le 20 novembre de Lars Noren

Depuis sa création, L’œil des cariatides oeuvre pour un théâtre comme lieu de l’assemblée. Nos créations se nourrissent de nos années de transmisson et de recherche avec le public et les citoyens. La pièce choisie est souvent en lien avec notre actualité et a toujours une dimension théâtrale ou poétique.

Le travail de diffusion des outils culturels et du langage est pour nous, une priorité, notamment en ce qui concerne le public scolaire, celui des adolescents et des jeunes adultes car nous les savons vecteurs d’insertion et d’accès au monde.

Créer le 20 Novembre, de Lars Noren, joué par Nathan Gabily et mis en scène par Elodie Chanut, c’est parler avec vous.

Vaincre notre sideration, ouvrir le dialogue et lutter ensemble contre la violence, le harcelement et la radicalisation.

Montrer comment se tricotent la haine, le racisme, la xénophobie quotidienne chez un jeune homme qui aurait pu en être préservé.

Nous avons choisi ce texte court et fort de Lars Noren, testament d’un adolescent en perdition et en rupture relationnelle. Percutant, on le reçoit comme un coup, pourtant pas question de se laisser abattre, mais plutôt de débattre, écrire ensemble et de nous relever pour marcher avec les vivants.

User des moyens dramatiques et argumentatifs pour prévenir ce mal adolescent.

Donner la parole pour éviter les passages à l’acte chez des adolescents fragiles ou fragilisés par un contexte scolaire, social ou privé particuliers.

Créer un spectacle qui puisse se jouer partout, les théâtres comme les collèges et lycées. Une scénographie adaptable. Un théâtre de proximité qui repose sur l’humain et le texte à la rencontre du public.

Dans les théâtres, la représentation sera suivie d’un débat .

Dans les collèges et lycées, après la représentation de la pièce de Lars Noren : Le 20 novembre, jouée par Nathan Gabily, mis en scène par Elodie Chanut, nous ouvrirons le débat avec les élèves, débusquerons les passages où ce jeune semble se radicaliser, s’isoler dans son raisonnement. Puis les élèves deviendront les acteurs, ils argumenteront, écriront et répondront à ce jeune en rejouant la scène autrement.

Pour ce projet, nous travaillons en étroite collaboration avec les enseignants, l’éducation Nationale ainsi que les services santé et jeunesse.

Le spectacle sera joué les 22, 23, 24 mai 2017 au théâtre des fêtes de Nanterre.

Rejoignez, vous aussi, l’equipe de l’œil des cariatides. Aiguisons nos outils pour être prêt à répondre à un être en rupture sociale ; déceler ses écueils intérieurs, ses gouffres et construire un pont sur lequel pourront s’appuyer ceux qui marcheront derrière lui !

Nous serions heureux de vous compter parmi nos partenaires et de pouvoir vous retrouver parmi nos spectateurs très bientôt.

L'equipe de L'Oeil des Cariatides

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Le spectacle

Un théâtre de proximité qui repose sur l’humain et le texte.

Le décor délimitera l'espace de vie du personage nous permetant ainsi de l'observer dans son milieu naturel .

Seulement les mots indique Lars Noren à ses acteurs. A travers le corps tenu de l’acteur, les mots transpercent jusque dans nos crânes sans rien pour les ralentir, les entacher.

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Note de la metteure en scène

"Je mets en scène ce texte en refusant l’état de choc sur le spectateur. Il ne me semble plus d’actualité. Aujourd’hui nous devons analyser tenter de comprendre cette violence pour entrer en réparation comme on peut.

Dans ma mise en scène, nous observons ce jeune dans son milieu naturel, sa chambre, son enfermement. Assistons ensemble à son processus de radicalisation tentant de déceler le mécanisme qui se met en marche .

Je veux créer une variation avec l’acteur, autour de ces adresses directes et indirectes au public, montrant l’enfermement du personnage et permettant au public de se pencher en avant de l’acteur d’observer le mécanisme de radicalisation et de se reculer en spectateur quand il en éprouve le besoin."

Elodie Chanut

Scénario pédagogique

1- Préparation au spectacle par le professeur de lettres, d’histoire, ou les deux, associés ou non à leur équipe pédagogique (sensibilisation aux thèmes du harcèlement, de la radicalisation, par le biais d’extraits de films, de lecture de passages du texte de Lars Noren).

2- Représentation du spectacle

3- Les élèves exprimeront leurs réactions face à ce qu’ils viennent de recevoir. Nous réfléchirons ensemble à ces notions de harcèlement, de violence physique et psychologique, d’enfermement et d’isolement dans lesquels s’enferme ce personnage afin de lui répondre. Nous traquerons, les moments du texte où il semble incohérent dans son discours, où il s’enferme dans son raisonnement ceux où s’opère la rupture relationnelle, la rupture avec le système éducatif et la société de consommation.

4- Les élèves auront ensuite un temps d’écriture individuelle et collective pour construire une réponse à l’adolescent.

Nous permettrons aux élèves de s’approprier les questions qu’il pose et nous leur donnerons, avec la complicité de leur professeur de lettres ou d’histoire, des outils pour penser et la possibilité de pratiquer l’argumentation sans qu’elle soit hors-sol, par l’écriture de la réponse à ce personnage qui se perd.

Puis les élèves deviendront acteurs et rejoueront la scène en incluant leur réponse à ce jeune homme. En tachant de démêler ses idées, le dialogue aura pour fonction de chasser ses pensées morbides, trouver la parole réparatrice pour faire revenir ce jeune homme parmi les vivants.

Car si Sebastian avait adressé ce discours à ses pairs plutôt qu’à sa webcam, nous lui aurions répondu (aurions-nous su répondre ?). Il n’a pas voulu, pas pu, prendre ce risque de la réponse, d’une parole réparatrice vectrice de paix.

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Elodie Chanut avec les élèves du Lycée professionel Voilin.