SPARTOÏ

SPARTOÏ met en scène une expérimentation scientifique imaginaire. Le témoignage d'un huis clos entre cinq individus qui vont se voir injecter des gènes de loups.

------------------------------

Les spartoï ont grandi dans une société transhumaniste. Une société où l’individu n’a plus besoin d’autrui pour vivre sinon uniquement du système. Tout sentiment dangereux en l’homme s’est finalement éteint, ainsi que tout désir de lutte sociale. L’amour, les passions, la culpabilité, la jalousie, tout cela n’est plus. Chacun, derrière ses lunettes de réalité virtuelle goûte une vie paisible et atone.

Les protagonistes de la pièce sont donc des marginaux, des résistants pour certains, qui ont, pour des raisons diverses, accepté cette mission. Pour ces individus « transhumanisés », le retour brutal à la vie collective et l’apprentissage de la vie sauvage, va bousculer leurs croyances et leurs comportements. On assiste à la construction du groupe, aux conflits des participants, ici confrontés à une expérience fondamentale : La création d’une nouvelle espèce plus à même d’honorer ce que fut l’ancienne. L’homo sapiens s’éteint, l’homo technicus le supplantant avec aisance, une troisième espèce, transfuge du mouvement bio conservateur tente donc de naître.

-------------------

Que feront ces pionniers? Que va générer cette tentative? Vont-ils retrouver au fond d’eux même ces pulsions endormies, s’exalter, craindre la mort, s’organiser, s’entre dévorer ?

-------------------

La dualité entre l'homme et le loup, métaphore millénaire de l'asociabilité et de la sauvagerie humaine, est ici réinvestie littéralement pour matérialiser un questionnement ontologique. Entre sauvagerie et transhumanisme, la projection d'une métamorphose en loup est un moyen de questionner les fondements de l'humanité. En effet, pour des humains ayant grandi dans un système transhumaniste, ce training à la vie animale ne consiste t-il pas simplement à devenir humain ?

Nous sommes aujourd’hui à un carrefour. Nous sommes en train, par le transhumanisme, l’aide de l’intelligence artificielle, le clonage et autres formes d’eugénisme de remettre en question notre humanité. Son imperfection, l’irrationalité apparente de nombre de nos actions. Une fois notre humanité reniée un retour en arrière semble complexe car l’homme d’aujourd’hui qui sera celui de jadis n’a rien de bien séduisant si l’on contemple l’ensemble.
Qui voudra redevenir ce que nous sommes ? Et pourquoi ?

Nous avons choisi d'écrire une pièce d'anticipation. D'une part parce que cela permet de projeter une vision à la fois radicale et métaphorique du réel. D'autre part, parce que sur scène, l'illusion impossible d'un monde futur déploie un espace incroyable de jeux possibles. C'est un moyen pour nous de développer différents registres de langage et de théâtralité, autant ludiques que poétiques, et de placer ainsi l'acteur au centre du processus théâtral.