Lo Carnaval de las Bestias est une création théâtrale tout public, bilingue français | occitan, portée par la compagnie Les Fées du Az’art (www.lesfeesduazart.com).

À la croisée des traditions orales et de la création contemporaine, Lo Carnaval de las Bestias mêle conte, théâtre, musique en direct et scénographie d’ombres et de lumières. C’est un spectacle sensoriel et symbolique, qui s’adresse à toutes les générations, comme une fable d’aujourd’hui sur ce que signifie "devenir humain".

À l’origine de ce projet, il y a l’intuition de Séverine Sarrias, conteuse et autrice, qui porte depuis longtemps une parole nourrie de récits mythiques, de poésie populaire et d’humanité. Inspirée par le Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns, les symboles du Carnaval traditionnel et le mythe de Jean de l’Ours, elle imagine un récit initiatique qui interroge notre rapport au sauvage, à la métamorphose et à la liberté intérieure.

Une réinvention musicale : du Carnaval des animaux au Balèti

La création musicale de « Lo Carnaval de las Bestias » repose sur un dialogue audacieux entre musique savante et traditions populaires. Arnaud Cance, François Breugnot et Elouann Pannetier, musiciens profondément ancrés dans les pays occitans, ont inversé leur approche habituelle : au lieu de partir des sources populaires pour les réinterpréter, ils ont pris pour point de départ « Le Carnaval des animaux » de Camille Saint-Saëns. Leur objectif ? L’adapter et la transformer dans un langage plus proche du balèti que de la musique de salon.

À partir de la notion de « caractères », la conteuse et les compositeurs ont créé une galerie de personnages sonores, chacun doté d’une identité musicale propre, parfaitement intégrée à la narration. Après une réécoute attentive de l’œuvre de Saint-Saëns, ils ont isolé des thèmes à adapter, en fonction des besoins scéniques et des spécificités instrumentales :

                          François Breugnot (violon et violon ténor) ; Arnaud Cance (chant, percussions et guitare) ; Elouann Pannetier (accordéon diatonique et synthétiseur analogique).

Au-delà de cette relecture, le spectacle a nécessité la création de pièces originales, nées d’improvisations et de recherches sonores. Parmi elles :

• Une séquence autour de la forge, mêlant chant à répondre et percussions métalliques ;
• Un chant de labour aux accents blues, en réponse à un monologue sur la liberté.

Tout au long du processus, les compositeurs ont cherché à faire dialoguer la puissance évocatrice des mélodies classiques avec des musiques enracinées, organiques et modales. C’est cette tension fertile entre deux mondes — l’académique et l’oral — qui donne au spectacle sa dimension sonore singulière, à la fois accessible, sensible et résolument vivante.

L’esprit du carnaval traditionnel  et Jean de l’Ours

Au cœur du spectacle se trouve Jean de l’Ours, figure mythique mi-homme mi-bête, symbole universel de la quête d’identité et de la métamorphose. Son histoire, présente dans de nombreuses traditions orales européennes, nous parle de transformation, de passage à l’âge adulte et de renouvellement. Ce récit résonne particulièrement avec l’esprit du carnaval traditionnel : un moment où les frontières entre l’humain et l’animal, le sacré et le profane, l’ordre et le chaos s’estompent.

Jean de l’Ours incarne cette folie carnavalesque, où les masques tombent et où chacun peut se réinventer. Comme dans les carnavals populaires, où les déguisements et les danses libèrent les corps et les esprits, notre spectacle célèbre cette énergie subversive et joyeuse. Le parcours de Jean, de l’obscurité de la grotte à la lumière de l’humanité, reflète aussi le cycle du carnaval : une plongée dans l’excès et le désordre, suivie d’un retour à l’équilibre, transformé.

Ce mythe est le fil rouge qui guide notre narration, mêlant symboles ancestraux et rituels festifs pour créer une expérience à la fois intemporelle et vivante.

Un ancrage culturel fort dans les territoires occitans

Lo Carnaval de las Bestias est une œuvre qui prend racine dans les territoires de culture occitane, à la fois dans son contenu artistique (langue, symboles, récits fondateurs) et dans son processus de création collectif.

                         Sirène du plafond armorié du Doyenné à Brioude.

Depuis la première résidence menée au CIRDÒC à Béziers, le spectacle se déploie en dialogue étroit avec des lieux, des artistes et des partenaires issus des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie.

Ce projet circule, se transforme et s’enrichit à travers la diversité de ces territoires, liés par une langue vivante, une mémoire partagée et une énergie créative commune.

                       Carte de l’Occitanie

L’équipe artistique et technique reflète cette géographie mouvante et connectée : les membres qui composent cette création viennent de ces régions occitanes (Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Nouvelle Aquitaine) et portent en eux une sensibilité nourrie par leur territoire, leurs pratiques et leurs engagements.

À travers cette création, nous souhaitons fédérer un réseau de spectateurs, donateurs, partenaires et lieux de diffusion autour d’une création inventive, sensible et profondément liée à ce qui fait la richesse de la culture occitane.

Une scénographie vivante et transparente

Le metteur en scène, Éric Destout, a fait le choix d’une transparence assumée : ce qui se chuchote dans l’ombre, ce qui s’agite en coulisses, s’invite sur scène. Les déplacements des éléments scénographiques se font en direct, à la main, par les interprètes eux-mêmes. Conteuse, musiciens et scénographe deviennent acteurs de chaque transition. Les voix échangées, les gestes de déplacement, les silences partagés : tout est assumé sur scène, dans une continuité vivante qui fait de la fabrication même du spectacle une part intégrée de la narration. Cette mise en lumière du « faire » donne au spectacle une dimension artisanale où rien n’est dissimulé, tout est partagé.

Pourquoi ce projet nous tient-il à cœur ?

« Lo Carnaval de las Bestias » est bien plus qu’un spectacle : c’est une ode à la transformation, au passage et à la liberté intérieure. À travers lui, nous explorons notre rapport à la part animale qui sommeille en chacun de nous, ainsi qu’à cette folie créatrice qui nous anime. Ce projet est une invitation à redécouvrir la langue occitane, dans toute sa diversité — sa musicalité envoûtante, sa force symbolique, et son pouvoir de rassembler.

Ici, le répertoire classique dialogue avec les traditions populaires, l’imaginaire mythique se mêle à la poésie du quotidien. « Lo Carnaval de las Bestias » est le fruit de deux années de recherches, de rencontres et de travail acharné. Il incarne la fusion de trois passions qui nous animent : la musique classique, la richesse de la culture occitane et la magie du théâtre d’ombres.

Ce spectacle est un pont entre un grand compositeur du XIXe siècle et les mythes populaires de nos territoires. Nous y réinventons une œuvre majeure pour la rendre accessible à tous, sans jamais sacrifier son exigence ni sa beauté. Inspiré par la vision d’Antoine Vitez, nous rêvons d’un « théâtre élitaire pour tous » — un art qui émeut, questionne et rassemble, sans distinction.

Pour cela, nous avons fait le choix audacieux d’un spectacle bilingue, où le français et l’occitan s’entrelacent pour enrichir le récit. Nous croyons profondément que l’art doit être une source d’émerveillement et de réflexion pour chacun, et non l’apanage d’une élite.

                                          Séverine Sarrias(conteuse) et Eric Destout (metteur en scène)

« Lo Carnaval de las Bestias » est une création collective, née de résidences artistiques et de collaborations avec des chercheurs, musiciens et linguistes. C’est aussi une célébration de l’occitan, langue vivante de notre territoire, qui devient ici un pont entre les générations et les cultures. Exigeant, joyeux et résolument humain, ce spectacle unit la musique, la parole et les arts plastiques pour raconter une histoire qui parle à toutes et à tous.

Calendrier de création : une aventure collective en marche

« Lo Carnaval de las Bestias » est né d’un processus créatif collaboratif, rythmé par des résidences et des rencontres déterminantes. Voici les étapes clés de notre aventure :

• 10–14 juin 2024 | CIRDÒC, Béziers (34) - Recherche et écriture avec Séverine Sarrias, Arnaud Cance et François Breugnot. Immersion dans les ressources du CIRDÒC : accès aux fonds documentaires sur la mythologie et le bestiaire occitans. Rencontre avec Claude Alranq, spécialiste des animaux totémiques, pour enrichir notre travail sur les symboles et les récits.
• 7–11 octobre 2024 | Halle aux grains de Brioude (43) – Création des ombres et articulation entre récit, musique et jeux visuels avec toute l’équipe. Échanges avec Boris Blanco : réflexion sur l’adaptation de Saint-Saëns (« à la manière de » plutôt qu’une reprise) et sur la radicalité des choix artistiques. Découverte du plafond armorié du Doyenné, source d’inspiration pour les motifs et les symboles scénographiques.
• 2–6 décembre 2024 | Centre culturel de Langeac (43) – Poursuite du travail sur les interactions entre récit, musique et ombres, avec un focus sur la langue occitane. Conférence de Jean Roux : « La diversité dans l’unité de la langue occitane », en présence de l’atelier occitan de Langeac. Une réflexion sur comment célébrer cette unité dans sa pluralité, au cœur de notre spectacle.

• 17–21 mars 2025 | Salle d'Expression Culturelle de Blesle (43) – Création du plan lumière, maillage des langues (occitan/français) et poursuite du travail sur la dramaturgie. Rencontre avec Guy Brun  : réflexion sur l’équilibre entre récit et musique, pour affiner les articulations entre tradition occitane et répertoire classique, renforcer la cohérence entre les univers sonores de Saint-Saëns et les résonances populaires.
• 15–19 septembre 2025 | Théâtre d’Aurillac (15) – Évolution de la scénographie, jeu d’acteur et rapport au public. Travail sur le dialogue entre danse traditionnelle et danse contemporaine et plonger sur la vérité des états scéniques.
• 24–28 novembre 2025 | Animatis à Issoire (63) et à Halle aux grains à Brioude (43) – Répétitions Préparation finale avant la première.
• 29 novembre 2025 : Première représentation | Halle aux grains, Brioude

Le spectacle prendra vie pour la première fois devant le public, après deux ans de recherches, de rencontres et de création collective !

Pourquoi une collecte de fonds ?

Malgré l’enthousiasme et le soutien de nombreux partenaires culturels — la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de la Haute-Loire, ainsi que les villes de Brioude, Langeac et Blesle… —, certains financements institutionnels ne nous ont pas été accordés. Pour tenir nos engagements envers les artistes, les techniciens et les lieux de diffusion, nous faisons aujourd’hui appel à vous.

Votre soutien est décisif : il nous permettra de :

• Finaliser la scénographie et la création lumière ;
• Assurer les répétitions et la résidence finale ;
• Contribuer aux cachets artistiques et techniques.

Chaque contribution, même modeste, compte. Elle nous rapproche un peu plus de la naissance de « Lo Carnaval de las Bestias », une œuvre poétique et audacieuse qui mérite de voir le jour.

Soutenir ce projet, c'est :

• Encourager la création artistique et les talents des arts de la scène ;
• Faire résonner la langue occitane et les récits populaires dans une forme contemporaine ;
• Offrir un spectacle sensible, exigeant et profondément humain à un large public.

En nous soutenant, vous devenez acteur·rice d’une aventure collective. « Lo Carnaval de las Bestias » est une célébration des métamorphoses, un pont entre tradition et modernité, et une invitation à rêver ensemble.

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