Mécénat

Fabrication de la guerre civile
France, 21e siècle = les plus méritants s’en sortent, les autres, leurs gosses iront en prison

Par: Fig et Fam

Collecte Réussie


| ARTS DE LA SCÈNE
| PRODUCTION
|

2 021,00 €

2 000,00 € demandés

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Présentation du projet

Fabrication de la guerre civile est l'aboutissement d'une collaboration initiée entre l'auteur Charles Robinson, la comédienne Violette Pouzet-Roussel et les musiciens de Lena Circus.

Cette nouvelle forme succède à une dizaine de créations et d'expérimentations de formes et de dispositifs, réalisés depuis deux ans. C'est une forme à la fois légère et totale, abrasive et politique, singulière et généreuse.

Avec une production très légère, nous calons une entrée en studio pour dix jours de création. Sans co-production, nous comptons sur vous pour nous permettre de réaliser cette étape décisive, qui nous permettra de lancer la diffusion.



Nous avons tous lu ces articles qui, au lendemain d’une nuit de violences, évoquent des abstractions vagues et commodes : « jeunes des cités », « quartier sous tension », « délinquants bien connus des services de police », « taux de chômage au-dessus de la moyenne nationale ». Des abstractions qui renvoient vers les classes dangereuses ou vers les opprimés de la société.

Pourtant, un quartier qui s’embrase, comment ça commence en vrai ?

Voilà ce que nous essayons de comprendre, de produire, d’expérimenter : en textes, en voix, en musique. Créer pour la scène une ville sonore et crépitante, mouvementée, tragiquement humaine, et qui entre en fusion.

► Fabrication de la guerre civile se propose en concert et lave textuelle, landscape sonique et slogans urbains. Un récital de voix vivantes pour deux lecteurs, une vingtaine de personnages et trois musiciens. Une mécanique de précision sonore d’une heure tout rond.

  • texte : Charles Robinson
  • lecteurs : Violette Pouzet-Roussel - Charles Robinson
  • création sonore : le trio Lena Circus

# UNE CITÉ EN COURS DE DÉMOLITION

Banlieue parisienne. Quartier des Oiseaux. Une cité fictive : La Cité des Pigeonniers.

Elle compte 322 appartements promis à une démolition prochaine. Soit 1.200 habitants, et autant d’histoires de familles, d’amitiés, d’amour, de destins tragiques ou cocasses, tendres ou cruels.

Par exemple :

  • Les ambitions de Budda, entre boxe, championnat en Thaïlande, et les couches du petit dernier.
  • La disparition subite de Bégum, après laquelle se lance GTA, son amoureux et enquêteur vaudou.
  • Les projets de business créatif de l’entreprenant M, aux chevalières plein acier et aux mandales légendaires.
  • Le chasseur Bambi, prédateur aux aguets. Ou encore Darling, l’adorable choupette à frange.

C'est dans ce territoire imaginaire que nous créons une nouvelle lecture live : Fabrication de la guerre civile.


# UN DISPOSITIF SCÉNIQUE

L’enjeu de cette nouvelle forme est de parvenir à concilier la puissance d’une création sonore aux guitares telluriques, aux polyrythmies sauvages, aux sons urbains modelés par l’électronique (sculpter les sons du chantier ou d'un RER), avec l’écoute d’un texte romanesque et polyphonique.

Atteindre une forme qui parle simultanément à la tête, au cœur et aux tripes.

Chaque tour, chaque artère, chaque allée, chaque gamin, chaque adulte, est un instrument, une note, une gamme, une matière sonore.

Charley des pots d’échappement débridés. Tom basse doux des crachats mentholés.

Les bâtiments sont les tuyaux d’un orgue géant, et, seul, d’une solitude sublime et quasiment divine, Mooz, dans sa chambre, étendu sur son lit, compose sur son ordinateur la bande-son du quartier : tissée de culture populaire, de beats et de rumeurs. Mooz est une méduse ! Un ensemble de fins filaments aux captations flottantes. Une méduse se colore des ambiances qu’elle happe, elle ne filtre pas : elle mixe.

Quand on lui demande de définir sa musique, Mooz se souvient que les critiques invoquent : le reggae version spleen, les basses plus lourdes que la disco, les pures syncopes hydrophoniques, le rap hardcore chicagoan, les danseuses en boxer argent qui descendent des étoiles, l’écriture polytonale inversée, le zouk bulgare interprété par des orphelines, Giuseppe Verdi enfin transcrit pour doom metal, le rock progressif allemand période machine, Tchaïkovski joué par des punks à Téhéran, la house réduite en musique de chambre et pour orchestre à cordes.

— C’est comme Mozart chanté par des dauphins si tu le chopes avec un sonar et que tu réencodes le signal grâce à un ordinateur trop puissant.

Cette forme invente aussi une scénographie qui emploie la vidéo pour fondre en un même corps mobile les deux lecteurs, les trois musiciens et leurs instruments.