Blog – Article 4 conseils de Sandrine Lanno 

Monter son projet artistique :
les 4 conseils de Sandrine Lanno

Sandrine Lanno est metteuse en scène, réalisatrice et directrice artistique dans le spectacle vivant. Elle est une artiste au joli parcours, engagée, capable de tous les milieux, tous les publics, depuis l’Opéra National de Lyon au théâtre du Rond-Point à Paris, en passant par la création artistique et le théâtre en milieu carcéral et dans des CEF (centre éducatif fermé). Son moteur ? La diversité ! 

Elle est par ailleurs l’une des premières artistes à avoir fait une collecte chez Proarti.
Voici ses 4 conseils et – en bonus pour mieux saisir sa veine artistique – un “Plus”.

Dernier spectacle mis en scène par Sandrine Lanno : Mauvaises filles ! de Sonia Chiambretto, Théâtre du Rond Point, Paris, 7 mars-2 avril 2023

Monter son projet artistique

Conseil n°1

Pour monter une création,
il faut avoir sa propre porte d’entrée, sa porte à soi, très forte.
Savoir pourquoi moi, personnellement, je monte ça, à ce moment de ma vie. Il faut avoir une envie forte pour être capable d’en parler de façon forte. Et donc de trouver son équipe, ses financeurs, son public, ses programmateurs. 

Conseil n°2

Il faut savoir pourquoi ici, pourquoi maintenant, et dans ce monde ci. 

Qu’est-ce que mon projet raconte dans le monde où nous vivons ? J’ai besoin de me questionner sur le monde qui m’entoure. 

Si le moteur d’un projet artistique est la création, il faut avoir en même temps l’envie de créer pour des spectateurs. Pour aller vers l’extérieur.

Il y a quelque temps déjà, j’ai fait une collecte de financement participatif sur Proarti pour un spectacle en milieu carcéral dont les acteurs.trices étaient des personnes détenues. La collecte a très bien marché, je l’ai faite facilement car le projet était à la fois artistique, culturel et social.
Et puis nous avons fait une 2e collecte sur Proarti un peu plus tard avec ma comparse artistique Paola Comis, pour un projet cette fois-ci purement artistique. J’étais moins à l’aise car je manquais justement d’arguments culturels et sociaux pour interpeller les donateurs sur du financement participatif. Ceci dit, nous avons été très bien accompagnées, considérées par Proarti et la collecte a fonctionné. 

Conseil n°3

Il faut accepter de beaucoup travailler, faire beaucoup de dossiers !

On n’y échappe pas ! C’est comme ça qu’on trouve les financements, il faut monter tout un tas de dossiers. Les campagnes de collecte sur Proarti elles-mêmes demandent du travail et du temps même si elles ont pour avantage d’amener de la trésorerie plus vite que beaucoup de systèmes d’aides publiques. 

Si les moments de recherche et de répétition ne sont pas des moments de vie, des sources de plaisir et de liberté, ce n’est pas la peine de tant travailler ! ”

Conseil n°4

Il faut avoir une équipe. Sans équipe, ça ne marche pas. 

Faire équipe, c’est une alchimie, un équilibre à trouver. Ce n’est pas une question d’amitié, c’est une question d’énergie, d’exigence aussi, c’est savoir avec qui je peux travailler librement et réciproquement. C’est l’inverse d’un sens unique. Je crois en la transversalité, au désir intime de partage. Si les moments de recherche et de répétition ne sont pas des moments de vie, des sources de plaisir et de liberté, ce n’est pas la peine de tant travailler ! 

 

Et un 5e conseil !

Il faut faire des rencontres.
La création artistique est beaucoup une histoire de rencontres,
rencontres de femmes et d’hommes, de théâtres, de fondations, d’entreprises (pensez aux PME locales !), d’institutions culturelles. Il faut de la chance aussi. Indéniablement, j’en ai eue.

« Ce qui m’intéresse en prison et dans les CEF, c’est de créer des pièces de qualité, qui font sens et qui se jouent dans des lieux artistiques forts.

Ça demande un engagement et un investissement importants de la part des lieux qui nous accueillent, cela doit également faire sens pour eux, et alors ça marche.

Ce qui m’intéresse aussi, c’est de rencontrer ces gens invisibilisés, parler de cette minorité dont on ne sait rien, mais que souvent on fantasme !

J’y trouve une mixité sociale, générationnelle, sexuelle, religieuse, linguistique qu’on n’a pas ailleurs.

Un jeune Français originaire du Mali qui parle avec une femme basque d’une cinquantaine d’année, forcément, ça crée des choses !

C’est vraiment une aventure artistique et humaine, même s’il faut y aller avec une grosse énergie ».

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