Communiquer intuitivement avec des animaux

Nous assistons depuis quelques années au développement d’associations œuvrant pour le respect et le bien-être animal, telle « L 214 » créée en 2008, à l’accélération de la pratique du véganisme, à une prise de conscience de notre responsabilité vis à vis de la 6^ème extinction massive du vivant.

Le 18 novembre 2021, le Sénat a définitivement adopté la proposition de loi visant à "lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes". C’est un tournant historique qui a vu naître, par exemple, l’interdiction de présenter des animaux dans les cirques sous 7 ans, avec une interdiction de reproductions et de nouvelles acquisitions sous 2 ans.

En miroir à cela, dans ce contexte sociétal en pleine évolution, la communication animale résonne particulièrement.

Les agissements humains vis à vis de la nature sont, on le sait, souvent la cause de désastres et de déréglements des équilibres.

Se rapprocher subtilement de nos semblables, de nos colocataires animaux, n’est-il pas déjà un pas significatif vers un monde plus harmonieux et plus vivable pour tous ?

L’enjeu en vaut la peine, mais gare aux gourous, aux vendeurs de rêves et aux supercheries, à ceux qui surfent sur une vague de désespoir, de peur et de défiance vis à vis de l’avenir de notre planète...

Une belle opportunité de revoir nos relations à la nature pourrait-elle se proposer à nous avec la communication animale, à condition d’étudier et appréhender sérieusement ce sujet, sans chimères ni fantasmes improductifs ?

Note de Réalisation de Thierry SOVAL

Ce film s’articulera autour des réflexions de Frédéric, le personnage principal, sur ses envies d’approfondir son questionnement sur la communication animale. Dès le début du documentaire, les interrogations de Frédéric seront au centre du propos. Pour répondre à sa problématique sur la communication animale, il ira à la rencontre d’interlocuteurs du monde animalier par le biais
d’un road trip.
Le déplacement, le mouvement seront présents tout au long du film. Il s’agit d’aller à la rencontre de l’autre pour tenter de trouver une réponse. Chaque intervenant sera le représentant d’un savoir qui est propre à sa pratique : communiquant, médiateur, éducateur/éleveur, vétérinaire et
scientifique. Il s’agira, en premier lieu, de filmer les échanges de Frédéric avec les différents protagonistes du film et de retranscrire au mieux la relation à l’animal. Il s’agira pour moi de saisir l’essence de ces conversations tout en laissant place à un dispositif filmique intimiste. Les scènes dans lesquelles Frédéric et les interlocuteurs apparaîtrons seront cadrées de façon subjective. La caméra prendra parfois la place d’un des personnages afin de faire vivre les séquences au rythme des discussions.
Je filmerai des regards, des gestes tout en laissant des moments de silence afin de créer une atmosphère plus intime. Pas de parti pris spécifique si ce n’est celui de se laisser bercer à la fois par le rythme des animaux et les différents mouvements de nos personnages au sein des divers espaces dans lesquels ils évolueront. Les paysages ruraux s’imposeront et je m’efforcerai d’y apporter un esthétisme par le choix des lumières, des rythmes et des couleurs qui donneront au documentaire sa force et son authenticité.

Comment mettre en scène la question de la communication animale sans être complaisant et en restant objectif ?
Avec ce sujet, je ne suis pas à la recherche d’une vérité universelle. Je veux travailler avec l’inattendu et surtout construire ma narration au montage.
Pendant le tournage, mes images devront précisément montrer ce que je veux dire et refléter les sentiments que je veux transmettre tout en ne trahissant pas la réalité. Dans ce documentaire, le travail d’investigation de Frédéric sera important. C’est en étant proche de lui et en m’attachant à son ressenti, que je pourrai retranscrire sa quête de recherche sur la communication animale. L’objectif est de faire ressentir aux spectateurs toute la charge émotionnelle de chaque situation. Tout le film est construit autour de cette notion de communication entre humain et animal, avec authenticité et justesse, pour faire naître un sentiment aux spectateurs par rapport au sujet. Pour cela, il m’est nécessaire d’être,
avec ma caméra, en permanence aux aguets et de faire beaucoup d’images tout en respectant le réel.

Pour « Et si c’était vrai ! », mon objectif est de maintenir le récit sur l’animal dans une émotion permanente du début à la fin. Mais avant tout, il me faut tenir compte de plusieurs choses. En premier lieu, je dois trouver et garder une bonne cohérence dans la narration afin de ne pas perdre le sens des
propos. Par la suite, il faudra instaurer une logique dans la construction des séquences afin de comprendre dès le début la quête de Frédéric. Le spectateur doit s’attacher aux personnages et aux animaux tout en comprenant le sens de la communication animale.

Le rythme sera créé par les déplacements ; la route est essentielle pour la narration en off de Frédéric. Les mouvements de caméra seront très présents lors des interviews. Les plans de coupes seront filmés au drone, ronin, épaule et pied. J’ai choisi de filmer avec la Panasonic AU-EVA1 en 4K et enLOG. L’enregistrement des images sera effectué avec l’Atomos Ninja V. Je vais privilégier les sons d’ambiances qui auront une importance majeure dans ce documentaire. Par moment, des plages musicales douces permettront de donner une couleur et d’harmoniser l’ensemble.