Jacques de Bascher

"J'ai été le compagnon de Karl Lagerfeld et l'amant d'Yves Saint Laurent, mais de moi que reste-t-il ?"
ARTS DE LA SCÈNE
PRODUCTION

Présentation du projet

Jacques de Bascher

Du 15 juillet au 20 août 2022 les vendredis et samedis à 21h

au Théâtre de La Contrescarpe

Synopsis

1984, Jacques De Bascher apprend qu’il est positif au VIH. Paris lui tourne le dos au même moment. Seul, il redécouvre les enregistrements qu’il a fait tout au long de sa vie à l’aide de son magnétophone.
Cet appartement qui a connu de grandes soirées, des plus simples aux plus trash, est un antre plein de souvenirs.

Durant cette soirée Jacques va tirer un bilan prématuré de sa vie. Ses petites réussites mondaines et ses grandes défaites personnelles.

Cet appartement sera le témoin d’une nuit où Jacques va revivre ses années Palace, alcoolisées, ses rencontres secrètes avec Yves Saint Laurent, ses engueulades et ses joies avec Karl Lagerfeld et évoquer tous ses projets avortés mais soigneusement conservés.

Aux côtés de Jacques le spectateur sera invité à revivre la décennie 70-80 dans tout ce qu’elle avait de merveilleux et de plus terrible.

Jacques a construit Jacques chaque matin, mais seul face à lui-même les paillettes n’ont pas le même éclat.

Note d'intention

J’ai eu envie de construire ce qu’on ne sait pas autour du personnage.
Ce qui est intriguant, c’est qu’il est toujours (souvent) en arrière-plan des photos, sur le côté, ailleurs, jamais sur le devant en tout cas. Il a ce rôle qu’on lui connait, celui qui observe, de loin et qui pourtant était pleinement là.

On sait finalement peu de choses sur lui et ce qui m’intéressait c’était de combler les manques, d’imaginer ce qu’était un homme qui côtoie la création artistique du monde que nous connaissons aujourd’hui et sans n’avoir jamais réussi à y encrer quoi que ce soit.

A la fois compagnon de Karl Lagerfeld et amant d’Yves Saint Laurent il était aux premières loges de la création d’un grand nom et de l’ascension d’un génie. Mais lui dans tout cela ? Il était de toutes les soirées mondaines mais son intimité, son regard sur cette époque nous a échappé. Tout a été dit sur le personnage, je voulais que l’homme se confie.

Ce sont les névroses d’un homme qui s’est perdu et d’un amoureux délaissé.

Cette pièce est construite comme une tragédie, peut-être était-ce la façon dont il voyait sa vie.

Note d'intention de Guila Braoudé, metteure en scène

« Gabriel Marc est la très belle rencontre qui inspire, qui offre, dans ce seul en scène, un voyage entre beauté et décadence. Il est Jacques de Bascher, le compagnon de Karl Lagerfeld et l’amant d’Yves Saint-Laurent, le dandy sulfureux des années 70-80. Son audace sans limite conduit naturellement à la performance d’acteur. Il inspire, il fait chavirer.

Gabriel incarne parfaitement ce Jacques de Bascher illustre inconnu du grand public et pourtant, de son vivant, quasi iconique dans le milieu de la mode. Il est magnétique, danse comme un dieu, son corps est libre, il est sexuellement sans freins, son audace décoiffe, il hypnotise le monde de la mode.

Le décor, marqué du sceau des années 70-80, est un lieu unique. On s’invite dans la salle de bains de Jacques de Bascher en fond de scène, son lieu de vie. S’y trouve d’ailleurs un fauteuil, une table pour y accueillir ses invités. Le style est baroque et seventies à la fois. La baignoire, accessoire central de la pièce, offre de multiples articulations. Elle se transforme... tantôt devient un lit, tantôt l’endroit où l’on cause, tantôt se colore de fluo, tantôt rouge sang, tantôt elle déborde à l’image du trop-plein, de l’excès.

L’espace autour d’elle est libre et élastique pour que s’exprime le corps de Jacques en toute liberté. Jacques nous fait revivre ses nuits parisiennes mémorables, il nous emporte. Les effets de lumières créent les espaces où il nous télétransporte au gré de son récit. Tantôt la lumière l’habille de mille facettes, tantôt elle souligne et joue avec les ombres quand nous revenons à son histoire intime. Derrière les boules à facette, il y a la pudeur des sentiments qui émeut. Son époque c’est le droit à la liberté sans limite... elle nous fait rêver cette liberté des années 80 mais elle est brutalement anéantie par le Sida.

Le spectacle commence au cœur de ce tsunami. Le diagnostic pour Jacques est sans appel.

Qui lui a transmis ce virus, ce diable ? Des amants, il en a consommés jusqu’à plus soif. Comment savoir ? Ce qui est certain c’est qu’il va mourir... c’est inexorable. Il le sait. Autour de lui, des amis commencent à tomber les uns après les autres.

Quel sens va-t-il donner à sa vie ? Cette question l’obsède. Lui qui n’avait réfléchi à rien veut laisser une trace de son passage sur terre. Mais laquelle ? Sa vie est vide, elle n’est bâtie que de fêtes, d’insolence et d’inconscience.

Alors le plateau abandonne toute convention et devient le terrain de jeu où les miroirs réels laissent place à ceux de nos imaginaires... on y projette certaines de ses hallucinations, l’image de sa libération.
Progressivement, il fait tomber son costume de scène, il se met à nu, délivre son histoire, la vraie histoire hors norme, hors clichés, vécue pendant 18 ans avec Karl Lagerfeld.

Alors que Jacques passe d’amants en amants par goût de la provocation, Karl ne dit rien, il le laisse faire. Yves Saint-Laurent devient fou de lui, Pierre Berger veut sa peau... et Karl laisse toujours faire. Il ne veut pas tomber dans ce piège minable qu’est la jalousie. Karl est au-dessus de ça. Pourtant, la jalousie n’est-elle pas une preuve d’amour ? Pourquoi n’aurait-t-il pas le droit à cette marque d’amour ? Pourquoi Karl ne se bat-il pas pour lui ? Parce que leur relation singulière prend un mauvais tournant. Karl a décrété, un jour, qu’il ne ferait plus jamais l’amour. Pour cet amant le plus séduisant et prisé de Paris, Jacques, comment lui interdire de désirer, de toucher l’homme qu’il a organiquement dans la peau ?

J’ai à cœur d’exploiter ce paradoxe qui constitue un terrible réservoir de refoulements prêts à déborder, à exploser. Une tension sous-jacente dès lors que Jacques accepte d’appartenir à Karl, d’être entretenu par lui à l’image d’une bourgeoise aristocrate au foyer qui vit dans le luxe mais sans amour.

Je ne vois pas Jacques comme un gigolo, mais comme un homme amoureux délaissé. Aujourd’hui, le vernis craque. Karl n’entend pas, il travaille 24h sur 24, absorbé par ses créations. Jacques est son indispensable source d’inspiration, il doit se contenter de ce privilège. En contrepartie il lui est totalement fidèle... ça devrait lui suffire.

Mais non, être la muse de Karl ne lui suffit plus désormais.
Cette vision de l’homme m’intéresse dans ce qu’elle dégage de plus bouleversant. Le souffle romanesque inattendu qui se dégage de cette histoire est mon fil conducteur. Jacques va mourir d’aimer, il n’y a pas que le sida qui consume Jacques de l’intérieur.

Le sens de la comédie qui m’est cher ne sera pas en reste car cet homme-là, celui qu’a écrit Gabriel, se caractérise par un cynisme jouissif. Malgré la fatalité ultime qui s’abat sur lui, il nous fait rire, son sens de l’autodérision nous est irrésistible. Il ne se ment pas, il est vrai. Il décrit une époque, le milieu de la mode, au vitriol. Son humour est mordant, corrosif.

Jacques s’adresse à Karl en enregistrant l’histoire de sa vie sur des dizaines de cassettes pour laisser une trace de son amour pour lui et un avis sur le monde contre lequel il s’est brûlé les ailes, comme un papillon attiré aveuglément par la lumière.
C’est l’image. Une chrysalide qui a vu le jour pour vivre une vie courte, éphémère et poétiquement décadente. Les éventails de Karl Lagerfeld se transforment, deviennent ses ailes qui se consument. »

Autour du spéctacle

Je me suis basé sur un élément qui m’a été énoncé entre deux phrases par Philippe Heurtault, un ami de Jacques avec qui j’ai pu échanger. Jacques enregistrait tout sur un magnétophone !

En 1984 il perd la tête, il est abimé par les excès, les drogues et fatigué de son personnage qu’il s’est donné tant de mal à construire.
Il vivote entre désillusions et la mort qui plane au dessus de lui.

Je l’ai imaginé réécouter ses cassettes qui sont pour lui la seule trace encore tangible de sa vie.

Grace à elles il revit tous ces moments, beaux ou douloureux qui lui ont permis de dire qu’il a mieux vécu que n’importe qui vivant cent ans.

Ces cassettes fictives perdent le spectateur dans la temporalité. Elles permettent également un double jeu entre ce qu’elles nous laissent entendre et ce qui peut se jouer sur scène, vérités maquillées et prises de consciences.

Jacques devra se confronter à la vérité, celle qu’il a essayée de cacher durant toute sa vie.

Cette pièce est aussi l’occasion d’évoquer de loin cette terrible époque ou la vie est freinée par le SIDA. Des gens meurent sans savoir pourquoi, la vie s’arrête. En 1984 être séropositif c’est l’assurance de mourir vite et douloureusement. La peur, le rejet de la société, ou sa propre mise a l’écart. Malgré la vie privilégiée de Jacques cette réalité est difficile à admettre et ses souvenirs sont teintés de ce qu’il va devoir abandonner et ce qu’il ne verra plus.

Jacques c’est l’histoire d’un homme de l’ombre qui n’a pas su être aimé.

Extraits

« Certains diront que je n’ai aucune morale, c’est faux, j’ai la mienne, elle n’est juste pas partagée par tout le monde. »

« Qu’est ce qui qu’il y a ? Ah ça y est c’est officiel tout le monde est au courant, et bien dites-moi les nouvelles vont vites. Tantôt amis, tantôt ennemis. Quelque chose à me dire peut-être ? Bien sûr que non vous en êtes bien incapables tous autant que vous êtes. Pour parler sur le passage de quelqu’un il y a du monde mais quand il est en face c’est différent. C’est bien moi qui ai couché avec Saint-Laurent. Mais il est assez grand et tout cela ne vous regarde aucunement. Je ne l’ai forcé a rien et ceux qui pensent qu’il est tombé malade par ma faute allez au diable, pensez-vous que j’ai la capacité de rendre quelqu’un dépressif ? A vous écouter je suis responsable de tous les maux de la terre, je tue, je rends dépressif et je vends mon cul. »

«Je vis comme une vraie courtisane, on me déplace d’appartement en appartement.
Je sais que je ne sais rien faire et que j’essaye de le cacher comme je peux avec ces belles phrases, de belles chemises, de beaux sourires.
J’ai essayé de peindre, d’écrire, de faire des photos, de dessiner. Rien. C’est ça qui me tue le plus. Je sais qu’un artiste est libre il fait ce qu’il aime et quand il disparait on contemple encore et encore son œuvre. Moi qu’est-ce que je vais laisser ? »

A quoi sert l'argent collecté

Nous allons creer le spectacle pour le jouer à partir du 15 Juillet 2022 au Theatre de La Contrescarpe les vendredis et samedis. 

L'argent collecté nous servira à creer ce spectacle, financer les décors ainsi que les costumes, commencer à rémunerer notre équipe ainsi que faire l'affiche du spectacle. 


Objectif de collecte

5 000,00 €

Montant Global

5 400,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Création

Salaires de l'équipe 1 700,00 €
Scénograpgie 1 000,00 €
Créa Lumiere 1 000,00 €
Accesoires 600,00 €
Séance photo de l'affiche 200,00 €
Costumes 900,00 €
SOUS TOTAL 5 400,00 €

TOTAL

TOTAL 5 400,00 €

Recettes

Désignation Montant

Apport de la compagnie

Apport de la compagnie 400,00 €
SOUS TOTAL 400,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 5 000,00 €

TOTAL

TOTAL 5 400,00 €

Contreparties

"Big Bisous"

pour 15,00 € et +

0 ARTINAUTES

" T'as le look coco"

pour 30,00 € et +

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Un immense merci et une video personnalisée de remerciement

" T'es OK, t'es Bath, t'es in "

pour 50,00 € et +

0 ARTINAUTES

Un immense merci, une video personnalisée et une affiche du spectacle

" Ça plane pour moi "

pour 100,00 € et +

0 ARTINAUTES

Un immense merci, une video dédicacée, une affiche du spectacle et 1 invitation à la date de votre choix.

" Partenaire particulier "

pour 150,00 € et +

0 ARTINAUTES

Un immense merci, une video dédicacée, une affiche du spectacle et 2 invitations à la date de votre choix.

" Nuit de folie "

pour 300,00 € et +

0 ARTINAUTES

Un immense merci, une video dédicacée, une affiche du spectacle, 2 invitations à la date de votre choix et une édition imprimé du texte du spectacle.

" Je n'oublierai jamais "

pour 500,00 € et +

0 ARTINAUTES

Un immense merci, une video dédicacée, une affiche du spectacle, 2 invitations à la date de votre choix, une édition du texte ainsi qu'un diner en compagnie de l'équipe du spectacle.