Touche-pipi

Théo, 13 ans, invite son meilleur ami Paul à la montagne pour fêter l’anniversaire de sa mère, Maïa. Entourés d’adultes, les deux ados vont se prendre pour des grands, tandis que les grands, eux, vont se prendre pour des ados. Première cigarette, première goulée de bière, première découverte du corps, Théo réalise alors qu’il ne redeviendra
jamais plus enfant…

 Titre :  «Touche Pipi »

 Scénario, réalisation :  Philippe Chatard

 Genre :  Comédie dramatique

 Durée :   20 min

 Dates de tournage :  3 au 13 juillet

 Lieu de tournage :  Benque-Dessus-Dessous (31064)

 Avec  Léo Flor Soares dans le rôle de Théo, et Tristan Michelitz dans le rôle de Paul

Film soutenu par l’ENSAV, le CROUS, le FSDIE, Initi’active Jeunesse, et la fondation Cinesav

Photo de Ciael

 OYEZ OYEZ ! 

Moi c’est Philippe, j’ai 26 ans, je suis fan du Seigneur des Anneaux et j’adore manger du tiramisu à la petite cuillère directement dans le plat.

Initialement formé au théâtre, je suis passé derrière la caméra en intégrant l’ENSAV, une école de ciné à Toulouse. Durant trois ans, j’ai réalisé plusieurs courts métrages, plus ou moins ambitieux, et participé aux tournages des copaines en tant qu’assistant réalisateur.ices, régisseur, directeur d’acteur.ices, décorateur…

Photo de Ciael

 AUJOURD'HUI je vous présente mon film « Touche-Pipi », un court métrage plus ou moins autobiographique qui   raconte le passage de l'enfance à l'adolescence d'un jeune garçon de 13 ans. 

Ce film va me permettre d’entrer dans le « monde des grands », et de partager mon histoire avec le plus grand nombre, et d'ouvrir la parole autour d'un sujet tabou : celui du "touche-pipi".

Initialement, le crowdfunding devait être mis en ligne avant le tournage, mais les aléas de la vie ont fait qu'on a dû avancer les frais et tourner avant de lancer la page Proarti. 

Aujourd'hui, je me retrouve pas mal endetté, et je dois absolument faire marcher cette page proarti afin de commencer la post prod du film dans de bonnes conditions, et de ne pas retourner une nouvelle fois à l'usine pour rembourser les 3000 et quelques qu'il nous manque.

Ce film, je l'ai tourné avec mes camarades de l’ENSAV, mais aussi d’autres personnes que j’ai rencontré sur des tournages bénévoles et pro, ou qui m'ont accompagné dans ma vie. Je tiens à nouveau à les remercier pour leur implication dans le projet et leur immense professionnalisme.

 Merci beaucoup d’avance, je vous connais peut-être pas mais je vous aime déjà ! <3 

 UN SUJET PEU ABORDÉ 

La sexualité enfantine est un sujet encore trop peu abordé, et pourtant la plupart des gens ont déjà joué à « touche-pipi », que ce soit avec leur meilleur ami, leur voisin ou leur cousine : c'est une étape importante de la puberté, où l'enfant découvre son corps et le corps de l'autre.

Avec ce film, je parle du moment charnière où ce « touche-pipi » devient autre chose, quelque chose qui se rapproche du monde des adultes. De ce moment où le jeu prend une tournure réelle, sérieuse : le moment de la première jouissance.

 LA FIN DE L'ENFANCE 

Je repense souvent à mon enfance avec beaucoup de mélancolie, en me demandant souvent comment est-ce qu'elle s'est terminée.
C'est un sujet que j'ai toujours voulu aborder, et c'est en travaillant sur un exercice d'auto-fiction avec le réalisateur Philippe Petit que j'ai repensé à l'évènement qui a mit fin à cette innocence.

C’est en jouant à « touche-pipi » avec mon meilleur ami que quelque chose en moi a changé à jamais. Jusqu'à lors, ces jeux se terminaient par lassitude, et ce fut la première fois qu'une chose précise, inconnue, a mis fin au jeu : la jouissance. Nous ne savions pas ce que c'était, mon corps venait de produire une chose que je ne connaissais pas jusqu'à lors. Et c'était un choc. Comme si mon innocence venait de s'extirper de moi en même temps que ce liquide. Alors que je me sentais grand, j’ai eu immédiatement l’envie de serrer ma maman dans mes bras, et de redevenir enfant.

Ce choc là, des années plus tard, j'ai envie de le raconter, et de l’universaliser.

 LES ADULTES DANS TOUT ÇA 

J'aime l'idée qu'au moment où les jeunes jouent aux grands, les grands jouent aux jeunes.

Théo et Paul qui s'imaginent adultes, en fumant une cigarette et en goûtant de l’alcool, ignorent que quelque heures plus tard, ils ne seront plus enfants.

Maïa, qui fête ses quarante ans, quitte un âge pour rencontrer une nouvelle étape de la vie, mais profite le temps d'un week end de se remémorer de sa jeunesse avec ses meilleurs amis.

À travers une mère et son fils, j'ai la possibilité de raconter deux générations totalement différentes qui ne sont pas en accord avec leur âge.

Photo de Ciael

 LA FIN 

Théo finit par s'enfuir, se sentant dépassé par son corps, et abandonné par les adultes. Paul, qui est son meilleur ami, sait où le retrouver : dans le champ où ils jouaient ensemble, encore enfants au début du film. Ensemble, ils finissent par retourner au chalet, et ils s'emparent du château des adultes : il s'enferment, boivent du vin, et dansent comme des fous en se remémorant leur jeunesse passée.

Ce genre d'histoire a tendance à se finir mal. Comme dans Close de Lukas Dhont, où le bonheur n'est pas possible pour ce jeune garçon qui vit une histoire d'amour inavouée avec son meilleur ami. Je ne veux pas que l’on ressorte du film déprimé : je veux qu’en même temps que Théo, on retrouve une légèreté, et une forte envie de danser.