Voyage en territoires perdus

Le projet:

Voyage en territoires perdus

C'est un texte que Xavier Berlioz porte en lui depuis longtemps et qui est né avec la collaboration de Sabrina Delarue. Il y est question de La cité Olivier de Serres à Villeurbanne. De comment cette cité, construite en 1959, fut dynamitée en 1982. De comment vivaient les différentes communautés qui composaient le quartier de la cité. De comment le rascisme et la violence étaient déjà présents mais aussi de cette classe sociale que les habitants, quelque soit leur origine, avait en partage. C'est un territoire perdu, dont il ne reste rien de palpable. Sauf que la mémoire est puissante et que l'enfance n'est jamais bien loin. En réalité, la cité Olivier de Serres, Xavier y retourne quand il veut. L'enfance, il y retourne quand il veut. Et il vous y emmène avec joie et émotion.

Le projet a été créé à Anis-Gras Le Lieu de l'Autre à Arcueil, en janvier 2024 et joué en février 2024 au Rize à Villeurbanne.

Voyage en territoires perdus est un texte écrit par Xavier Berlioz avec la collaboration de Sabrina Delarue. Le texte est lauréat de l'aide à l'écriture SACD-BEAUMARCHAIS. 

Xavier Berlioz en assure l'interprétation et BobX a créé le paysage sonore, les musiques et les lumières du spectacle.

Sylvain Maurice accompagne le projet en collaborant à la mise en scène.

Elise Jacques nous accompagnera durant le festival d'Avignon 2024 en tant qu'assistante de production.

Sabrina Delarue ne sera jamais très loin dans nos coeurs.

Bout de Lune produit le projet qui se jouera durant le festival d'Avignon au Théâtre des Béliers du 3 au 21 juillet 2024 à 10h50.

Un mot de Sylvain Maurice

Quand un acteur revisite sa vie sous une forme théâtrale, cela m’intéresse toujours.

Et quand cette « revisitation » se déploie à travers une écriture puissante, à la fois concrète et musicale, cela m’intéresse doublement. 
Donc je serai aux côtés de Xavier, accompagné du musicien BobX. 
L’enjeu est d’aller à l’essentiel : pas d’artifice, juste un interprète qui raconte, slame et joue et BobX, qui l’accompagne. 
On part en voyage :

car revisiter sa mémoire, surtout quand elle s’inscrit si intimement dans un quartier, dans une ville, dans une époque, c’est donner au souvenir des vertus présentes. Le passé et le présent sont comme les deux faces d’un même enjeu : être. 

Un mot de Xavier Berlioz

Comment se construire à l’ombre d’un grand frère perdu, à l’ombre d’immeubles disparus ?

Le point de vue est celui d’un homme qui convoque l’enfant qu’il fut.

C’est le narrateur de cette mélopée. C’est son regard et ses mots qui seront moteurs de cette exploration dans ces mondes disparus que sont l’enfance et la cité Olivier de Serres.

Avec la précieuse collaboration de Sabrina Delarue nous avons cherché à baliser un nuage de fumée, une brume de souvenirs. Nous avons cherché à borner un horizzon dans le dos. Nous avons cherché à établir la carte d’un espace géographique et d’un espace intime. Les mettre en relation et comprendre les liens qui les unissent. 

Intuitivement je pense que je suis un cartographe qui travaille à repérer les échos d’enfance de la mémoire. Cette carte sera le champ et le chant d’un monde brutal et poétique qui bien que disparu renaît dès que les yyyeux se posent sur une bulle de savon, une barbe à papa, un papillon.

Je suis un homme de théâtre, j’aime l’espace du théâtre. J’aime les textes de théâtre.

Ce sont les textes qui ouvrent le plateau à des mondes intimes, c’est dans l’oralité de ces textes que se percutent les imaginaires des acteurs et des spectateurs. C’est dans le pavillon de l’oreille, lorsque les mots frappent les tyympans que d’autres espaces se dessinent, que surgissent : des Far West, des Eldorados, de grands espaces poétiques, des placards effrayyants, des gisements d’humanité.

C’est la rencontre organique des textes de théâtre et de la voix humaine qui permet l’émergence de contrées sauvages.

Faire corps avec les vapeurs invisibles de mémoire, ultimes manifestations de l’enfance.

ÉEtreindre amoureusement les hologrammes, embrasser les fantômes.

Les sentir s’échapper d’entre les doigts. Les aspirer et expirer leurs paroles. Un souffle délivré.

« Voyage en Territoires Perdus » n’est pas qu’un texte introspectif. Il mène l’enquête. Il va à la rencontre de l’autre.

Le choix d’une écriture principalement à hauteur d’enfant s’est imposé à moi.

Et même si, à cet instant, le regard de l’enfant se fait au travers de l’adulte que je suis, ce regard prédomine dans sa sensibilité, sa stupeur au monde. La nature même de ce regard impose sa propre logique, sa propre poétique. Ce point de vue contrarie toute velléité analytique.

La mémoire dans le souvenir du regard neuf de l’enfance réinvente le monde à l’aune de ses propres joies et peines. Une pierre dans la vitrine fait surgir Thierryy la Fronde.

Un terrain vague devient un champ de bataille. Le boum d’un pétard mammouth résonne autant que le fracas d’un immeuble qui s’effondre.

Par ce procédé, il me semble que ce monde englouti, disparu, peut ressurgir en chacun et que l’étincelle de mémoire d’enfance enflammera peut-être les cervelles adultes.

Porter ce texte en tant que comédien m’est apparu essentiel. Parce que c’est une partie de mon histoire et qu’intimement il me faut donner à entendre cette parole qui une fois couchée sur le papier devient peut-être la votre.

Sylvain Maurice a accepté d’apporter son regard exigeant et mutin à ce projet. Je m’en réjouis pour deux raisons principales. D’une part c’est un gage de pureté dans le processus dramaturgique et celui de direction de l’acteur , d’autre part je pressent que le travail ne sera pas dénué de plaisir et c’est là un carburant qui m’est cher.

BobX est un acteur majeur de cette création. Il est le créateur du payysage sonore et de la lumière. Sa sensibilité et son groove sont la pulsation de ce coeur ouvert. 

En route !