Little Boy

L'HISTOIRE

Claude Eatherly est l’homme qui fit le repérage dans l’avion météo au dessus d’Hiroshima pour que le largage de la bombe se fasse dans de bonnes conditions. Après guerre, il éprouve un sentiment de culpabilité qu’on ne veut lui accorder ; il cambriole des banques sans rien prendre juste pour être coupable ; il fait parler de lui ; il est donc interné.

Il rencontre Günther Anders, philosophe autrichien, ancien mari d’Hannah Arendt, spécialiste des questions morales et technologiques.

L’action se déroule fin 1961 dans un hôpital psychiatrique militaire au Texas.

Le philosophe, tel un avocat, prépare la défense de l’aviateur afin de montrer au monde qu’il n’est pas fou, mais il y a d’autres enjeux, plus prosaïques et souvent très drôles. C’est une rencontre explosive… !

LE PROJET

2011 : Fukushima- Hiroshima ; l’actualité se nourrit de l’Histoire pour prendre sens ; tout comme le théâtre qui doit se nourrir de la tragédie des hommes. Divertir comme le voulait Brecht, et donner à penser avec l’espace fantastique de la scène.

2013 : Régis Vlachos entend parler du cas Claude Eatherly, celui qui a dit « Go ahead, allez-y » et qui ne s’en remettra jamais. L’auteur écrit alors une pièce sur cette possible rencontre entre un univers philosophique et un autre militaire et coupable.

2015 : 70 ans d'Hiroshima...4 ans de Fukushima...

LE SPECTACLE

C’est avant tout une rencontre explosive, un spectacle où l’image, le son et les rires sont parties prenantes. Les interrogations sur le nucléaire et la responsabilité humaine sont toujours les nôtres aujourd'hui. Ce pilote pourrait être chacun d’entre nous. Mais porté par Christophe Alévêque son caractère est amplifié dans ses dualités et son rapport au monde que lui renvoie le philosophe interprété par Régis Vlachos.

Les deux hommes sont pour un temps, enfermés, comme l’étaient Serrault et Ventura dans Garde à vue, mais dans un espace rond, sur un sol blanc, avec une chaises, des livres leurs souvenirs et leur imaginaire.

Une bande son très amplifiée s’appuie sur le traumatisme du pilote : les musiques d’époque, le bruit de la bombe, mais toujours dans un décalage qui fait écho à la folie des hommes : appeler une bombe Little Boy, ou Fat Man, ou Bravo. La vidéo alterne documentaires et cauchemars du pilote - les visages des jeunes filles d’Hiroshima qui disparaissent dans la fumée…

La présence féminine est une représentation symbolique des femmes rencontrées par les deux hommes, elle est aussi ouvreuse, vendeuse d'esquimaux pendant l'entracte... Le philosophe, lui, est un mystère que l'on découvrira à la fin...