La Fille de Buenos Aires

L’objectif de cette collecte, portée par les sociétés Easy Riders Films et Colors Films, est de contribuer au financement du court-métrage La Fille de Buenos Aires, écrit et bientôt réalisé par Anatole Thilloy. Ce film musical mettra en scène les comédien.nes Julia de Nunez, Sayyid El Alami et Myriam Djeljeli, avec un tournage prévu pour la dernière semaine de novembre 2025.

SYNOPSIS DU FILM

Andrea a fui son Argentine natale afin de se reconstruire en France. En attendant l’obtention d’un visa, elle travaille comme serveuse dans un restaurant guindé où règne une misogynie ambiante, qu’elle défie avec espièglerie. Aujourd’hui, c’est son anniversaire, le premier qu’elle passe loin de chez elle.

QUELQUES MOTS DU RÉALISATEUR : ANATOLE THILLOY

INTENTIONS

Ce film est né d’un sentiment d’injustice qui m’a frappé après avoir entendu les récits de plusieurs amies sur leurs expériences en tant que serveuses. Ces conversations avec elles m’ont permis d’appréhender avec davantage de justesse les réalités d’un patriarcat enlisé, voire structurel, dans le milieu de la restauration. Certaines humiliations dont elles m’ont fait part étaient souvent suivies de phrases comme : “j’aurais aimé lui répondre ceci... faire cela...”. C’est ainsi que j’ai eu l’idée du personnage d’Andrea, une jeune femme qui, sur le moment, ose répondre. Face au mépris et aux injustices, elle ne subit jamais, elle agit. Elle symbolise pour moi la révolte du quotidien, le moment où un individu ancré dans une situation ordinaire décide de s’opposer frontalement à l’ordre établi.

À l’origine de ce projet, il y a aussi l’envie de raconter cette perte de repères de l’exilée, partie d’un coup de chez elle et qui tente de se reconstruire ailleurs. Est-ce qu’on peut partir sans abandonner ? Et si on y arrive, que reste-t-il encore de nous ? Voici les questions qui encombrent Andrea depuis son arrivée en France. À travers ce film, je souhaite raconter la solitude qu’elle ressent en entamant un nouveau chapitre loin de chez elle, alors qu’elle n’a pas réussi à tirer un trait sur son ancienne vie. Le sentiment de non appartenance qui la traverse est exacerbé par son statut d’expatrié, dans l’attente d’un visa, qui vit dans une menace discrète mais constante en se posant chaque jour cette question: et si je devais partir demain?

MISE EN SCÈNE

Je souhaite que le film soit à l’image de son héroïne : vif, toujours dans l’action. Andrea est un être débordant d’énergie, dont le mouvement permanent lui permet d’échapper à ses émotions. Pour traduire l’agitation intérieure de ce personnage, mais aussi capter la tension et l’intensité du lieu où elle travaille, je filmerai l’ensemble des scènes au restaurant en un seul plan-séquence, en caméra épaule. La caméra, mobile, proche des corps et légèrement instable, suivra Andrea dans ses déplacements et interactions, plaçant le spectateur au cœur de l’action.

Les séquences en extérieurs seront baignées par la lumière bleue hivernale qui reflète la mélancolie d’Andrea.

Une femme sous influence de John Cassavetes

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy

Tandis que les intérieurs du restaurant, rouges et tamisés, créeront une atmosphère inquiétante, sous tension, où les émotions semblent s'exacerber.

Photo d'un dîner à l'Hôtel Costes

In The Mood For Love de Wong Kar-Wai

La Fille de Buenos Aires est aussi un film musical. Andrea est un personnage qui a enfoui ses sentiments si profondément en elle qu’il me semblait impossible qu’elle se dévoile de manière conventionnelle. J’ai alors pensé à la musique comme moyen de la raconter autrement : elle se livre aux spectateurs en chantant. Ces envolées lyriques sont des moments suspendus, plus lents, qui contrastent avec le réalisme froid et l’agitation du restaurant. Avec le compositeur du film, nous avons travaillé sur une musique qui évoque l’enfance d’Andrea, comme un air qui lui rappelle son Argentine natale.

L’une des premières choses que j’ai demandées aux comédiens Julia de Nunez (qui interprètera Andrea) et Sayyid El Alami (qui interprétera Ismail) est : “Aimez-vous chanter ?” Les deux m’ont répondu que oui, mais qu’ils étaient à des années-lumière d’être des chanteurs. C’est justement cela qui m’intéresse. Pierrot le Fou (Jean-Luc Godard), Les Chansons d’Amour (Christophe Honoré) ou encore le plus récent Partir un jour (Amélie Bonnin) : j’ai toujours aimé entendre les voix des acteurs, comme celles d’Anna Karina, Ludivine Sagnier ou Bastien Bouillon dans les films musicaux. La fragilité, « l’injustesse » d’une voix inexpérimentée, qui se découvre, est quelque chose qui me bouleverse et qui a été déterminante dans le choix de faire chanter les acteurs dans ce film. Cette fragilité fait aussi sens au moment où Andrea se dévoile.

COMÉDIEN.NES

Julia de Nunez (Bardot de Danielle et Christopher Thompson ; La Réparation de Régis Wargnier…) interprétera Andrea, une jeune femme arrivée à Paris pour repartir à zéro, mais encore hantée par ce qu’elle a laissé derrière elle. Une personnalité à la fois vive, solaire et traversée par des moments de mélancolie.

Sayyid El Alami (La Pampa d’Antoine Chevrollier ; Leurs Enfants Après Eux de Zoran et Ludovic Boukherma…) jouera Ismail, le pianiste du restaurant. Un artiste d’une grande sensibilité, intelligent et profondément bienveillant, dont la musique devient un refuge et un lien entre les personnages.

Myriam Djejeli (Tu mérites un amour de Hafsia Herzi ; Comme un fils de Nicolas Boukhrief...) incarnera Jessica, l’une des serveuses du restaurant. Pour Andrea, elle est une sorte de grande sœur : une jeune femme droite, sincère et assurée.

Mouna Soualem (La Petite Dernière de Hafsia Herzi, Cimetière Indien de Stéphane Demoustier, Oussekine d’Antoine Chevrollier…) interprétera Karine, la manageuse du restaurant. D’apparence autoritaire et toxique, elle tente tant bien que mal de garder son poste et de faire régner l’ordre, de peur que la situation ne lui échappe complètement.

QUELQUES MOTS DES PRODUCTEURS :

OMAR EL KADI & JULIE MATHIEU

Nous avons tous les deux rencontré Anatole alors qu’il faisait un stage dans nos sociétés de production respectives. Nous avons été touchés par sa sensibilité profonde et son sens de l’écoute, qu’il injecte dans les scénarios de ses films. Il observe, capte, traduit. Ce film en est l’illustration parfaite. La Fille de Buenos Aires est en effet le fruit de nombreux échanges qu’il a eus avec des jeunes femmes travaillant dans le milieu de la restauration. Leurs témoignages, qui l’ont profondément révolté, l'ont poussé à écrire ce film.

Anatole travaille comme chargé de production chez Easy Riders Films. Il prépare deux courts-métrages sur son temps libre et a commencé l’écriture de son premier long-métrage. Il croit en ses projets et réussit à fédérer, la preuve, c’est lui qui nous rassemble aujourd’hui sur ce film.

Il a déjà réalisé deux courts-métrages en autoproduction avec des budgets très restreints. Avec ce court-métrage, nous voulons lui offrir l’opportunité de réaliser un film dans des conditions professionnelles. Toutefois, la production de court-métrage en France dans les circuits classiques est complexe. En effet, les guichets de financements publics sont rares et ont des délais de réponses à rallonge, ce qui rend ce chemin particulièrement incertain. Financer une partie du projet via ProArti nous a alors paru comme la meilleure option pour permettre à Anatole de tourner enfin ce film dans lequel nous croyons ardemment et que nous avons hâte de vous faire découvrir.

Le tournage de La Fille de Buenos Aires est prévu pour la première semaine de décembre et nous visons une fin de postproduction en mars afin que le film soit prêt pour les festivals du 2e trimestre 2026.

QUI SONT EASY RIDERS FILMS & COLORS FILMS ?

Easy Riders Films (lien vers site) est une société de production basée à Paris, fondée en mai 2019 par Nadia Turincev et Omar El Kadi. Elle est à l’origine de productions saluées en France et à l’international, tels que Qui vit encore de Nicolas Wadimoff, Crossing Istanbul de Levan Akin, El Ladrón de Perros de Vinko Tomičić, Lost Country de Vladimir Perišić, Mariupolis 2 de Mantas Kvedaravičius, ou encore Runner de Marian Mathias. Ces œuvres ont été sélectionnées et récompensées dans de grands festivals comme Cannes, Venise, Berlin, Toronto, San Sebastián ou Tribeca.

Créée par Julie Mathieu Moreau et Jules Dieng, COLORS FILMS (lien vers site) est une société de production cinématographique basée à Paris, dont l’ambition est de produire des œuvres de fiction incarnant des valeurs d’inclusivité et de diversité. Parmi les projets en cours de production, le court-métrage À Quoi Rêvent les Maknines de Sarra Ryma, soutenu par l’AVR du CNC et préacheté par ARTE, sera en tournage fin 2025, et Fighters, 1er long-métrage d’Alassane Sy, bénéficiaire de l’Avance sur recettes du CNC qui sera tourné au Sénégal début 2026. COLORS FILMS est productrice associée du nouveau film de Lise Akoka et Romane Guéret, Ma Frère produit par Superstructure, en sélection à Cannes Première lors du dernier festival de Cannes 2025.

MERCI !

Chaque don nous permet de concrétiser la production de ce film, de nous rapprocher de notre rêve et pour cela nous vous remercions chaleureusement.