Kwaheri

Nous recherchons des mécènes pour le court-métrage KWAHERI
réalisé par Germain Le Carpentier, qui sera tourné à Mayotte en décembre 2024.

Note d'intention du réalisateur

Dans la continuité de mon immersion dans les territoires isolés, j’ai découvert à Mayotte une multitude de récits encrés dans l’actualité du territoire et l’environnement fascinant. Après la réalisation d’un court métrage de fiction lié au lagon et la culture des croyances ancestrales ; et un documentaire un peu hybride, centré sur des figures féminines dans la traditionnelle course de pneus, je voulais m’essayer à un récit plus personnel et intime, tout en gardant le point central qu’est la question du « lieu » comme je l’explore dans chacun de mes films.

         KWAHERI qui veut dire « Au revoir » en shimaoré, est un peu comme une lettre de départ où se place l’attente, des doutes et des envies, comme si c’était les dernières. Je m’interroge depuis quelques années sur mon départ de ce petit archipel où je vis, travaille, où j’ai fait des rencontres inoubliables et où j’ai eu la sensation de développer un point central de ma jeune carrière de cinéaste. J’y ai découvert de nombreux sentiments. Celui de vivre avec la personne qui partage ma vie au quotidien, sur une île, loin du « milieu du cinéma », mais au plus près d’un point viscéral de la société Française, la vie dans un département d’Outre-Mer. Je mets toujours beaucoup d’espoir dans Mayotte, mais aujourd’hui, l’actualité brûlante de notre environnement sociétal depuis quelques mois, m’oblige à revoir mon quotidien et à interroger l’avenir. Je me suis dit qu’un film pourrait éclairer ce questionnement.

         KWAHERI c’est le film que j’aspire à faire depuis mon arrivée. Mais il m’a fallu des années avant d’accepter à la poser. Et puis j’avais besoin de comprendre là où je vivais. Parler des gens qui m’entourent, parler des mahorais, ceux qui restent et ceux qui partent. Parler d’une identité, d’une culture, celle des habitants ultra marins, dont finalement peu de gens connaissent l’existence. En vivant dans ce territoire, j’y ai fait des rencontres, comme Mohamed Allaoui ou Hamza Lenoir, avec qui j’écris des histoires. Nos échanges divers nourrissent les textes de fictions. Car de toutes façons, j’ai toujours utilisé la réalité «documentaire» pour réaliser l’immaginaire «fictionnel». Raconter Mayotte dans ce hors champs médiatique, et davantage dans son expression culturelle et sociétale. Un lieu isolé et représentatif de notre archipel ; comme cette base nautique où La radio, l’outil le plus important du quotidien des mahorais, devient un élément d’information du monde extérieur, se trouvant à seulement quelques lieux de là. Elle donne la température et créer le mystère sur ce qu’il se passe au-delà de cette base nautique. Dans un territoire si petit, comme Mayotte, il existe pourtant de nombreux endroits, où l’attente est plus longue, car la visibilité est tout simplement obstruée.

         C’est ainsi qu’avec KWAHERI, j’aspire à faire un film dans le goût du risque, mélangeant réalité et imaginaire collectif, dans un lieu où le travail est réel. Mais aussi où l’actualité devient un élément clé pour entreprendre ce projet dans un certain réalisme, où le cinéma prend part à cette fin de saison humide, marquée par le climat changeant, et les dernières pluies tropicales.

GERMAIN LE CARPENTIER
Scénariste et Réalisateur

PRÉPARATION / RÉPÉTITIONS : DÉCEMBRE 2024

TOURNAGE (PRÉVISIONNEL): DÉCEMBRE 2024

POST PRODUCTION (PRÉVISIONNEL) : JANVIER À FÉVRIER 2025