SYNOPSIS 

Comme la sirène attire les marins vers la mer, une courtisane attire les hommes vers un château. Guidés par leurs désirs, ils s’abandonnent à sa beauté sans voir le piège qui se referme. Car derrière la Belle se cache la Bête.

NOTE D'INTENTIONS

La Belle est la Bête est pensé comme un conte noir, où la légende de la sirène se réinvente dans un huis clos victorien. Ici, la voix n’appelle plus vers les flots, mais entraîne les hommes dans son antre, lieu de séduction et de perdition.

Notre héroïne est une sirène moderne, une créature double : déesse et prédatrice, beauté et monstruosité. Sa séduction envoûte, mais son étreinte dévore. Nous voulons interroger cette fascination archaïque pour la femme fatale, entre désir et peur, érotisme et mort.

Visuellement, l’univers s’inspire du gothique victorien et des toiles de Caravage, teinté des excès baroques d’un Tim Burton période Sweeney Todd. Les rouges sanglants s’opposent aux noirs profonds, chaque plan semblant peint à la bougie et à l’encre. L’élégance visuelle contraste avec la brutalité de l’acte, renforçant l’ambivalence de la créature.

La mise en scène privilégiera le clair-obscur, les ombres mouvantes, les lueurs rouges du feu qui dévoilent peu à peu la monstruosité tapie derrière le charme. Le château, presque vivant, sera une extension de la Bête elle-même : un ventre rougeoyant qui attire puis enferme ses proies.

À travers ce conte cruel, nous voulons plonger le spectateur dans une hypnose gothique, où la frontière entre fantasme et cauchemar s’efface. Comme dans un opéra noir, la séduction et la mort ne forment plus qu’une seule et même mélodie.

IMAGE ET SON

L’image se construit dans un univers gothique et baroque : velours rouges et noirs, flammes vacillantes, visages sculptés par l’ombre. Chaque plan est pensé comme une peinture dramatique : la beauté d’abord, la monstruosité ensuite. Le château agit comme un organisme vivant, qui attire, piège et digère.

Le son est une matière viscérale. Dans la lignée de Darren Aronofsky, il engloutit le spectateur. La voix, douce et caressante, agit comme un leurre. Puis surgissent les sons organiques : portes qui grincent, feu qui respire, souffles trop proches. Lorsque la Bête apparaît, l’horreur passe par l’oreille : craquements, grognements, silences brutaux. L’image suggère, mais c’est le son qui hante.

RÉFÉRENCES

- Le mythe de la sirène – séduction fatale, promesse et piège.
- Caravage – pour le clair-obscur dramatique.
- Jean Cocteau (La Belle et la Bête) – pour la poésie visuelle, l’étrangeté et la beauté mêlées.
- Tim Burton (Sweeney Todd) – pour le gothique baroque.
- Darren Aronofsky – pour un travail sonore viscéral et hypnotique.
- Les contes noirs – où toute beauté porte en elle une malédiction

QUELQUES ÉLÉMENTS VISUELS