Je peux... les trois dernières minutes de la vie de Anna Akhmatova

Mise en scène : Nicole Vautier
ARTS DE LA SCÈNE
PRODUCTION

Présentation du projet

L’association TORÉ (Théâtre On Raconte l’Événement), créée en 2006, regroupe des professionnels du spectacle et des amateurs, pour la plupart bénévoles, qui ont décidé de monter des spectacles en lien avec des événements majeurs contemporains; Elle organise également des ateliers de formation  et des cours de théâtre, qui aboutissent régulièrement à des créations annuelles.

La réalisation de ce projet s’est déroulé en deux étapes.

Le spectacle professionnel devait être créé fin 2020, mais au vu de la pandémie, la création a été reportée.

Pour patienter, j’ai décidé de proposer une première version à un groupe de femmes participant à mes ateliers d’amateures.En effet, en distanciel par zoom, autant monter un spectacle me semblait impossible, autant travailler de la poésie me semblait faisable. Dès que possible, en tout petit comité, nous nous sommes retrouvées en présentiel et avons réussi à produire une première version « bricolée » qui a été présentée le 1er juillet 2021 à 20h dans la salle du Laussy de Gières.

Mais l’aboutissement de l’œuvre théâtrale sera tout autre…

" Je peux... les trois dernières minutes de la vie de Anna Akhmatova " portera sur un choix de poèmes tirés des recueils : Le Soir, Les Elégies du Nord, Le Plantain, Le Roseau, La Guerre, L’Hôte venu du Futur, L’Églantier Fleuri et Requiem  avec plusieurs traductions de Christian Mouze, Marion Graf, José Flore Tappy, Sophie Benech et Jean Louis Backès. 

Chacun des poèmes est comme une petite nouvelle, tranche de vie de Akhmatova à laquelle elle donne une dimension totalement universelle. L’interprétation des poèmes sera donc un  sera donc un grand défi car il nous faudra dire ces textes le plus simplement possible et en toute humilité afin d'en transmettre toute la puissance et on sait bien que la simplicité est ce qu'il y a de plus difficile à interpréter.

Dans le spectacle, nous avons voulu brouiller volontairement les pistes chronologiques. Parlant des toutes dernières visions de Akhmatova sur sa vie, le temps est élastique. Elle se revoit jeune, amoureuse, adulée, puis en même temps se voit au moment de sa mort, vieille femme usée par le poids des épreuves traversées, mais gardant toujours le port de reine qui
fit sa réputation.

La création verra le jour le 18 novembre 2022 au Théâtre Prémol de Grenoble.

En attendant, découvrez Anna AKHMATOVA

 


FAQ

Anna Akhmatova nom de plume d'Anna Andreïevna Gorenko née le 11 juin 1889 à Odessa et morte le 5 mars 1966 à Moscou, une des plus importantes poétesses russes du xxe siècle. Égérie du mouvement poétique des acméistes, surnommée la « reine de la Neva » ou « l'Âme de l' Âge d'Argent », Anna Akhmatova demeure aujourd'hui encore l'une des plus grandes figures de la littérature russe.

Pour découvrir Anna : https://www.youtube.com/watch?v=Hz56dWSkcmg

https://www.youtube.com/watch?v=ecsQO5Cc3Fg

https://www.youtube.com/watch?v=CB4O2vesy_0

 

Car c'est une Icône

Poétesse et russe, en apparence elle semble très loin des combats féministes actuels. Et cependant en Russie, tout le monde connaît Anna Akhmatova. Elle est la " Sapho du nord, la reine de la Neva, la femme au triple « A » : Anna Andreïevna Akhmatova, une incantation, un monogramme. " Elle a fasciné ses contemporains par sa beauté hautaine, qu’immortalisa Modigliani, l'amant de sa jeunesse rencontré à Paris, qui fit d'elle seize portraits sublimes.

Elle s'est imposée peu à peu par sa beauté, son intelligence, par ses écrits et la conscience de leur valeur. Elle a assumé dès le départ comme la plupart des femmes, au désir de plaire, à la facilité de la séduction, elle refuse de penser sur un mode convenu et à travers ses choix et une parole "souveraine" , elle a affirmé le droit d'être soi-même et de mener une vie libre.

Car c'est une résistante

La révolution russe met fin dès 1917, à cette vie insouciante, et la transforme peu à peu en tragédie. Si elle entrevoit d’abord dans cet événement la possibilité d’un monde meilleur, elle ne s’engage pas clairement dans ses poèmes, elle reste en retrait, et malgré le soutien de la revue Jeune garde dès 1922, elle est interdite d'écriture.

Elle fait le choix de ne pas s'exiler et d'entrer en résistante de l'intérieur. Elle devient la porte parole d'une époque bâillonnée par une surveillance policière constante. Le Poème sans héros écrit entre 1935 et 1940 témoigne de cette épisode chaotique. Ses poèmes sont perçus comme des actes de résistance. Ils s’adressent particulièrement aux femmes avilies par le poids de la misère, la peur, et les humiliations. Elle leur donne la parole et leur permet de retrouver une dignité bafouée. A travers ses poèmes, Anna Akhmatova ébauche la figure d'une femme inédite, la femme nouvelle, celle qui travaille, et cherche une nouvelle voie.

Traquée par le pouvoir, elle vit dans une errance perpétuelle, passant d’un appartement communautaire à un autre, hébergée par des amis, avec comme unique bagage une valise remplie de poèmes : elle est en marche. Nouvelle Pénélope, elle écrit la nuit, et il lui arrive de brûler les textes au petit matin.

De Saint Pétersbourg à Moscou, elle erre dans une solitude tragique, assombrie par le drame des crimes commis par le pouvoir, ses deux premiers maris sont fusillés, le troisième est interné dans un camp en 1953. Elle est le témoin douloureux de nombreuses arrestations, la plus terrible celle de son fils déporté à deux reprises qui fut emprisonné pendant des dizaines d’années, et ne connut que deux ans de liberté entre 1937 et 1956. C’est le prix qu’on lui fait payer en la laissant apparemment libre. Les poèmes du Requiem écrit entre 1935 et 1940 sont dédiés à ce fils, et aux femmes qui en longue file d’attente ont tenté d’avoir des nouvelles de leurs hommes disparus. Dans une vie d’abnégation totale, elle ne survit que par l’aide des autres.

L’amitié de Nadejka Mendelstam l’épouse du grand poète, la soutient par une présence quotidienne. La même mission les réunit : « sauver la parole des autres », celle d’Anna, la poétesse vivante, celle de Mendelstam, le poète fusillé. Loin des dissentions, des atrocités qui ont marqué pendant plus de trente ans cette époque, s’affirme une commune appartenance à un seul peuple, et la prééminence du collectif sur l’individu. Nadejka Mendelstam, douée d’une mémoire exceptionnelle, apprend ses poèmes par cœur : après 1953 et le « dégel » post-stalinien, ils seront reconstitués et publiés. Grâce à cette solidarité circule et survit une œuvre singulière, éminemment précieuse par le témoignage qu’elle apporte sur les drames vécus, et la capacité de transcendance d’une femme et d’un peuple.

A quoi sert l'argent collecté

Cette collecte permettra tout d'abord de monter ce texte qui tient à coeur à ce collectif de 3 comédiennes.

Si les tutelles ne répondaient pas favorablement  à nos demandes de subventions, le budget sera adapté au fur et à mesure mais il sera REALISE. dans des conditions moins confortables évidemment smiley

La création  est le 18 Novembre 2022 au théâtre Prémol de Grenoble pour 7 représentations les 19, 20, 24, 25, 26, 27 nov 2022 puis en 2023 au Pot au Noir à Rivoiranches, puis à Claix, ensuite en Suisse,et dans d'autres lieux qu'il nous reste à trouver.

L'argent collecté sera utilisé pour la rémunération de l'équipe artistique.


Objectif de collecte

6 400,00 €

Montant Global

50 999,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Création de la bande originale

rémunérations musicienne et sonorisateur 4 500,00 €
SOUS TOTAL 4 500,00 €

Scénographie

Costumes 1 500,00 €
Lumières 3 000,00 €
Décor 5 815,00 €
SOUS TOTAL 10 315,00 €

Frais de déplacements

VHR 3 600,00 €
SOUS TOTAL 3 600,00 €

Communication

Affiches, Flyers 2 300,00 €
SOUS TOTAL 2 300,00 €

Administration

Production 3 360,00 €
Droits de traduction 5 000,00 €
PROARTI 600,00 €
SOUS TOTAL 8 960,00 €

Diffusion au Théâtre Prémol

Rémunérations du plateau 6 120,00 €
SOUS TOTAL 6 120,00 €

Divers frais de production

Imprévus 3 885,00 €
SOUS TOTAL 3 885,00 €

Equipe artistique

Rémunérations des répétitions 11 319,00 €
SOUS TOTAL 11 319,00 €

TOTAL

TOTAL 50 999,00 €

Recettes

Désignation Montant

Financement Compagnie

Fonds propres 16 608,00 €
SOUS TOTAL 16 608,00 €

Financements publiques

Urgence ESS Fonds Européens 5 000,00 €
SACEM Beaumarchais 3 000,00 €
Région Auvergne Rhône Alpes 10 000,00 €
Ville de Grenoble 2 000,00 €
Spedidam Bande Originale 1 800,00 €
Spédidam Création 1 691,00 €
Metropole Grenobloise 1 500,00 €
Conseil Départemental Isère 3 000,00 €
SOUS TOTAL 27 991,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 6 400,00 €

TOTAL

TOTAL 50 999,00 €

La poésie d’Anna Akhmatova :

La simultanéité des temps

Si Anna Akhmatova déteste l’aura de supériorité du mot poète, elle assigne cependant à son œuvre la mission de nommer les choses et les situer dans la réalité. La nature est toujours présente dans l’évocation de l’herbe, de l’eau, ou de la fleur de lilas…, mais on est loin du détail pittoresque, chaque élément du réel suscite un mouvement d’oscillation entre le l’évocation du souvenir passé, et le présent douloureux de l’écriture. Entre ces deux temps qui dans l’esprit de l’auteur se confondent, passé et présent mêlés, mort inhérente à la vie, s’opèrent un renversement vers l’intemporel : « le futur étend son ombre sur le passé » écrit- elle. Le temps de l’instant s’abolit dans l’éternité.

L’universalité :

On retrouve l’universel dans l’emploi des pronoms référentiels « je » et du « nous », un mouvement semblable, qui détermine une démarche du singulier vers l’universel. La douleur personnelle s’exprime au début des poèmes, mais elle laisse place progressivement au chœur des ombres de « ceux qu’on a emmenés ». L’évocation des absents est constante, souvent exprimée dans de fugitives et pathétiques interrogations. La poésie d’Akhmatova, fidèle aux préceptes acméistes, traduit le quotidien dans une simplicité formelle et une sorte d’évidence. La confidence personnelle s’inscrit naturellement dans cette évocation, mais grâce à un procédé de notations brèves, presque pudiques, elle échappe au sentimentalisme et à la complaisance : l’expérience individuelle se fond dans un partage universel. Chaque poésie est une sorte de roman en réduction, qui s’inscrit progressivement dans un ailleurs intemporel dans lequel l’auteur, tel un passeur, nous transporte.

La sublimation par le chant : « L’espoir nous chante au loin, au loin »

Simple et complexe à la fois, l’oeuvre d’Anna Akhmatova s’impose aussi par une respiration et un rythme propre. On a pu parler d’un fleuve qui coule jusqu’à la mer. Images sonores et visuelles sont portées par un souffle entraînant, un rythme ponctuellement modifié par un enjambement ou une suspension, qui met en valeur un mot, son sens, sa musique. Elle qui avait traduit beaucoup d‘auteurs russes pensait qu’il serait particulièrement difficile de traduire dans une autre langue la robustesse des mots russes, et la musicalité du rythme. Mais on sait que grâce au rythme, et à ce procédé d’alternance entre écoulement et suspension, il fut possible à son amie Nadejka de se remémorer la moindre syllabe et fixer les vers oubliés : éternel miracle de la poésie et sa magie.

« En ce temps- là je séjournais sur terre » écrit-elle en 1919 : cette confidence discrète et feutrée met en évidence la hauteur d’une pensée qui a trouvé la possibilité d’une survie dans l’écriture, éloignée des contingences, et qui s’est pourtant donné pour mission, en tant que femme et en tant que poète, de témoigner sur les malheurs de l’humanité.

 A travers ce spectacle, notre ambition est de parvenir à transcrire un peu de ce chant intemporel

Suivez l'actualité du projet !

  • Le planning de la production

    Début des répétitions le 3 octobre 2022.

    Du 3 au 14 octobre 2022 : L'équipe artistique est accueillie à la MDH de l'Abbaye pour 2 semaines pour une résidence de recherche et d'expérimentation hébergée par le Grand Collectif.

    Du 17 au 28 octobre 2022 C'est le théâtre des Peupliers à Grenoble qui les accueille pour 2 autres semaines de résidences

    Du 31 ayu 5 novembre au Déclic à Claix

    Du 7 au 12 novembre, le Pot au Noir, Scène Ressource en Isère à St Paul les Monestier soutient la création avec un accueil en résidence avec une mise à disposition du plateau , de l'hébergement et un accueil technique.

    Du 14 au 18 novembre, résidence de création au théâtre Prémol de Grenoble.

    La musique Originale sera composée par Laure Brisa https://www.facebook.com/laurebrisaharpe

    La bande Originale sera composée et enregistrée par Romuald Lauverjon https://www.facebook.com/romuald.lauverjon

    La création Lumière sera l'oeuvre de Frédéric Biaudet, les décors de Daniel Martin.et les costumes de Patricia Gintz

Contreparties

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0 ARTINAUTES

Nos remerciements les plus sincères pour votre soutien si précieux

Comme la tulipe, votre don nous promet de grands moments d’émotion.

pour 70,00 € et +

0 ARTINAUTES

Nos remerciements les plus sincères pour votre soutien et une place à tarif réduit à l'une des représentations du 18 au 27 Novembre 2022 au Théâtre Prémol de Grenoble sur réservation.

Puissant comme l’amaryllis, votre don nous transmet un message de victoire.

pour 120,00 € et +

1 ARTINAUTE

69 DISPONIBLES

Nos remerciements les plus sincères pour votre soutien, une invitation à l'une des représentations au théâtre Prémol de Grenoble du 18 au 27 Novembre 2022 sur réservation et une affiche dédicacée par l'équipe artistique du spectacle.