La révolte des Doux - La rebelión de los pacíficos - Ruthless sweetness

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• 20 mars 2020 March

  « Peut-être qu'en me perdant complètement je saurai qui je suis vraiment. »

  L'approche

  02/02/1947 > 25/02/1947

  Augustin voyage en cargo, Encarnacion répète

  Scène 10. Augustin voyage en bateau et Encarnacion répéte à l’opéra :

  Les jours passent : traversée d’Augustin entre la Rochelle et Santa Maria du Lejos de Dios.

  S’intercalent des passages de répétition pour Encarna, des détails dans le bateau : Augustin se rase dans sa cabine/ se laisse pousser la moustache/ s’habille/se rase à nouveau/ regarde la mer/ retire des feuilles sur un calendrier/note la date d’arrivée, 25 février, sur fond de bruit de machines du bateau…

  Sa main qui écrit sur un carnet :

  « Peut-être qu'en me perdant complètement je saurai qui je suis vraiment. »

  /Encarnacion essaie des costumes/ se maquille/ arrive à l’Opéra/ signe des autographes pour des fans/ les affiches qui sont posées sur le mur annonçant les dates des représentations Avant première : 4 de marzo, dia de carnaval / le colleur d’affiche qui rajoute un bandeau « solo queda una semana… »…

  Scène 11 ext. Jour Bateau > port > ruelle

  Arrivée vers la côte, la ville au loin. C’est une aube claire, lumineuse. Augustin débarque.

  La multitude de gens, le mouvement incessant dans le quartier du port, contrastent avec le silence et la monotonie du bateau.

  Les rues sont grouillantes de vie, des marins, des femmes, des dockers, des enfants se mêlent et se démêlent dans un flot incessant. Une voiture passe jonchée de militaires criant dans des porte-voix des slogans pour le colonel Tampoco Président de la Ligue de Salut Public.

  Un boucher dans la rue rase un cochon fraîchement égorgé, dont le sang ruisselle dans le caniveau plein d’eau.

  Des jeunes femmes vendent des « jumiles » grouillants (genre d’insectes punaises comestibles), l'une d'elle les écrase au pilon dans un mortier qu’elle verse dans un pot de terre cuite sur un petit brasero avec tomates, tortilla bleue, frijoles, etc.

  Augustin est submergé, il se cale dans un recoin entre deux murs quelques instants, s’abritant du soleil, il transpire et se met à pleurer doucement. Il se baisse et prend un peu de terre rouge qu’il laisse filer entre ses doigts. Il retire une chaussure, la chaussette, et regarde son pied blanc sur le sol rouge en agitant ses doigts de pied.

  Sur le mur une affiche annonce le spectacle de Verdi à l’Opéra, il passe devant. Des grafs contestataires sur les murs.

  Des panneaux « hotel, hotel, cantina… ».

  Scène 12 int. Jour hôtel

  Augustin rentre dans un hôtel miteux. En suivant les pieds d’un homme assez sale, je monte des escaliers de bois, recouverts d’une fine poussière, il y a des tâches vertes comme de la mousse sur les murs qui explosent en petites pustules bleu clair à certains endroits, des petites lianes qui pendent du plafond, des insectes.

  Les pieds de l’homme sont chaussés de sandales de cuir plus qu’usées et poussiéreuses. Je vois tous ces détails énormes. Dans la chambre, aux murs turquoise délavée, plancher gris, il y a un lit, une moustiquaire, un lavabo avec un pichet à côté, un miroir, un gros ventilateur au plafond qui ronronne et fait flotter doucement la moustiquaire. Augustin s’allonge sur le lit tout habillé.

  Les bruits de la rue résonnent dans la chambre. Les porte-voix scandent des slogans, Augustin ferme les volets de bois à raies et se rallonge.

• 12 mars 2020 March

  Extraits: 2 février 1947 Augustin quitte la France

  

  Augustin quitte la France 2 Février 1947

  Scène 5 Int- jour, magasin de disques, pluie

  Un homme en costume noir tend une enveloppe à Augustin qui est habillé d'une blouse grise. Augustin ouvre l'enveloppe et se met à siffloter un air dramatique d'Aïda. Il y a un petit paquet de billets de banque dedans, ils se serrent la main d’un air triste.

  L’homme : - Je suis désolé, Augustin...

  Augustin : - Vous me renvoyez ?

  L’homme : - Je suis désolé, nous fermons.

  Scène 6 Ext. nuit, rue de ville européenne

  Tout est monochrome, pluie mesquine dans une rue grise, vide et froide de La Rochelle en ruines silhouette de cargos. Augustin sous un réverbère qui s’allume. Il a dans la main un bouquet de fleurs comme lui, fâné, avachi, transi, exhangue. Blasé, il jette les fleurs dans le caniveau et tire de sa poche un morceau de journal déchiré. On lit avec lui :

  "25 janvier- Amérique Latine- Lejos de Dios- Un nouveau coup d'état militaire a propulsé le Commandant T.Voy Amat.R, neveu du précédent Chef d'État Amimetoca..."

  Le texte s'efface avec la pluie (ou les larmes), il le replie et le met dans la poche de son pardessus. Il piétine les fleurs en partant et disparaît dans la nuit.

  Scène 7 int. nuit, appartement d’Augustin

  Décor d’appartement monochrome surchargé, sombre en désordre : un poêle, un tourne disque, un poisson rouge noir tourne dans un bocal, des journaux. Augustin met le disque d’Aïda sur le tourne-disque contemporain (1945), s’assoit à son bureau en face d’un mur, le portrait d'une jeune femme blonde posé sur l'écritoire,des disques, des partitions, des livres d’histoire.

  Son imperméable mouillé dégouline sur le bureau.l lisse la coupure de journal mouillée et compare avec une enveloppe vieillie décachetée. Le timbre oblitéré (Lejos de Dios 1944) représente un ara bleu vert rouge et un colibri, seuls points de couleur, qui semblent bouger. Augustin sifflote la marche des trompettes d'Aïda (Acte II tableau 2). Le portrait de la jeune femme tombe violemment dans l'eau avec l'enveloppe, ils rejoignent le poisson dans l'aquarium, le perroquet du timbre se décolle, le visage fond.

  Scène 8 ext. nuit, rue européenne pluie. Lumières artificielles glauques, ombres de couleurs.

  Augustin sort d'un immeuble, un sac en cuir à la main, il se dirige vers les lumières du port. Des reflets de réverbères dans les flaques, des miroitements, des éclaboussures brillantes. Il s’emmitoufle dans son imperméable ; caché dans les docks, il regarde les ombres gigantesques des bateaux assoupis.

  A la lueur d’un briquet, il observe un billet de voyage

  Départ 2 février 1947 La Rochelle / Arrivée 25 février 1947 : Santa Maria- Lejos de Dios. Navire marchand Liberty

  On le retrouve dans une cabine rouillée, noire et sale d’un cargo de marchandises. Il quitte la côte, on voit les lumières de la ville disparaître par le hublot sous la pleine lune.

• 8 mars 2020 March

  extraits générique et apparition d'Encarna

  Générique :

  Une figue rouge carmin très rouge vole sur le fond bleu d’un ciel tropical, elle vole lentement, dans un ralenti d’une précision scientifique, c’est un contraste frappant, lumineux. Elle s’écrase en un geste splendide sur le tronc d’un arbre gras et vert foncé. Les éclaboussures forment le titre La révolte des Doux et le générique en nuances colorées sur le fond sombre, on rentre petit à petit dans les détails du paysage.

  Profondément vert, végétal, obscur, dense, l’humus vivant d’une forêt vierge équatoriale, sombre et humide, sa densité empêche la lumière de pénétrer vraiment. Quelques gouttes de lumière dans la végétation enchevêtrée, lianes, plantes immenses, mélange d’eau -rivière qui se fond dans la terre, plantes et déchets végétaux/ plumes d’un ara spectaculaire qui s’envole et se fige en un timbre qu’on oblitère/ transparence d’une enveloppe dont l'encre fond petit à petit, pour devenir l’aquarelle abstraite...On s’approche...du reflet de la végétation luxuriante dans une rivière qui coule. La jungle est assourdissante de milliers d’insectes, oiseaux, singes. Mousses qui dégouttent en fin clapotis et rythme martelé...

  Scène 1

  L’eau réapparaît après avoir été troublée par une onde. Reflet mouvant d’un visage dans l’eau courante, une personne aux longs cheveux bruns défaits sur les épaules, se regarde dans l’eau. A côté d’elle sont posés un carquois, des flèches artisanales en bois aux plumes très colorées, une lance rudimentaire, une bourse de cuir. Bruit de forêt tropical. Le reflet est troublé par une main qui prend de l’eau pour nettoyer ce visage, bras souple et musclé, couleur cuivrée.

  Les jambes accroupies qui appartiennent à ce visage sont jeunes, sveltes, mates et pieds nus, habillées d’un pagne sommaire de cuir brut décoré. La main prend les objets laissés à terre et dépose délicatement une algue avec ses racines dans la bourse et la referme, quelques insectes en sortent et sont remis à l’intérieur avec précaution. Après un demi-tour , l’ombre et les pieds courent avec légèreté sur une terre rouge bordée d’une végétation luxuriante.

  Scène 2 ext>int. Jour Appartement Encarnacion

  Les pieds nus ont continué, eux aussi, d’avancer sur le sol de la forêt. Ils marchent maintenant sur un tapis dont les couleurs ressemblent à la terre, puis sur un parquet, enfin l’ombre arrive sur un mur.

  Celle–ci est très dense, la lumière est intense. La main dépose la bourse étrange, elle bouge et laisse échapper quelques insectes, des débris végétaux.

  On trie cette collecte, sur le sol, les éléments vivants, insectes, fleurs, graines sont déposés et enfermés dans des bocaux de verre.

  L'image de la jungle suit des courbes végétales,lianes, branches... vers le haut, jusqu'à une percée de lumière dans la canopée tropicale : le centre sombre, est le tronc d’un arbre, le feuillage percé de lumière à partir desquels l'image fait un zoom arrière très lent, c'est l'iris de l’œil , pas le reflet de cette image dans l’œil, mais bien la couleur de l’œil dans le visage d’Encarnacion en très gros plan.

  On suit les courbes de la peau qui ressemblent ou se superposent aux courbes végétales juste avant petit à petit .

  De haut en bas, le cou, l’épaule, le dos de la jeune femme : il est tatoué, traits noirs, puis les jambes qui enfilent une jupe citadine, sous le genou, des chaussures, elle enfile un petit haut classique années 50… enfin au-dessus de ses bras qui ferment quelques petits boutons bleu ciel , apparaît le visage de face dans un miroir.

  C’est une jeune femme svelte, jolie au teint métis cuivré, les cheveux raides noirs assez long, elle se regarde paisiblement dans ses yeux clairs, radieuse dans la lumière matinale, qui fait bien ressortir la profondeur de la pupille-jungle, face à son miroir, où est accroché un dessin de costume égyptien.

  Au loin la musique d’Aïda, elle vocalise doucement d’une voix de soprano et reprend en chœur un couplet de la musique... Dans le dos de ce reflet, apparaît l’entrebâillement d’une porte qui laisse voir la jungle, la porte claque en se refermant. Elle se coiffe doucement et commence à se natter les cheveux tout en ronronnant. Elle s’arrête quand on frappe à sa porte. J’ouvre la porte. La musique se fait plus forte, elle vient du couloir.

• 5 mars 2020 March

  Extrait 1 Scène 4, Début du chaos- l'accouchement d'une fleur. Inicio del caos- el parto de una flor . The beginning of chaos-Childbirth of a flower

  Accouchement d’une fleur- Le début du chaos-2 février 1947 Lejos de Dios

  Scène 4 int. Jour-matin- appartement de Mme Martinez

  La vieille dame à Encarnacion :

  - J’ai attendu toute la nuit, vous savez, ça fait plusieurs jours... je l’ai vuevenir…Une petite déchirure d’abord dans le papier, et puis une feuille verte est sortie du mur lui-même. Il se préparait quelques chose, je l’ai senti. Hier soir un bourgeon avait poussé, j’ai passé la nuit à l’observer, vous savez mademoiselle Encarna… c’est rare de voir accoucher une fleur. Je ne voulais pas déranger, alors j’ai pris juste la bougie. Elle s’est ouverte dans le premier rayon du soleil. Je l’ai entendue…Je crois que Dieu est en train de se venger des hommes qui ont maltraité la terre, mademoiselle Encarnacion, cette fleur est un don du ciel, notre Sainte Mère est en train d’accoucher là où elle peut.”

  Parto de una flor- El comienzo del caos-2 de febrero de 1947 Lejos de Dios

  Escena 4 int. Día-mañana - apartamento de la Sra. Martínez

  La anciana a Encarnación:

  - Esperé toda la noche, ya sabes, han pasado varios días ... Lo vi venir ... Una pequeña lágrima primero en el papel, y luego salió una hoja verde del muro en sí mismo. Estaba sucediendo algo, podía sentirlo. Ayer por la noche había brotado un capullo, pasé la noche observándolo, ya sabes señorita Encarna ... es raro ver una flor dar a luz. No quise molestar, así que solo tomé la vela. Se abrió en el primer rayo de sol. Lo escuché ... Creo que Dios se está vengando de los hombres que han maltratado la tierra, señorita Encarnación, esta flor es un regalo del cielo, nuestra Santísima Madre está dando a luz donde puede.”

  Childbirth of a flower- The beginning of chaos-February 2, 1947 Lejos de Dios

  Scene 4 int. Day-morning - Ms. Martinez's apartment

  The old lady to Encarnacion:

  - I waited all night, you know, it's been several days ... I saw it coming ... A small tear first in the paper, and then a green leaf came out of the wall itself. There was something going on, I could sense it. Yesterday evening a bud had grown, I spent the night observing it, you know miss Encarna ... it's rare to see a flower give birth. I didn't mean to disturb, so I just took the candle. It opened in the first ray of the sun. I heard it ... I believe that God is taking revenge on men who have mistreated the earth, miss Encarnacion, this flower is a gift from heaven, our Blessed Mother is giving birth where she can.”

• 28 févr. 2020 February

  MERCI aux premiers venus !

  Chers donateurs, Merci de commencer à faire palpiter cette aventure ! Encore à la recherche de nouveaux partenaires, la région Provence prends son temps pour nous répondre.... Normal, n'est-ce pas, c'est le Sud de la France. A bientôt pour de nouvelles nouvelles.