INNER MOVEMENT

court métrage
AUDIOVISUEL - CINÉMA
PRODUCTION

Présentation du projet

DESCRIPTION DU PROJET

L’adaptation de la performance en court métrage recherche à se placer au plus proche des sensations et des émotions, au travers des prises de libertés à la fois formelles, esthétiques et techniques. Suzanne Carré, étudiante en cinéma en troisième année section image à l’INSAS-Bruxelles porte le projet. Très intéressée par les films de danse, et ayant été touchée par la performance de Rose, ce projet est un moyen d’expérimenter les enjeux de l’adaptation, très différents d’une simple captation : comment réussir à restituer en court métrage l’intensité du regard de Rose, ses respirations, ses gestes, comment utiliser les outils du cinéma pour retranscrire d’une nouvelle manière les émotions portées par une œuvre de spectacle vivant.

NOTE D'INTENTION DE ROSE TEXIER

"Mouvement intérieur" est une mise en scène que j’ai crée à partir d’un événement intime et douloureux. Comment donner une forme scénique, spectaculaire à ce vécu intérieur et extérieur ? Partir de l’intime pour lui donner une dimension universelle partageable, reconnaissable par tous ?

Dans cette performance, j’évoque par le texte, le corps et la voix , le cancer de mon père. C’est une mise en scène dans laquelle mon corps et ma voix sont contaminés par cette maladie qui envahit mon corps en même temps que le corps de l'autre, ainsi que le souffle haletant, suffocant de ce corps de douleur. Comme si je voyais la mort arriver, celle de mon père et la mienne aussi.

Moi, adolescente de 14 ans, je voyais cette terrible maladie dévaster le corps et l'âme de mon père, je la ressentais dans mon propre corps. Ses incapacités physiques sont devenues les miennes et modèlent mes mouvements et ma voix.

Je joue avec mon corps et ma voix dans deux temporalités différentes. Il y a la temporalité longue, celle où je parle avec le micro évoquant les moments les plus longs. Ce sont ceux où la maladie n’en finit pas. J’avais cette sensation que cela n’en finissait pas. Puis il y a l’autre temporalité, plus courte, celle où je pensais que la maladie s’atténuait, j’avais l’espoir de le voir guérir.

Mon corps alterne entre des sursauts de vie et des soubresauts de déclin vers la fin. Les mouvements descendent vers la terre, puis s'accrochent vers la vie. Il faut tenir, tenir droit face à cette terrible maladie, tenir jusqu'au bout.

NOTE DE RÉALISATION DE SUZANNE CARRÉ

Lorsque Rose m'a montré sa performance, j'ai été très touchée par la force de l'histoire qu'elle raconte et la manière dont elle la met en scène. Nous avons décidé d'adapter cette performance au cinéma et non d'en faire une captation avec la conscience que de cette adaptation naîtra une nouvelle manière de lire l'histoire racontée. Dans le spectacle vivant, il existe des sensations auxquelles la captation nous empêche d'avoir accès, on ne vit plus le spectacle avec la même intensité ni la même subjectivité. Nous avons donc réfléchi aux manières dont la mise en scène et les techniques cinématographiques pouvaient permettre de traduire cette œuvre en film.

La performance d'une vingtaine de minutes est continue mais elle raconte une histoire qui se passe sur des années, oscillant entre temporalité lente et une temporalité plutôt énergique avec des variations de rythme. Nous voulons faire ressentir cette évolution lente du temps tout au long du récit avec une transition de lumière presque imperceptible, passant d'une ambiance ensoleillée à une pièce où seul le plafonnier éclaire la protagoniste.

Pour ce qui est des changements d'énergie entre les différentes séquences, nous imaginons parfois un montage très rythmé avec des valeurs de plans variées ainsi que d'autres moments plus calmes qui permettent de respirer, tels qu'un travelling latéral très lent lors du moment où Rose essaye de se relever qui, lorsqu'on la vit paraît interminable. Un de nos plus grands questionnements était de réussir à faire ressentir la relation avec le public qui est très forte dans la performance. En effet, celle-ci soulève des questions telles que comment partager l’intime sans tomber dans quelque chose de pathétique mais plutôt de sensible? Comment mettre en forme la douleur, lui donner du sens, des sensations physiques et mentales ?

Le lien avec le public se situe principalement dans des échanges de regards et de respirations. Nous voulons, dans certaines séquences déstabiliser le/la spectateur.ice avec de faux raccords regard. Soit par des champs contre champs avec des personnes se trouvant dans la même pièce, le "public", puis soudainement un plan large laissant découvrir Rose seule. Soit par des plans très serrés de regards qui ne vont pas dans la même direction.

Concernant les respirations, nous voulons les faire ressentir au son par le même effet de désynchronisation, illustrant une déconnexion avec le monde réel : un son asynchrone de respiration sur un public inerte puis petit à petit le public se met à respirer et se synchronise sur le son. Nous imaginons également utiliser des effets de slow shutter pour rendre les mouvements flous à un moment où Rose est repliée sur elle même, afin de rendre l'image plus organique.

Pour mettre en scène cette performance, je me suis beaucoup inspirée des films de danse de Thierry de Mey tels que Rosas danst Rosas mais également de ceux de Régis Obadia et Joëlle Bouvier comme l'étreinte.

NOTE DE PRODUCTION DE LOLA FAUVEAU MERLE

Le silence se fait dans la pièce. Rose est de dos immobile, elle lève le bras et dès les premiers mots elle nous immerge dans le ressenti de son histoire. Son corps à la fois fort et fragile porte énormément en émotions, et chacun de ses mots accompagne avec sincérité ses gestes. Son regard chargé nous traverse. Quand la performance se termine, les corps sont remués, Rose sourit, salut le public, et le monde autour réapparait lentement.

Cette performance est au cœur de l’intimité, d’une intimité partagée dans sa force universelle. Elle est portée avec beaucoup de courage par Rose. L’envie de Suzanne de l’adapter en court métrage naît d’un lien sincère, et en cherchant à se servir des techniques du cinéma pour faire ressentir les émotions de Rose, c’est une continuité de cette intimité partagée au cœur du travail. Leurs deux sensibilités mêlées promet un film humain, sensoriel et délicat.

Le point de vue d’une petite équipe de cinéma sur la performance permet de vastes possibilités, et toutes les recherches se déroulent dans un dialogue fourmillant en aller-retours entre Suzanne, Rose, Mildred Aubourg Heuchelen, scripte sur le projet, et Sin Cravatte au son. Une petite équipe comme celle-ci permet d’expérimenter de nouvelles formes d’écriture, de chercher, d’essayer, de fabriquer ensemble en confrontant les ressentis.

 

A quoi sert l'argent collecté

L'argent collecté servira à la location de matériel de prise de vue et de prise de son, aux frais de décoration et accessoires, de régie et de transport de l'équipe. 


Objectif de collecte

1 000,00 €

Montant Global

1 000,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Dépenses du tournage

Matériel image et son 600,00 €
Régie et transports 280,00 €
Décoration et accessoires 40,00 €
8% pour Proarti 80,00 €
SOUS TOTAL 1 000,00 €

TOTAL

TOTAL 1 000,00 €

Recettes

Désignation Montant

Proarti

Financement participatif proarti 1 000,00 €

TOTAL

TOTAL 1 000,00 €

Contreparties

Nom au générique

pour 5,00 € et +

0 ARTINAUTES

Lien du film en avant première

pour 20,00 € et +

12 ARTINAUTES

Invitation à une représentation de la performance live

pour 80,00 € et +

3 ARTINAUTES