Déviance

LE PROJET 

Déviance est un court-métrage écrit par Hadrien Segond et Sacha Bricard. Il prend la forme d'un photo-roman, c'est à dire un enchaînement de photographies argentiques accompagnées d'une voix-off et de sons.

Déviance raconte l'histoire d'Abel, un jeune adolescent en crise identitaire fuyant sa banlieue morose avec pour seul rêve de partir voir la mer. À travers ses errances, nous suivons le fil de sa pensée, de ses sensations, de ses sentiments. Il se révèle être un personnage sensible et rêveur, en quête d'une liberté fantasmée. 

Ce projet est né d’une véritable volonté de rassembler la photographie argentique et le cinéma, d'explorer de nouvelles frontières de ce médium et de nous ouvrir de nombreuses possibilités de création particulièrement appropriées au récit d'une quête identitaire adolescente.

Une banlieue désertée et onirique : Essais photos pour la séquence 1

EN QUÊTE DE LIBERTÉ : DE QUOI PARLE DÉVIANCE ?

Déviance cherche à adopter le point de vue d’un adolescent en marge, incompris, en crise identitaire, qui souhaite échapper aux normes et au formatage, qui souhaite encore s’autoriser à rêver de liberté, à fuguer, notamment de ces banlieues moroses, comme il y en a des milliers, où chaque pavillon se ressemble où aucune place n’est laissée à l’individualité. 

Abel vit ainsi dans le rêve, dans la projection, un autre temps, une autre réalité. En tant que spectateur, nous accompagnons Abel dans sa réalité propre. La seule voix qui résonne est la sienne racontant son errance, ses doutes, ses souvenirs, ses sensations sur un ton familier. Nous avons ainsi accès à ses pensées intimes, son raisonnement et son interprétation propre du monde. 

Ainsi, aucun autre personnage du film ne parle de manière intelligible. Ils n’émettent qu’un ensemble de sons incompréhensibles. Ce choix renforce le sentiment de décalage avec le monde réel, l’impression que le personnage évolue dans une bulle, et ne réussit pas à communiquer. 

« Donc comme je vous disais, avec Max, ça faisait longtemps qu’on parlait de se tirer. Max c’était le seul qui me comprenait. On voulait pas devenir comme tous ces abrutis au collège, complètement matrixés. »

Extrait du scénario : réplique de Abel 

LE TEMPS DES IMAGES, OU LE CHOIX DE LA PHOTOGRAPHIE 

La fugue d'Abel est une errance, une fuite en avant, hors du monde, hors du temps. C’est ce temps qui à notre sens constitue la réflexion principale sur l’image de ce projet. 

La photographie diffère avec le cinéma, en cela que le temps y est arrêté. Fragment de passé, l’objet y reste immobile. Il proteste de son ancienne existence et s’accroche au spectateur. La pellicule argentique nous apparaît ici comme une évidence, les cristaux d’argent fixant pour toujours la lumière sur l'émulsion. Le cinéma quant à lui, avec ses 24 images par secondes, nous ramène au temps que nous connaissons, ou bien que nous croyons connaître. 

Entre les deux, il y a un monde, dans lequel nous souhaitons emmener le spectateur. Nos pensées, nos souvenirs, consistent en une succession non linéaire d’images, parfois fixes, parfois en mouvement, souvent oscillant entre les deux. C’est ce flux de conscience, que nous aimerions reproduire en image pour représenter l’errance d’Abel. À cela s’ajouteront de pures images mentales, lointaines et mélancoliques, entre rêves et souvenirs, tournées en 16mm. 

La dernière séquence, en rupture avec les autres sur la temporalité, sera tourné à 24 images par secondes et constitue l’essence du mouvement : un plan séquence en travelling, qui suit la course effrénée d'Abel jusqu’au rivage. 

Ce film est un essai hybride, entre la photographie et le cinéma : une succession d’images, nappes de passé, qui se libèrent de leur fixité et retrouvent le mouvement à mesure qu'Abel retrouve sa liberté, et le temps présent.

Moodboard 16mm

POURQUOI NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ? 

Pour raconter ce récit, nous avons fait le choix de déployer un procédé singulier et expérimental, celui du photo-roman argentique qui nous paraît le plus approprié et intéressant artistiquement. Nous n'avons ainsi pas réussi à obtenir de subvention publique. C'est pourquoi nous faisons appel au financement participatif pour voir ce projet qui nous tient à coeur émerger, en espérant qu'il vous touche et vous parle. Nous croyons en la force artistique et émotionnelle de ce projet. Nous espérons que vous croirez à cette aventure avec nous.

OÙ EN EST LE PROJET ? 

Déviance est actuellement dans une phase avancée de préparation. À condition de réunir les financements nécessaires, nous pourrons tourner ce court-métrage en février 2023 et ainsi le diffuser à partir de mai 2023. Le tournage se déroulera en banlieue parisienne, à Paris ainsi qu'à Cabourg, en Normandie.

QUI SOMMES NOUS ? 

14/1 Films est une jeune association de production créée en 2021 par une équipe d'étudiants diplômés de l'école de cinéma l'ESEC dans le but de produire ensemble des court-métrages indépendants de qualité. 

Photographie : Greg Girard