DES LÉOPARDS est une pièce écrite par Sylvie David, mise en scène par Nadia Jandeau

et interprétée par Sylvie David et Stéphane Soo Mongo .

La pièce est déjà programmée 17 fois lors du prochain festival d'Avignon, du 3 au 21 Juillet 2024 au théâtre Les Etoiles.

RÉSUMÉ

Elle pousse la porte d’un magasin de chaussures à la recherche de la paire qui l’emmènera danser...
Lui, chausseur pour dames, poursuit l’oeuvre de sa mère. Elle, fuyant père et frère va revenir souvent.
Il va se prendre au jeu de la dame qui oscille entre ses rêves et la réalité.
Malgré les cicatrices familiales, pourront ils faire une place à leur rencontre ?
Improbable collision de deux univers, une tragi-comédie sur le chemin de la résilience.

NOTE D'INTENTION

Dans un monde où les nombreux sites permettent de choisir, de prévoir, de consommer des rencontres, j’ai voulu écrire un rendez vous dans la vraie vie, une surprise, une rencontre qui n’a pas comme point de départ la volonté. Est ce que c’est un cadeau ou le début d’un parcours du combattant ?
Ils sont tous les deux encombrés : LUI, par un père qui en refusant de vieillir a vampirisé sa jeunesse. Aujourd’hui, il se sent responsable d’une mère désabusée, esseulée et possessive ;
ELLE, victime d’un père violent et abusif, elle cherche aujourd’hui la liberté avec beaucoup d’hésitation.
Comme deux funambules, ils traverseront la pièce au bord de la chute en permanence, guidés par leur rêve : vivre malgré tout et se découvrir...
J’ai voulu parler d’une rencontre qui vient toucher chacun dans sa profondeur, qui percute le présent, fait ressurgir les monstres du passé qui semblaient assoupis, et qui a un léger parfum d’avenir...
Il y a ce fauve qui guette, prêt à ouvrir sa gueule béante et à engloutir le présent, le possible : la peur ! Peur surtout d’être chamboulé par tout ce qu’on ne voit pas de l’autre et que l’on perçoit, la peur de l’invisible, peur du désordre que l’autre va mettre dans nos tiroirs intérieurs alors que c’est déjà le chaos, et là on rit !
ELLE rêve la nuit, elle rêve de LUI qui n’est pas tout à fait LUI puisqu’il prend le visage de son père ou de son frère à ELLE. Ces scènes nous racontent la perception qu’elle a de son passé familial, et viendront modifier le regard qu’elle porte sur LUI à chaque fois qu’elle retournera dans la boutique. Ce n’est pas le récit de son passé qui compte mais la perception qu’elle en a, et les rêves sont subjectifs, ce sont des films mystérieux qui nous chahutent et transforment notre réalité. C’est alors que la vie peut s’inventer, créative et singulière.
L’articulation de la pièce entre les scènes dans la boutique et les scènes de rêves nous emmène vers un décalage qui donne au parcours de ces deux personnages une teinte parfois absurde. On passe du tragique au comique, comme les enfants qui passent du rire aux larmes sans se poser de questions.
Je n’ai pas écrit ce texte pour dénoncer, pour accuser et encore moins pour s’apitoyer. L’abus sur un enfant est inacceptable , ravageur et profondément triste mais l’écriture m’a mené sur le chemin de la résilience et je crois que c’est un des objectifs de cette pièce, dire que tout est possible malgré tout, même si on est bizarre, même si on embarque sur le navire des rescapés, la traversée vaut la peine.

SCÉNOGRAPHIE