La Fleur au Fusil

La Fleur au Fusil

Un récit d'insolence

Elliot et Louise, deux jeunes Bretons passionnés par le théâtre et le cinéma, ont pour projet de partir à Paris afin de démarrer une carrière d’acteur. La veille du départ, autour d’un déjeuner d’adieu chez Pierre, le parrain de Louise, la naïveté des jeunes comédiens va se heurter à son discours violent sur la réalité du métier. Ayant déjà tout laissé derrière eux pour leur rêve, leurs idéaux et leur rapport seront mis à l’épreuve.

Les raisons du projet

L’art est toujours jeune. Pas au sens d’âge, bien évidemment : il est jeune parce que rebelle, parce que contre quelque chose, dans les moyens ou dans les fins. La Fleur au Fusil ne fait pas exception.

Quand nous avons connu Nola Blossom Baril, c’était son énergie qui nous a fascinés. Une jeune actrice qui avait trouvé sa vocation dans l’écriture : d’un côté, pour se dire contre l’envie d’arriver à tout prix, contre la précarité constante qui est réservée à ceux qui refusent, et de l’autre côté, avec l'ambiguïté qui est propre de la sensibilité artistique, pour se dire incertaine et inquiétée de sa capacité de modifier les mécanismes qu’elle dénonçait. 

Son scénario dégageait la même force irrésistible : l’histoire de Louise et Elliot est une analyse menée avec précision du drame d’une génération perdue entre le désir irréalisable de refaire le monde et le refus éthique de suivre le chemin que ses aïeux ont tracé. Un drame-monde, car rien ne manque dans ce récit d’insolence : la joie, l’angoisse, la colère, l'inquiétude, même l’humour ! 

Elliot et Louise, chacun à leur façon, sont en effet insolemment à la recherche de l’exploit, de quelque chose de remarquable qui dépasse les normes habituelles. 

Louise, fidèle à sa fleur, renforcera plus que jamais son souhait de participer aux fondations d’un cinéma nouveau. Avec l’insolence de l'Élue, à l’avenir et la réussite prédestinés, elle refuse les codes d’un système qu’elle voit comme barbare et archaïque. Elliot, par contre, prendra les armes, se jurant de ne pas échouer dans la bataille individualiste de l’illusion de la méritocratie dans notre société. Son insolence, lui, il la dirige vers les siens. En assumant son désir de gloire et de richesse au dépens de ses valeurs, il tourne le dos à une jeunesse idéaliste et inconsciente des sacrifices nécessaires à la réalisation. 

Il n'est pas question, en tout cas, de prendre un parti dans cette déchirure : ces personnages ont le droit d’être insolents, d’avoir tort, et de se laisser le temps de s’en rendre compte plus tard. Peut-être ont-ils même raison, chacun à leur manière. 

Les raisons de la collecte

Paris est la demeure, réelle ou fantasmée, de nombreux artistes : des personnes qui choisissent de poursuivre leurs rêves au prix de quitter leur lieu d'origine — mais c'est précisément dans le lieu d'origine qu'elles grandissent, et développent les rêves pour lesquels elles sont prêtes à le quitter.

Décrire cette opposition, essentielle au projet, nous demande de travailler entre deux espaces. Le tournage se déroulera d'abord en Bretagne, près de Quimper, dans une région aussi fascinante que différente de la vitalité mondaine de Paris, où les deux protagonistes du court-métrage Louise et Elliot, tout comme notre équipe, s'installeront ensuite pour la deuxième partie du film.

Ce choix nous impose des coûts élevés, auxquels nous ne pouvons pas, seuls, faire face. Il en va de même pour les ambitions de notre projet, avec plusieurs intervenants et des moyens professionnels : cette magnifique histoire pourra voir le jour uniquement grâce à votre aide !