Master of Ceremonies

MASTER OF CEREMONIES

Un court-métrage de Léonard Philippe

Produit par Les Films de Juillet et Kerhun Productions

SYNOPSIS

Marco, quadragénaire cabossé, se rêve maître de cérémonie à l’américaine mais oscille entre animations de lotos dans des salles des fêtes moroses et petites combines. Quand sa sœur lui annonce que leur mère est gravement malade, son monde de faux-semblants se fissure. Acculé par ses mensonges et traqué par ses créanciers, il n’a plus le choix : fuir encore ou affronter la vérité, micro à la main, comme un dernier combat.

DECORS

Nous tournerons dans les environs de Compiègne (60). Nous avons identifié une salle des fêtes et un pressing qui correspondent parfaitement à l’atmosphère bosselée et à l’esthétique stylisée que nous voulons insuffler au film. La voiture de collection de Marco reste à identifier.

FICHE TECHNIQUE

Durée : 10 minutes

Version originale : française

Support : HD

Format : 2,35:1

DATES DE TOURNAGE

3 jours entre le 24 et le 30 novembre 2025

POURQUOI UNE COLLECTE ?

Grâce au soutien de sociétés de production qui nous font confiance, une part importante du budget est assurée. Nous lançons cette collecte pour compléter le financement nécessaire et couvrir certaines dépenses artistiques essentielles :

• La composition d’une musique originale avec un compositeur
• La clearance des archives sonores utilisées
• La location de matériel et de décors
• Les costumes
• La post-production (montage, mixage, étalonnage)

A la marge, cette collecte servira également à venir compléter les dépenses en régie, transport et hébergement de l’équipe.

LE MOT DU REALISATEUR

Ce court-métrage est né d’un désir : raconter la chute douce-amère d’un homme en décalage avec le monde, un éternel rêveur à contretemps, empêtré dans ses illusions et ses petits arrangements avec la réalité. À 40 ans passés, mon personnage vit comme un adolescent en fuite : il ment à ses proches, trafique pour survivre, anime des petits événements locaux en se prenant pour une star de Las Vegas. Il se rêve maître de cérémonie à l’américaine, grandiloquent et charismatique, comme son idole, Michael Buffer, présentateur des plus grands combats de boxe. En réalité, il végète dans une zone périurbaine sinistrée, miné par l'échec, le mensonge et les dettes.

Marco est une sorte de « looser magnifique » à la manière du personnage de Mickey Rourke dans The Wrestler de Darren Arnonofsky ou du duo formé par Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel dans Le Grand soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine : des êtres cabossés qui refusent de renoncer à leurs rêves même si le monde entier leur tourne le dos. Marco avance avec cette naïveté tragique qui le rend à la fois pathétique et profondément touchant. Il ment pour tenir debout, en faisant croire à sa famille qu’il vit au Texas, qu’il a réussi quelque part loin d’ici. Mais le réel le rattrape.

Quand il apprend que sa mère est gravement malade, sa carapace se fissure. La culpabilité s’infiltre. Et dans le même temps, ses mensonges se referment sur lui : un créancier violent le traque, ses proches commencent à douter. Il se retrouve cerné par les illusions qu’il a lui-même bâties. C’est ce sentiment d’être acculé, d’avoir joué sa dernière carte trop tôt que j’ai voulu explorer, à la manière de Carlito dans L’impasse de Brian de Palma, ce moment où le héros sent que malgré ses efforts pour changer, le passé, les erreurs, le système, ne le laisseront jamais en paix.

Ce film oscille entre la comédie pathétique et le drame intime. Il y a quelque chose de burlesque dans la manière dont le héros s’invente une vie, une identité, jusqu’à l’absurde. Mais le rire se teinte peu à peu d’amertume. Ce qui m’intéresse, c’est ce moment de bascule, quand le masque ne tient plus, quand le fantasme s’effondre.

Ce sera un film sur la solitude, le mensonge, la fuite, mais aussi sur le besoin viscéral de reconnaissance, et sur ce que ça coûte d’y croire encore, quand tout autour pousse à renoncer.

Visuellement, je veux un contraste fort entre la morosité du paysage dans lequel Marco évolue et ses rêves d’Amérique. Lorsqu’il est en voiture, les paysages défileront en grand angle, comme dans un western mais ne montreront que des friches industrielles et des zones commerciales. A l’opposé, Marco est haut en couleur, il porte un costume too much, ses « shows » sont grandiloquents, sa voiture est un décor de cinéma. La caméra sera souvent au plus près de lui pour essayer de capturer ses moments de doute, ces instants où le masque se fissure.

Le son appuiera également cette dichotomie, une musique conquérante contrastera avec les moments où Marco doit interagir avec la réalité, que ce soit au pressing ou à la maison de retraite où les silences communiqueront une certaine gêne et un décalage. En off, la voix de Michael Buffer, célèbre « MC » (master of ceremonies) américain, incarnera ce rêve inaccessible qui lui échappe au fil du film : https://www.youtube.com/shorts/GzGeg20NYzE.

Master of Ceremonies est une lettre d’amour bancale aux rêveurs ratés, à ceux qui ont pris le mauvais train mais qui continuent malgré tout de faire semblant d’y croire, parce que le rêve, aussi factice soit-il, est parfois tout ce qu’il reste.