L'Appel du Pont

La Compagnie Nomades souhaite mettre en scène l'oeuvre de Nathalie Papin car elle met en mots une histoire forte et fait raisonner des valeurs essentielles : la liberté, l'émancipation, l'Amour et la réunion des peuples.

Pour cela il y aura 4 comédiens sur scène et 1 musicien qui jouera en live. L'équipe artistique est ausi composée du metteur en scène, d'un décorateur et d'une costumière.

La création de ce spectacle a été possible grâce à la résidence artistique au Mail de Soissons, de janvier à mai 2016 : du 5 au 8 janvier, du 7 au 9 mars puis du 16 au 27 mai. Cette résidence se clôturera par deux représentations au public de notre spectacle "L' Appel du Pont".

Deux temps de résidence de création ont déjà eu lieu. Reste encore le dernier mais non des moindres ! Viendra ensuite la présentation de notre travail au public du Mail de Soissons le 27 mai prochain. Forts du soutien de nombreux partenaires, nous avons décidé de faire appel à vous afin de clore le budget nécessaire à cette création. La collecte proarti, c’est la dernière ligne droite ! Vos dons permettront de financer les costumes des interprètes ! C'est dans ce but que nous vous sollicitons aujourd’hui.

Nous vous remercions d’avance de votre participation !

L'Appel du pont est un formidable hymne à l'émancipation.

Alors que deux peuples se déchirent dans une guerre longue, Idaïs et Luan, deux adolescents qui ne font pas partie du même camp, s'aiment et veulent se retrouver.

Un pont les sépare. Ceux qui le franchissent sont en général tués. Seul un chat – l'animal libre – semble y être parvenu. Des ponts les séparent. Ceux des parents, des amis, des combattants, de tous ces gens qui les déconseillent de réunir, de s'unir.

Luan entend des voix qui voudraient lui dicter ce qu'il a à faire :
Y aller, ne pas y aller. Etre en danger, être protégé. Aimer, abandonner.
Aimer s'abandonner, abandonner l'aimée.

« Je veux te rejoindre et ce n'est pas l'heure.
Je veux te rejoindre et ce n'est pas le jour.
Je veux te rejoindre et ce n'est pas la saison.
Je veux te rejoindre et ce n'est pas le pays ».

Il choisit au final la voix de l'Amour. La voie de l'amour.

Idaïs choisit sa voix à elle, plus forte que la guerre. Elle trace son chemin. Son pont.

« Je veux construire des ponts. Beaucoup de ponts. Tant de ponts qu'il n'y aura plus que des ponts et qu'on n'aura même plus besoin de ponts ».

L'Appel du pont est un formidable hymne à l'amour.

« Pour moi c'est l'heure » dit Luan, « le jour, la saison, le pays. C'est l'heure d'aimer puisque j'aime. L'amour n'a pas d'autre heure que la sienne.
Les adultes disent qu'il faut attendre, que ça finira bien un jour cette guerre, que toutes les guerres finissent. Je les vois les adultes se recroqueviller sous les tirs, je les vois attendre. Moi je n'attends pas ce soir. Je vais. J'ai envoyé mon coeur rouler sur le pont. Je suis joyeux d'être là. Je n'ai pas peur, l'avenir est dans mes yeux."

L'amour est plus fort que tout et emporte Idaïs et Luan loin de la guerre, car «c'est une force qui déblaie nos chemins ». Ils ne se retournent plus. Ils foncent devant, le derrière eux n'existe plus. Ils ne vont ni dans un camp ni dans l'autre. Ils sont un camp.

L'Appel du pont est donc en définitive un formidable hymne à la liberté.

Ils se posent beaucoup de questions – ce sont des adolescents – dois-je y aller ? Dois-je le faire ? Dois-je écouter les autres ?
Au final rien ne peut les arrêter. Idaïs rêve sa vie même si sa soeur lui dit que « ça ne se rêve pas une vie ». Mais la jeune fille a décidé « de rêver et de tremper la vie dans son rêve jusqu'à ce qu'elle ne voit plus la différence ». Elle choisit son monde. Leur monde. Ils sont libres.

" Il y a déjà quelques années que j'ai ce texte en tête. Parce qu'il raisonne en moi sur des thèmes forts dont j'ai d'ailleurs déjà parlé dans mes propres textes mis à la scène par la Compagnie Nomades et qui fait écho à «1914» que nous avons créé l'an passé.

A l'heure où de multiples tensions existent sur la planète, où le repli sur soi semble de plus en plus prendre le pas, où les Nationalismes sont exacerbés, ce texte de Nathalie Papin est un hymne.

Un appel.

Un pont…"

Jean-Bernard Philippot

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