Sauver Tahar, Sauver son film : Terre Humain et Créatures...

LE PROJET : 
Nous connaissons Tahar Rastcheeb depuis quelques années déjà, et nous avons eu la chance de produire son dernier court-métrage qui se lance a peine dans sa tournée de festival. Nous travaillons sur le projet de Terre Humains et Creatures depuis deux ans maintenant. Les pannes d'internet sont fréquentes en Iran et il est très difficile de travailler à distance sur un projet aussi lourd que ce film. La guerre entre Israël et l'Iran a précipité le projet. Le blackout internet et le manque de gasoil nous empêche totalement de travailler à présent en plus de mettre Tahar et sa famille (comme tout le peuple iranien) dans un danger sans précédent.
Nous invoquons ce système de mécenat pour faire venir Tahar auprès de nous. D'abord pour le sauver de la guerre, ensuite pour pouvoir travailler sur le developement de Terre Humains et Créatures.

RESUME DU FILM TERRE HUMAINS ET CRÉATURES : 
En Iran, dans un univers de désolation, Zal et Rud attendent leur premier enfant. Sans cesse menacées par le climat et des ombres qui les assaillent et tentent de les soumettre, elles se questionnent sur leur avenir, faut il fuir pour survivre ou rester pour combattre? Une dystopie tirée très librement de la légende de Zal du Shâhnâmeh de Ferdowsi.

MOUVEMENT FEMME VIE LIBERTE : 
Le 16 septembre 2022, une jeune femme Kurde, Mahsa Jîna Amini est arrêtée par la police des mœurs à Téhéran. Elle meurt deux jours plus tard à l’hôpital, des suites des blessures à la tête causées par la police parce que son voile ne couvrait pas parfaitement ses cheveux. Des femmes, étudiantes, collégiennes, lycéennes descendent alors dans les rues et entament le mouvement Femme, Vie, Liberté. Les trois termes renversent mot à mot les piliers qui fondent la dictature iranienne : Homme, mort, oppression. C’est un slogan Kurde, un souffle venu du Kurdistan qui émerge au sein de la pensée socialiste kurde et se retrouve au cœur de la révolte des citadin.e.s iranien.ne.s. 

Le mouvement Femme, vie, liberté  né en Iran en septembre 2022 embrase le pays et expose les Iraniennes à une répression extrêmement violente : meurtres, arrestations arbitraires, tortures, conditions de détention inhumaines… Contre la misogynie et l’autoritarisme, les protestations et manifestations initiées par les Iranien·nes sont relayées dans le monde entier. Ce soulèvement fait écho à celui de mars 1979, où des milliers de femmes se sont mobilisées à Téhéran pour défendre leurs droits. 

«  En tant que femme, et comme des millions d’autres femmes iraniennes, j’ai toujours été confrontée à l’enfermement de la culture patriarcale, au pouvoir religieux et autoritaire, aux funestes lois discriminatoires et oppressives, et à toutes sortes de restrictions dans tous les domaines de ma vie. […] La triste vérité, au fond, est que le gouvernement autoritaire, misogyne et religieux de la République islamique nous a volé notre vie. » Nargess Mohammadi, prix Nobel de la paix. 2023

NOTA BENE DE LA PRODUCTION : 
Lorsque nous avons commencé à travailler avec Tahar Rastcheeb, nous avions toutes en tête le contexte d'oppression dans lequel vit le peuple iranien depuis 1979, victime des diktats fanatiques et assassins d'une poignées de décideurs et d'une armée d'exécutants. Nous connaissions l'histoire du meurtre de Mahsa Amini, tuée dans les geôles de l'état pour un bout de tissu et quelques mèches de cheveux. Nous connaissions le nom du mouvement Femme, vie et liberté, crée en réaction à ce meurtre abject et le courage des femmes et des hommes qui ont envahi les rues pour protester et dénoncer les atrocités du régime. Nous avions malheureusement vu les images des jeunes hommes jugés et pendus pour avoir osé réclamer la liberté. Nous connaissions enfin les noms de ces nombreux artistes, Jafar Panahi, Toomaj Salehi, et tant d'autres traqués, muselés, condamnés. Nous pensions savoir. Nous ne savions pas grand chose. Travailler avec Tahar nous a fait prendre conscience non pas seulement de la nécessité mais aussi de l'urgence qu'il y a à soutenir les voix dissidentes. Chaque jour, chaque heure, chaque minute laissée dans les mains du Mal c'est autant de vies bafouées, d'existences détruites. Une urgence que les
événements récents ont fait passer en urgence absolue.

À cela s'ajoute la guerre entre Israël et l'Iran qui a fait couler beaucoup d’encre dans les médias occidentaux. S’il n’est pas question de débattre les décisions d’un gouvernement totalitaire et assassin, on peut s’alerter de ce que cette couverture médiatique occidentale invisibilise complètement ses premières victimes : le peuple iranien. Ce n’est pas un drapeau, une religion ou une idéologie qu’il faut soutenir; ce sont les humains. Nous avons la conviction de nous trouver à un moment charnière, ces moments dans lesquels le cours de l'histoire peut basculer. Il est de notre devoir de ne pas le laisser passer. Nous le devons aux iraniens, aux iraniennes et à la conviction que l'art est une arme contre l'obscurantisme. Mais nous le devons aussi à nous, pour que les mots liberté, égalité fraternité ne soient plus une simple devise ornant les frontons de nos mairies mais une profession de foi.

MECENAT CRÉATION ET SURVIE : 
Les voies habituelles de production et de developement de film ne sont pas des voies que nous pouvons emprunter. D'abord nous sommes une trop petite structure et nous n'avons pas de grosse trésorerie contrairement aux grandes maisons de productions. Ensuite les demandes d'aides et de subventions, bien qu'elles soient solides sont très lentes. La guerre nous pousse à agir vite en demandant votre aide et votre soutien via ce système de mécenat. Nous vous en remercions du fond du coeur et espérons atteindre notre but pour sauver Tahar et son film. MERCI.