ROCKY 6

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Nous jouons du 12 au 16 avril au Lavoir Moderne Parisien, lieu dédié à la création contemporaine, et nous avons besoin de vous !

ROCKY 6 ?

Jo est une fille qui boxe et qui n'a pas ses règles. Avec humour et répartie, elle garde la face devant l'adversité, celle des copines indiscrètes, de sa mère étouffante...
Jusqu'à l'uppercut qu'elle attendait le moins : le "Syndrome de Rokitansky", une forme d'intersexuation.
Là, Jo se retrouve assaillie de discours débités avec une gravité qu'elle ne comprend pas. On lui parle desexualité entravée, de pathologie, de maternité impossible, de greffe vaginale.
Sur le ring de sa vie, les rounds défilant, Jo comprend qu'elle n'est pas malade, pas anormale, pas folle. Juste en colère. Remplie de rage contre une société binaire hétéronormative.
Ce "diagnostic", c'est enfin sa chance d'être heureuse et libre.

INTERSEXUATION :

L'intersexuation désigne la situation sociale des personnes nées avec des caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires considérées comme ne correspondant pas aux définitions sociales et médicales typiques du féminin et du masculin.

SYNDRÔME DE ROKITANSKY :

Le syndrome de Mayer Rokitansky Küster Hauser (MRKH) correspond à une malformation congénitale de l’appareil génital interne féminin (absence congénitale de vagin et d'utérus). Il concerne environ un sur 4500 nouveaux-nés de sexe féminin.

GENÈSE DU PROJET

Enfant, je cochais toutes les cases de la petite fille. J’aimais les poupées barbies, les princesses, la danse classique, les robes, le rose. Loin du "garçon manqué", j’étais une "petite fille réussie". Cette trajectoire de la fille parfaite a commencé à dévier vers la puberté : je n’avais pas mes règles. Soudainement, je ne cochais pas LA case. De mes 15 à mes 20 ans, je suis allée de médecins en médecins, de cabinets en cabinets, d’examens en examens. Tout m’était toujours formulé sous le prisme de l’anormal, du dysfonctionnement, de la pathologie, mais personne ne savait nommer la cause du « problème ». C’est au terme de cette errance médicale que l’on m’a appris que j’étais «atteinte du syndrome de Rokitansky». À la minute où le diagnostic fût posé, les médecins m’ont assaillie de questions sur la maternité et exposé les différentes méthodes de vaginoplastie. Méthodes douloureuses et invasives. Mon corps n’était pas normal et il fallait le modifier. Or, je n’éprouvais aucun besoin ni envie de le modifier. Et j’ai très vite compris qu’aux yeux des médecins, là encore, ce n’était pas normal. C’est par hasard que je suis tombée sur le mot «intersexe». Je ne l’avais jamais vu, ni lu, ni entendu. Ça a eu l’effet d’un choc. Je me reconnaissais dans sa définition et j’étais indignée qu’aucun médecin n’ait jugé bon de m’en parler. Je me suis alors rapprochée du Collectif Intersexe Activiste et j’ai découvert que les mutilations et la pathologisation des corps intersexuées sont systémiques au sein du corps médical. C’est pourquoi, aujourd’hui, j’ai besoin d’écrire cette histoire sous un prisme non-pathologique, avec une bonne dose de joie et un grand cri de liberté.

En écrivant ce récit, je me suis heurtée à ma colère. Contre une médecine qui normalise les corps et tolère les mutilations ; contre des lois qui ferment les yeux ; contre la binarité factice d'une société. Ma colère de personne intersexuée.

Think outside the box. Think outside the boxe. La boxe. Le ring. La case. Le syndrome de Rokitansky. Rokitansky. Rocky.

Il ne s’agissait pas seulement de mettre en scène une agressivité multiforme et légitime mais plutôt d'imaginer une mue corporelle émancipatrice. Dans tous ses contours, le ring - terrain de jeu et d'affrontement - catalyse la colère et incarne le combat... politique. À mesure des "rounds", qui actent et découpent le récit, la scénographie prend en charge la combativité du personnage principal, Jo, et laisse donc éclore le romanesque, la joie, l'humour et l'amour. Il me paraissait essentiel que Jo et le public reçoivent ensemble les informations, les coups de poing. Dans une démarche assumée de "female gaze", c'est la subjectivité de Jo qui augmente le spectacle. Lorsque les spectateurices découvrent des souvenirs filmés de l'enfance, c'est en même temps que Jo se les remémore - la toile blanche est le reflet de sa mémoire. L'ultime embrasement des corps dans une danse brute se veut simplement l'annonce jouissive d'une vie plus libre.

Alice Etienne

LA COMPAGNIE LESOEURS

À sa sortie du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, Alice Etienne fonde la Compagnie Lesoeurs pour créer des spectacles résolument inclusifs, joyeux, et s'inscrivant dans des dynamiques de travail collaboratives et sorora​​les.​

Au départ de chaque spectacle de la Compagnie Lesoeurs, il y a une question : est-ce que cette image, ce mot, ce son, cette sensation, manque à nos imaginaires ? Nous aimons partir de sujets sensibles, tabous, marginaux, brûlants et les ramener vers la joie. Par l'humour et une approche jouissive des corps sur scène, l'idée est toujours de créer des pièces universellement touchantes. Pas de tract politique, de leçon de morale ou de démonstration pédagogique ; nous n'engueulons jamais le public. Les spectateur·ices partent toujours du même endroit que le personnage principal et c'est ensemble qu'iels empruntent un chemin vers l'ouverture d'esprit. Pour autant, Lesoeurs cherche la rigueur dans ses réflexions féministes et dans le travail de documentation qui colore chaque phase d'écriture. L'idée est de cerner les contours précis de situations existantes, les mettre en fiction, les mettre en scène, se détachant, en toute liberté, d'impératifs d'exhaustivité ou de réalisme politique, et d'investir pleinement cette mise en lumière. Ainsi, Rocky 6, traitant de l'intersexuation, reprend rigoureusement des termes médicaux et militants, mais pour ne servir que l'histoire, les personnages, les émotions. Pour nous, l'intime est politique mais le meilleur moyen de déstigmatiser, dégenrer, dé-ranger, c'est de faire rire et pleurer. Nos thèmes de prédilection sont trop souvent relégués à des terminologies et/ou des registres - dits de "minorités sexuelles". Or, nous n'établissons jamais de périmètre lorsque nous écrivons. Ni ne recherchons une pureté dans le traitement des sujets. Nous avons un souci de l'épure et, souvent, de l'autodérision.

Toute la démarche de la Compagnie repose sur de la collaboration à l'écriture et de la bienveillance dans les interactions au plateau. Pour que la scène puisse refléter la pluralité de nos vies et même en inventer d'autres, il faut permettre à celleux dont le point de vue ou les corps ne sont pas dominants, de s'exprimer.​

RÉSIDENCES

Octobre / Janvier 2023 - Résidences au Bahut d'Arcueil, grâce à la Compagnie Ophée

31 octobre au 4 Novembre 2022 - Résidence de création, Le Monfort, Paris

17 et 18 décembre 2022 - Résidence de création, Théâtre Antoine Vitez, Ivry

19 au 22 décembre 2022 - Résidence de création, Nouveau Gare au Théâtre, Ivry

DATES

26 octobre 2022 à 18h dans l'auditorium de l'Hotel de Ville de Paris - dans le cadre de l'ouverture de la Quinzaine de visibilité Intersexe, organisée par le Collectif Intersexe Activiste.

4 novembre 2022 à 17h au Monfort - sortie de résidence de création au théâtre Monfort.

18 et 25 novembre 2022 à 19h au Théâtre 14 - en première partie du spectacle Herculine Barbin, Archéologie d'une Révolution de Catherine Marnas.

5 février 2023 à 15h au Théâtre El Duende - 6ème édition du Festival Traits d'Union.

4 avril à 20h30 2023 au Centre Jacques Bravo - Festival Créart'Up 2023 produit par la Ville de Paris, Hop!Prod et la MIE.

12 au 16 avril 2023 au Lavoir Moderne Parisien - du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 15h.

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CONTACT

Mail : cielesoeurs@gmail.com

Instagram : @cie.lesoeurs

Facebook : Compagnie Lesoeurs

Site internet : https://www.lesoeurs.com