olivier_dekegel

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Biographie




Je m’appelle Olivier Dekegel et je suis né à Bruxelles où je réside parce que c’est là que je suis chômeur. Pour une présentation plus objective et à la carte, je vous invite à faire une recherche sur Google et trouver les quelques informations et articles qui relatent mes exploits à coups de superlatifs. Je suis belge et j’aime la France, comme quoi c’est compatible. C’est d’ailleurs la France qui m’a éduquée. J’ai brillé au Baccalauréat avant de découvrir Pigalle où j’ai vécu pendant deux ans à écumer les bistrots et les café-concerts entre deux cours à la Sorbonne où je m’éveillais à l’anthropologie en rêvassant. C’est à regret que j’ai quitté Paris où j’ai eu la chance de côtoyer aussi bien les Négresses Vertes que des professeurs qui m’ont ouvert les yeux sur l’aspect ludique du savoir. Je suis retourné à Bruxelles pour tenter ce que j’avais en tête même avant mon séjour à Paris, à savoir réussir le concours d’entrée à l’INSAS (l’équivalent de ce qu’était l’IDHEC à l’époque à Paris). Un rêve devenu réalité quand j’ai vu mon nom sur la liste des 12 élus choisis parmi les centaines de candidats. J’ai toujours eu un doute quant à savoir s’il s’agissait bien de moi ou si j’ai été l’heureux bénéficiaire d’une erreur administrative. J’ai passé quatre ans dans cette école logée dans un bâtiment défraîchi dont l’aspect peu reluisant aurait trompé même les profs sur l’excellence de l’enseignement qui y était prodigué. Pendant quatre années dures et exigeantes, au cours desquelles les temps libres étaient rares et éphémères au point que même les charmes de la séduction se limitaient à “Salut je m’appelle Maud et je t’aime”, j’ai eu le privilège d’hériter d’un savoir qui n’a pas de prix, au contact de cinéastes et théoriciens dont les points de vue subjectifs et personnels sur le cinéma se complétaient par leurs différences, sans déroger à une ligne pédagogique cohérente. Je vous épargne les détails pour en venir à ce que j’ai retenu au final comme essentiel au développement d’une pratique du cinéma dans laquelle je me retrouvais pleinement : écrire EN cinéma, développer un langage qu’aucune autre forme d’art ne peut produire, sachant que la plupart des films de fiction et des documentaires classiques calque leur narration sur le roman ou le théâtre ; travailler de manière artisanale, avec les moyens du bord ; transformer les contraintes en atout ; maîtriser au mieux toutes les techniques qui ont trait à la réalisation d’un film : filmer / cadrer, prise de son, montage, étalonnage et mixage ; être débrouillard, etc … ne pas cantonner le film à la reproduction sans vie d’un story-board ou à l’illustration d’une voix-off, laisser au film une marge de liberté, d’improvisation, et d’imprévu, de sorte à ce que les aléas, les hasards et les petits accidents de la vie qui continue son mouvement perpétuel indépendamment du film, viennent perturber un peu ce qui était prévu, trop réfléchi,    afin que les images soient vivantes ; adopter un point de vue singulier et personnel qui est le fruit d’un regard subjectif, l’énonciation d’un JE qui est l’auteur, car il n’y a pas de poésie possible sans l’expression d’une subjectivité. Et enfin et surtout, ne jamais se départir d’une éthique résolument humaniste, qui est essentielle dans le rapport à l’autre, l’étranger, l’inconnu. Tous mes films oscillent entre documentaire et film expérimental, adoptent le ton du ciné-poème, et sont le résultat d’un rapport au cinéma dont je viens d’exposer les principes. 

J’ai depuis mes 14 ans consacré ma vie au cinéma. Chaque jour. D’abord cinéphile, puis étudiant, puis programmateur pendant 16 ans pour la salle de cinéma de la Cinémathèque royale de Belgique, puis fondateur et directeur du Festival L’Âge d’Or dont le but était de mettre en avant des films qui questionnent le langage cinématographique, et au moment où je rédige ces quelques mots, je travaille comme rédacteur des textes pour le programme de la Cinémathèque. Au cours de toutes ces années, j’ai réalisé plusieurs films, souvent avec mes propres moyens, dont certains ont eu leur petit succès. Depuis une petite dizaine d’années, j’ai pris quelques distances avec le cinéma pour me consacrer à la photographie en développant deux projets qui sont sur le point de trouver une forme définitive, et que je voudrais éditer sous forme de livre, quitte à revoir mes ambitions à la baisse en fonction de ce que je pourrai trouver comme subventions. 

 

Aujourd’hui, je ressens le besoin de renouer avec le cinéma avec ce projet de film qui me tient particulièrement à coeur, pour lequel j’en appelle à votre générosité, n’ayant pas le portefeuille pour investir davantage de fonds propres. Une intuition, un sentiment que je ne parviens pas à formuler, un chuchotement à l’oreille me dit qu’il s’agit là peut-être de mon dernier film. Le fait que Kodak ait augmenté ses prix d’un coup jusqu’à les doubler ne m’incite pas à l’optimisme, tant mes films sont tributaires des qualités propres à la pellicule. Puis, le fait qu’un jour, Jean Rouch, un des plus grands cinéastes français et directeur du Musée de l’Homme (existe t’il une plus belle fonction ?), m’ait donné le conseil suivant : “chaque film, imagine-le comme si c’était ton dernier”, n’expliquent pas, ou alors seulement en partie, ce sentiment de mettre avec ce projet un point définitif à ce qui a toujours été une priorité, parfois jusqu’à sacrifier ce qu’il me restait comme peu de confort. Est-ce l’essoufflement, le fait d’avoir tant donné au cinéma, l’envie d’autre chose … ? Je n’en ai pas la moindre idée. Tout ce que je sais, c’est que je vais donner tout ce que je suis en mesure de donner pour concrétiser ce projet au sujet duquel un ami, cinéaste renommé qui est aussi un de mes pères en cinéma, m’a dit : “Tu as un bijou entre les mains.”