Paysages Archivistiques Collectifs

INTRODUCTION

Je m'appelle Juliette Suchel, je suis une jeune artiste française et j'ai étudié et vécu en France et au Royaume-Uni. Grâce à la photographie, la vidéo et la sculpture, je travaille sur des thématiques environnementales, sociales et coloniales. Depuis plus d’un an je travaille avec des archives photographiques familiales qui témoignent de la colonisation de l’Algérie par les Français dans les années 1920. Je les transforme en collages que j'anime ensuite de façon digitale sur un logiciel. Je crée également ma musique pour créer une atmosphère multi-sensorielle. J’explore les thématiques de l'appartenance à la terre et les questions coloniales qui peuvent troubler nos réponses lorsqu’on nous demande « d’où viens-tu? ». Mon film de cette année est visionnable ici : https://youtu.be/VFJQqMZCViY

(détail de collage digital présent sur le journal digital journalofartandecology.com)

DESCRIPTION DU PROJET

A partir du mois de Février 2025, je serai en résidence à l'École d'Art d'Ottawa afin de réaliser un nouveau film d'animation collaboratif pendant 5 mois. Mon intention pour l’année à venir est de reproduire l'esthétique de mon film précédant, en effectuant des recherches sur les territoires aux alentours d'Ottawa (à la frontière entre le Québec et l'Ontario) qui s’inscrivent intimement dans les histoires coloniales françaises et anglaises.

Dans mon dernier film, la distance temporelle et physique m’a permis de visibiliser des espaces et des absences imaginaires (mais peut-être bien réelles) de les connecter et d’ouvrir des questions pour le présent. Aujourd’hui, je comprends que ma façon de travailler les archives est une manière de solidariser le passé et le présent, et de m’engager avec la vie humaine et non-humaine d’un territoire pour comprendre un contexte social et politique.

J’aimerais me plonger dans différentes couches d’observations :
-l’appréhension écologique et sociale d’un territoire nouveau à mes yeux par la recherche de documents d’archives en parallèle avec la découverte active du territoire en question par la photographie, la vidéo, la prise de son et le dessin.
-la recherche historique de l’établissement colonial français et anglais et les tensions présentes à la frontière de deux régions.
-la collaboration avec des populations natives pour engager des discussions et des actions sur les possibilités de réparations, et ainsi imaginer des archives inexistantes d’une histoire qui a été effacée, ou d’une histoire qui aurait pu être différente.

J’ai l’intention de créer une ambiance sonore pour le film au gré des rencontres humaines et non humaines que je vais faire au fur et à mesure de la résidence.
J’imagine la forme de ce film comme une projection immersive visuelle et sonore qui puisse révéler les coulisses du territoire local et qui puisse nous amener à nous demander quelles sont ses vies parallèles et/ou oubliées. La création d’un site web sera envisagé pour inviter les locaux à participer à une banque d’archives personnelles et à partager leurs histoires. La création d’un magazine sera faite de manière collaborative après la conception du film, pour pouvoir diffuser de manière plus large les recherches et échanges effectués au cours du projet et afin de diffuser les connaissances et informations acquises.

Le projet sera terminé en été 2025, et sera idéalement projeté dans différents lieux à Ottawa grâce aux partenaires de l'École d'Art d'Ottawa. Une exposition est également prévue au Café des Arts à Annecy, France, en Août 2025, afin de partager mon expérience au territoire d'où je viens et de fermer la boucle d'un projet sur les traces de la colonisation française sur un territoire donné.

POURQUOI UN FINANCEMENT PARTICIPATIF ?

Je choisis de lancer un financement participatif car c'est un projet qui se déroulera à l'étranger pour une longue durée et qui nécessite des moyens importants pour un résultat qualitatif. La dimension collaborative et participative est primordiale dans ce projet, ainsi la rémunération des personnes avec qui je compte travailler est une priorité pour moi. La démarche d'explorer les non-dits de l'Histoire et d'aller à la recherche des narrations effacées et oubliées est une manière pour moi de recréer du lien et du soin. Ainsi, lancer un appel à dons est une autre manière d'inviter à la participation de ce projet qui a une volonté de faire ensemble. Je m'engage à ce que chaque donateur.ice soit remercié.e dans le film et puisse en recevoir une copie lors de sa réalisation complète.
Un tiers de cette collecte ira dans la rémunération des technicien.nes d'animation et de son pour le montage et la finalisation des images et de la bande sonore. Un autre tiers me permettra de donner une compensation financière à tous mes collaborateur.ices, et le dernier tiers me permettra de vivre de façon décente aux alentours d'Ottawa pour porter ce projet de la meilleure mainière possible durant 5 mois.

Merci infiniment !