Transports Davignon

Un court-métrage de fiction de Yves Chaudouët
AUDIOVISUEL - CINÉMA
PRODUCTION

Présentation du projet

Soutenez un court-métrage d'Yves Chaudouët !

En Camargue, de nos jours…

Louis, un beau jeune homme au bois dormant, n'accorde pas grande importance à ce qui l'entoure…

Sophie, une de ses domestiques, va tout bouleverser.

Cette fable singulière prolonge les œuvres littéraires et plastiques de l'artiste Yves Chaudouët. Documentaire, elle révèle les rouages secrets du Château Davignon, situé entre Arles et les Saintes-Marie-de-la-Mer. Poétique et politique, elle nous parle du regard.

- La première diffusion publique aura lieu aux Rencontres d'Arles 2017.
- Montage, mixage et étalonnage doivent être bouclés au plus tard en mai 2017.
- Le tournage commence fin septembre 2016.


« Finalement, l’origine n’est restituée en son unité que par le triomphe du regard ; c’est lui qui décolle la vérité de son masque, partage le bien et le mal, dédouble l’être et l’apparence. »

Michel Foucault.

Poursuivant ses recherches sur l'homme et son milieu, au sens social comme environnemental, Yves Chaudouët entame une autre étape de sa démarche. Initiée dès ses premiers monotypes et par de nombreuses mises en scène, scéniques ou vidéographiques, cette quête poétique prend aujourd'hui une nouvelle dimension avec l'écriture cinématographique.

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Pourquoi nous faisons appel à vous

La compagnie Morphologie des éléments (association loi 1901) souhaite faire émerger des formes artistiques inédites, mais aussi, progressivement, élargir sa palette. Nous accompagnons aujourd'hui le scénario de "Transports Davignon", écrit par Yves Chaudouët en collaboration avec Axelle Guéret et Maylis Decamps, jusqu'à sa concrétisation.

Le recours à un mode collectif de financement fait partie des nouveaux processus de production que notre association souhaite mettre en place, avec ses partenaires, dans le contexte de financement de l'art actuel.


Plus en détail

Nous devons nous déplacer, être hébergés non loin du lieu de tournage pendant une semaine. Du tournage à la postproduction, l'équipe est rémunérée et défrayée correctement.

Nous devons louer le matériel que nous ne possédons pas, en particulier des optiques rares et de la machinerie.

Le scénario nécessite d'aller filmer et enregistrer une séquence dans un musée du Jura qui détient un piano mécanique Bernstein-Welte. En effet, une mélodie enregistrée sur ce piano par Debussy lui-même ne peut être restituée que par ce piano, intransportable.

Nous commandons un autre thème musical à un jeune compositeur.

Nous souhaitons accueillir et défrayer les stagiaires, figurants et bénévoles qui nous aident à mener le projet à bon port.


L'argument

Louis vit entouré de domestiques et de machines dignes de Jules Verne ou de Raymond Roussel. Un jour, il est séduit par une jeune femme qu'il croit égarée dans son parc. Il est le seul à ne pas reconnaître Sophie, l'une de ses employées.


A la manière des contes, le film est sans époque. Il parle du regard porté sur les choses et les êtres, en fonction de leur statut ou de leur rôle. En réalité le personnage principal est un château étrange, planté au milieu de la Camargue et équipé de machines surannées. Les êtres semblent de passage dans ce décor de fable.

Les machines

Depuis longtemps les machines nous ont pénétrés, vivent et se développent en notre sein. Pas seulement les robots, automates, logiciels, et autres prothèses nano ou non, mais aussi la menace plus sourde que «l’homo œconomicus» ou le «cyborg» ne s’égarent un jour définitivement, oubliant qu’ils doivent leur âme au chant des oiseaux.

De même, ce que d’aucuns nomment opportunément la crise, avec son lot de victimes, de populations déplacées etc., illustre la permanence des conflits d’utopies différentes, de visions de progrès et de liberté différentes.

L'image

L’image et le montage mettront en évidence le contraste subtil entre la pseudo «nature» de la Camargue, par les tons froids de la végétation, de l’eau indomptable, des reflets du ciel bleu et la «civilisation» incarnée par le château lui-même, la chaleur de ses entrailles sombres, les tons chauds des tapisseries, des boiseries, des tableaux de chasse, des pierres… mais c’est le regard précis et impartial du conte qui replacera ces deux univers dans ce qui les fond ensemble : le temps.


Le temps

Même si le film se veut très court, l’image laissera couler le temps. Des plans larges et contextuels, articulés avec des plans très proches, des sortes de «portraits» des personnages, des mains, des animaux, des machines et de leurs mécanismes, des détails de la nature.


Le son

Une grande précision sera apportée à distinguer les registres des sons naturels, de la musique, de la voix (ou juste du souffle) et de la mécanique. Louis «dans sa bulle», ayant un rapport sec à tout ce qui est extérieur et utilitariste avec les autres. La flâneuse, elle, a un rapport quasi animiste au monde. Son observation attentive s’accompagne de la richesse de définition du son. Le troisième univers est celui des machines, qui restent présentes à l’esprit par le son, même quand elles sont éloignées par l’image.

La parole des auteurs

Ce projet représente pour notre directeur artistique, Yves Chaudouët, l’occasion de poursuivre cinématographiquement une recherche entreprise avec d’autres médiums, à propos de l’objet du désir, du portrait, du son et de la musique comme voix, de l’échelle humaine dans le paysage et la société :

Je songe à une sorte de peinture galante sans âge.

Afin de signifier l’indifférence du châtelain à son personnel, on n'identifie que Louis et Sophie, qui n’est «personne», tant qu’elle reste à sa place subalterne.

Les « modèles » sont ici calmes, posés, génériques. Ils se déplacent élégamment dans ce qui est, de fait, le décor d’un conte. La souplesse de leurs gestes est captée avec tout à la fois rigueur et attention, comme en contrepoint à l’inhospitalité de la Camargue, la banalité de l’architecture XIXème, l’efficacité aveugle des machines.

J'ai demandé à Axelle Guéret et Maylis Decamps un coup de main pour préciser la personnalité du personnage de la flâneuse, dont le rôle est décisif. C'est avec elle que l'univers de Louis disjoncte, elle l'oblige à sortir de ses certitudes. C'est une anti-muse, c'est une déflagration.

La mise en scène, la prise de vue et de son seront concentrées sur les situations, les «chorégraphies» des personnages, des objets, des éléments, insistant sur l'esprit de la fable.

Je pense au bunraku, ce théâtre japonais de marionnettes manipulées à vue par des servants en combinaisons noires qui ne les rend invisibles qu’à l’imagination. Sur ce «fond», les deux protagonistes principaux se détacheront avec tout le relief nécessaire à leur confrontation. Je pense aussi à l’"Institut Benjamenta" de Robert Walser, le ballet précis des domestiques des Frères Quay l’adaptant, à Robert Bresson et aux gestes de son "Pickpocket".


Le projet de ce financement collectif est de réunir les fonds nécessaires à conserver à l'œuvre son exigence formelle d'un bout à l'autre de la chaîne de création.

Un grand merci à toutes celles et ceux qui deviennent nos mécènes ! Nous les remercions dès aujourd'hui et saisirons toutes les occasions de leur manifester notre gratitude.



FAQ

La compagnie Morphologie des éléments a été créée en 2006 pour monter des projets de spectacle vivant, dans le champ des arts visuels de l'art contemporain, mais aussi sur les scènes de France et d'Europe. Depuis elle ne cesse d'évoluer dans des champs transdisciplinaires.

Elle rayonne à présent depuis le Sud-Gironde, où elle s'est installée en 2014. La compagnie reçoit le soutien du Département de la Gironde et déploie des pistes innovantes dans les rapports création artistique / économie sociale et solidaire.

http://www.morphologiedeselements.com/Qui_sommes_nous.html

La compagnie Morphologie des éléments explore de nombreux champs artistiques, dont chacun des milieux, sont bien souvent trop étanches. Ce mode de financement nous permet de construire des projets avec toutes celles et ceux qui sont curieux des formes inédites qui, parfois, paraissent trop risquées à l'aune des modes de production conventionnels.

Pour autant nous ne souhaitons rien lâcher de nos exigences artistiques. Nous voulons donc continuer à collaborer avec les meilleurs professionnels, dans le respect des conventions collectives des métiers sollicités.

Nous tournerons en décors naturels cet automne en Camargue et dans le Jura. Vous pouvez nous rencontrer dès le tournage, en nous contactant grâce au blog de cette plateforme.

Notre compagnie éprouve depuis son origine les limites des domaines artistiques. L'écriture cinématographique a été plusieurs fois évoquée dans nos spectacles. Nous souhaitons à présent aussi expérimenter la dimension filmique la plus précise possible.

L'argument a été écrit de manière ouverte et s'est orientée progressivement vers une forme d'écriture clairement cinématographique. C'est pour vivre cette évolution pleinement que nous nous entourons de professionnels du cinéma pour cette création.

 

 

A quoi sert l'argent collecté


Jusqu'à 6.000 euros collectés, nous faisons une vidéo avec une toute petite équipe
et dans une économie de moyens maximale (bénévolat, pas de machinerie,
pas d'optiques spéciales, pas d'assistants, etc.).

Jusqu'à 11.000 euros, nous pouvons engager des assistants et optimiser le matériel
de prise de vue, de son et de machinerie.

Si la collecte atteint ou dépasse 16.300 euros, nous pouvons tourner le film dans ses décors naturels (Camargue), inclure la séquence au Musée de la musique mécanique (Jura), rémunérer et défrayer une équipe complète et maintenir une qualité optimale,
de la réalisation à la postproduction.


 


 


Objectif de collecte

6 000,00 €

Montant Global

26 800,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Tournage

Location de matériel 6 000,00 €
Salaires 10 330,00 €
Hébergement, déplacements, restauration 3 300,00 €
SOUS TOTAL 19 630,00 €

Communication

Collecte, communication, suivi 1 300,00 €
SOUS TOTAL 1 300,00 €

Postproduction

Montage, mixage, étalonnage 4 370,00 €
Musique, commande d'un thème original 1 500,00 €
SOUS TOTAL 5 870,00 €

TOTAL

TOTAL 26 800,00 €

Recettes

Désignation Montant

Rencontres d'Arles

Rencontres d'Arles 5 000,00 €
SOUS TOTAL 5 000,00 €

Association Morphologie des éléments (loi 1901)

Fonds propres association 10 800,00 €
SOUS TOTAL 10 800,00 €

FRAC PACA

FRAC PACA 5 000,00 €
SOUS TOTAL 5 000,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 6 000,00 €

TOTAL

TOTAL 26 800,00 €

je n’avais pas commencé

l’histoire que je voulais dire

je la cherchais mais je ne

pouvais pas la dire

plus je la fuis plus elle est

devant moi

Henri Meschonnic

Le motif

Ce court conte parle de la liberté d'agir. Il ne s’agit nullement d’apporter un jugement, encore moins une «morale», mais bien plutôt de laisser ouvertes des questions par essence insolubles et génératrices de beauté.

Sous l'apparente simplicité des personnages, le jeune homme, la jeune fille, le château, l’eau, les domestiques, etc., les figures sont nectarisées, nourries de la lecture d’Henrik Ibsen (Maison de poupée en particulier, hymne militant à l’émancipation de la femme dont l’actualité et l’intensité, que Joyce lui-même, avec le monologue de Molly Bloom mais aussi tout son rapport à la liberté, ne cesse de faire résonner), Raymond Roussel (pour les machines célibataires de Locus Solus, mais aussi parce qu’il a «inventé» notre époque, ses camping-cars et ses délires techniques), Proust, Benjamin et Robert Walser, qui éclairent de leurs différents contrefeux les conflits liés à l’avènement de l’ère industrielle.

D'ailleurs, la décision de faire un film date précisément de la visite des archives de Walter Benjamin, qui montre le discernement avec lequel le penseur capte les signes du basculement du monde contemporain. «La barbarie de l’efficacité» ne lui échappe pas, mais en bon Flâneur, exégète de Baudelaire et de Proust, il ne peut rien contre l’épouvantable efficacité de la barbarie qui le supprime.

Inspirée des haïkus de printemps, la forme courte du film, peu bavarde et d’apparence onirique, est choisie pour mieux dissimuler les questions politiques.

Où se trouve aujourd’hui la liberté ? Est-elle subjective ? Le contrôle de la nature, la spéculation et le profit sont-ils aussi les moyens du bonheur ? La flânerie est-elle encore possible ? etc.

Le titre

«Transports», pour parler des mouvements complexes du désir, surgissant dans le décor du château et de ses machines éminemment rousselin : «(…) rien n’y bouge, sauf de ces mouvements internes que fixe par avance l’espace clos d’une machinerie ; rien ne s’y déplace ; tout chante la perfection d’un repos qui vibre sur lui-même et dont chaque figure ne glisse que pour mieux indiquer sa place et aussitôt y revenir.» (Michel Foucault, in Raymond Roussel, Gallimard.)

«Davignon» reprend la vieille orthographe du nom de la famille Davignon, inscrit notamment au frontispice de la Station des Eaux du château camarguais où sera tourné le film.

Suivez l'actualité du projet !

  • Costumes

    Excellente nouvelle ! En plus des costumes coordonnés par Pauline Valls, la styliste Fifi Chachnil nous fait le plaisir de nous prêter quelques pièces ! Toute l'équipe de 'Transports Davignon' remercie la confiance que cette grande — et discrète — couturière nous fait.

  • bientôt 20%

    21 personnes nous font confiance !

    Le tournage commence dans une semaine, jeudi 22/9. Tout est prêt !

    N'hésitez pas à recommander et faire part du projet à vos amis !

  • Merci !!

    La collecte est à 14%… merci de votre confiance !!!

    La préparation du film avance vite et bien. La première vague de l'équipe sera en Camargue à partir du 18/9 au soir pour parfaire les repérages pendant trois jours et répéter avec les comédiens locaux.

    à bientôt ! écrivez-nous !!

  • plus qu'une semaine avant le tournage

    David Brunet, régisseur général et Laurent Barros, directeur de production

  • la page pour être tenu au courant…

    https://www.facebook.com/transportsdavignon

  • Démarrage !

    La collecte est en ligne… le site FB également… c'est très excitant, cette productin participative en parallèle des répétitions et de la préparation de tournage…

    merci à celles et ceux qui nous encouragent déjà !

  • Conversation à propos du projet

    Ça y est c'est parti, nous nous lançons !

Contreparties

Amour

pour 1,00 € et +

4 ARTINAUTES

-5 DISPONIBLES


Chacune, chacun, donne selon son désir et ses moyens.

Il n'y a pas de limite supérieure.


En cohérence avec les utopies que nous défendons, toutes et tous reçoivent la même contrepartie.


• Tous les noms des mécènes apparaissent au générique au chapitre "MÉCÈNES" (sauf demande contraire).


• Tous les mécènes sont tenus-es au courant de la carrière du film (ils-elles peuvent se désinscrire à tout moment).


• Tous les mécènes reçoivent un lien de visionnage simultanément à la première projection, programmée aux Rencontres d'Arles 2017.


• Tous les mécènes sont invitées-és aux projections et des rencontres personnalisées sont organisées, sur demande : visionnages, visites d'atelier, accès aux scripts, storyboards…, possibilité d'assister à des séances de travail, etc.