🎬 Court-métrage "Marcello"

Durée

Environ 15 minutes

Message

L’humain est le plus important dans le travail ; si ce n’est pas le cas, il vaut mieux partir trouver sa place ailleurs.

Synopsis

Lors d’une soirée mondaine, Marcello, jeune journaliste en pleine ascension, se laisse emporter avant d’errer seul à l’aube, en quête de sens. Son audace face à un acteur arrogant le propulse malgré lui dans la presse à scandale, où il découvre un monde cynique et manipulateur. Lors d’une fête décadente, un baigneur disparaît en mer, mais les journalistes, au lieu d’agir, se battent pour le scoop. Tandis que le chaos éclate, Marcello, désabusé, s’éloigne en silence, réalisant qu’il doit choisir entre l’ambition et son intégrité.

« Je souhaite montrer le regard que Marcello porte sur ce qui l’entoure grâce à l’image. Marcello observe énormément l’environnement autour de lui : l’usage d’une focale normale est important pour placer le spectateur dans une position d’observation. Marcello, c’est l’observation d’une personne qui observe. Ce souhait de focale permet au spectateur de lui laisser de la place dans son observation. Pour la scène en extérieur- jour, j’imagine également des plans composés comme bon nombre de tableaux impressionnistes à savoir placer le personnage/ la situation dans l’ombre et mettre le reste du décor dans la lumière. Le but est de montrer que malgré les mauvaises expériences qu’il affronte, la société est quand même belle par son histoire et par sa vie. Marcello le ressent tout en se plaçant dans une position d’observateur. Cette approche-là de la composition de l’image vient nuancer son propos. Les couleurs seraient quant à elles assez vives pour venir appuyer l’atmosphère de la Côte d’Azur, et traduisent également la vision de Marcello sur les choses qui l’entourent (couleurs vives sur ce que la société a construit, couleurs plutôt sombres sur les humains vaniteux). Le rythme du film serait quant à lui assez lent, par contemplation pour venir soutenir les propos cités ci-dessus. »

Thomas Bonfanti, scénariste-réalisateur

     Le court métrage traite de différents thèmes. Le premier est le journalisme. Il s’agit là d’un milieu particulier. Des valeurs fondamentales doivent être respectées pour que la population puisse se créer son propre avis sur un fait sans être influencée par le journaliste qui écrit son article. Il faut donc que les médias gardent un certain pluralisme, aient une liberté d’expression vis-à-vis du propriétaire de ces derniers pour avoir une opinion la plus libre possible. Il s’agit là bien évidemment d’une utopie. Lorsqu’on fait un point sur les médias actuels, chacun d’entre eux est étiqueté par les individus comme étant un média de droite, un média de gauche, etc. Lorsque l’on regarde à qui appartiennent ces médias le constat est simple : ils dépendent majoritairement d’intérêts d’industriels et de financiers. Les entreprises de presse représentent donc une marchandise très prisée des grandes fortunes. Forcément, leurs intérêts ne sont pas purs. Ils achètent la presse à des fins politiques et la transmission de l’information est déviée et utilisée à des fins personnelles et non plus d’intérêt général. Ce court métrage parle de cela, d’un jeune journaliste qui explose dans un univers qu’il ne connaît que mal, qui ne lui ressemble pas et qui va se rendre compte à ses dépens que l’information ne prime pas sur l’intérêt général mais est dominée par l’individualité. L’individualité de la personne qui a le pouvoir de la transmettre, l’individualité de la personne impliquée dans des affaires illégales et qui manipule l’information pour l’étouffer et soigner son image auprès des gens. Des cas comme ceux qui viennent d’être énoncés ne cessent de se produire et la presse est bien évidemment utilisée à des fins immorales et non démocratiques. En regardant ce qu’il se passe de l’autre côté de l’Océan Atlantique, il est  désormais connu et assumé que la stratégie de communication de ce président est d’envahir en permanence la presse par des déclarations chocs ou autre afin de noyer toute information qui n’irait pas dans son sens.

     L’autre sujet abordé est cet individualisme dont nous avons déjà un peu parlé plus haut. Certaines personnes, lorsqu’elles arrivent dans des sphères assez hautes du monde du travail et/ou de la société se laissent envahir par des envies de carrière ou de statut social toujours plus importants. De là, elles mettent alors de côté tout un aspect humain et ce qui compte n’est plus alors toute la richesse que peuvent apporter les rapports humains mais le statut social. Tout va alors converger vers un carriérisme obsessionnel et dans cette classe mondaine, vers une superficialité évidente. Lorsqu’elles se retrouvent dans ces sphères et obtiennent ce statut social, elles n’existent plus en tant que personne mais ont une étiquette liée à leur statut. Elles vont alors s’accrocher à cela et tenter de monter le plus haut possible. Une fois qu’elles ont installé ce statut qui leur donne du pouvoir, le fond et le sens du travail effectué n’est plus vraiment présent et le statut a pris le pas sur les compétences. Elles peuvent donc changer de poste assez facilement car elles « représentent » quelque chose mais les compétences passent en second, voir troisième plan.

     Ce court métrage a donc pour but de mettre en avant des valeurs humaines, dans l’air du temps. Il questionne des points dysfonctionnels d’un milieu pourtant plus qu’important dans une société moderne.