième blague imaginée à partir d'un mot de votre choix

+

Une anecdote extraordinaire et cocasse qui relate l'une des rencontres entre l'Occident et les peuples dits primitifs

+

Une carte de bons voeux pour les fêtes de fin d'année

Solide coup de pousse de la main tendue au pied mis à l'étrier

pour 150,00 € et +

0 ARTINAUTES

Toutes les contreparties précédentes

+

4 photos N&B tirées sur papier cartonné - format carte postale - Nous choisirons les 4 photos ensemble parmi les 10 propositions postées sur mon compte Instagram - signées

La reconnaissance éternelle de l'auteur jusqu'à date de péremption

pour 300,00 € et +

0 ARTINAUTES

Toutes les contreparties précédentes

+

Un tirage au jet d'encre d'un photogramme du film. Une fois le film en cours de montage, je vous ferai parvenir 10 images parmi lesquelles vous pourrez choir - Tirage limité à 20 exemplaires - signé

+

Un tirage au jet d'encre sur papier coton d'une deuxième version d'affiche du film - Format 60*40 cm - tirage limité à 30 exemplaires et signé par l'auteur

+

Une troisième blague.

The Cool of The Gang

pour 500,00 € et +

0 ARTINAUTES

Toutes les contreparties précédentes

+

Un tirage analogique sur papier Baryte d'une photographie N&B à choisir parmi les 10 propositions postées sur mon compte Instagram

+

Un collage créé à partir d'éléments disparates sur le thème de votre choix. Je me laisse la liberté de choisir entre un collage- images à plat sur papier, ou un collage-objet tridimentionnel - pièce unique signée.

The Rolling Beatles

pour 700,00 € et +

0 ARTINAUTES

Toutes les contreparties précédentes

+

Un lien ouvert au téléchargement vers un film de 5 min. tourné en Papouasie-Nouvelle-Guinée, sur les ensembles-orchestres des joueurs de flûtes de Pan (aucune diffusion quelle qu’elle soit n’est autorisée)

+

Un lien ouvert au téléchargement vers un film de 7 min. sur un rituel de transe vaudou pratiqué par la confrérie des Gnawa du Maroc (Attention : images explicites)

+

Un film d’une durée de 1 à 3 minutes, filmé en Super 8, puis scanné en 2K, réalisé uniquement à votre intention, avec un texte en voix-off qui vous est directement adressé - pièce unique

+

Votre nom au générique du film en tête des remerciements

+

Une deuxième anecdote extraordinaire et cocasse qui relate l'une des nombreuses rencontres entre l'occident et les peuples dits primitifs

Le Parrain de Marlon Brando ou le Paris-Dakar en taxi.

pour 1 000,00 € et +

0 ARTINAUTES

Toutes les contreparties précédentes

+

Un tirage analogique d'une photographie couleur - 16,5*11 cm - encadrée - au choix parmi les 7 propositions publiée sur mon compte Instagram - signé par l'auteur

+

Votre nom au générique du film comme mécène

+

Une invitation à dîner pour deux personnes dans une brasserie située sur la Grand Place de Bruxelles, où l’on sert les meilleures spécialités belges (je ne peux malheureusement pas prendre en charge les déplacements)

+

Une troisième anecdote extraordinaire et cocasse qui relate l'une des nombreuses rencontres entre l'occident et les peuples dits primitifs