Au bout du fil

Au bout du fil est un seul en scène. L’étincelle de départ a été la fascination de l'autrice pour la maternité ou ce qui l'en résulte. Loin de l'insouciance enfantine et désormais maîtresse d’un corps qui peut créer la vie, elle questionne la responsabilité maternelle et le poids qui l’accompagne.

ECRIVEZ-VOUS EN VOUS INSPIRANT DE FAITS TIRÉS D’HISTOIRES PERSONNELLES ?

Non. Pas vraiment. Ce ne sont pas des évènements que j’ai vécu personnellement. Disons plutôt que je reste alerte à ce qu’il se passe dans le monde et je me mets à leur place.
Peut être finalement que je transfère dans mes écris mes plus sombres angoisses et que j’essaye d’en trouver un réconfort. Qui sait. On vit dans un monde terrifiant. Je veux dire;
Cette idée de naître déjà. C’est terrifiant. Mais c’est merveilleux aussi. Surtout. Sinon on ne vivrait pas non ?

D’APRÈS CE QUE VOUS M’AVEZ PARTAGÉ, LE SUJET DE LA FEMME, DE LA MÈRE REVIENT DANS BEAUCOUP DE VOS ÉCRITURES. MAIS DE FAÇON TRÈS DISTINCTE. POURQUOI ?

Grâce à l’art nous pouvons transmettre des choses non perçues ailleurs.
Nous pouvons crier nos détresses ou lever le flambeau de l’égalité. Faire rugir nos volontés et ouvrir la parole pour celles qui n’ont pas la possibilité de le faire par elles-même. La bête se tient prête à entrer en scène. J’ai toujours distingué la femme comme un être fort. J’ai grandi avec cette image, la première vient bien sûr de ma mère.
Une déesse aux pouvoirs de faire tourner le monde qui l’entoure. Puis j’ai grandi. Mon monde s’est effondré en voyant que ma mère pouvait avoir des incertitudes, une sensibilité et des doutes.
Ce n’était ni une déesse ni qu’une maman c’était avant tout une femme.
Si mon exemple, n’était pas «ça» alors qu’allais-je devenir ? Moi qui faisais preuve de mimétisme. Et lorsque qu’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais je veux devenir ma mère.