Une Maison de Poupée

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La pièce est produite par l'association Wani-Ayo, et sera portée par l'équipe artistique de la compagnie TELL'ARTS. Alors que la pièce a déjà été diffusée en Afrique de l'Ouest, son succès l'ammène en France pour un développement et une diffusion plus élargie.

INTRIGUE

Nora est devenue l'adorable petit merle chanteur toujours gai aux yeux de Thierno, son mari. En effet, elle danse, rit, chante et emplit sa maison d'une joie enfantine. Pourtant, au-delà de la charmante frivolité toute féminine propre à séduire son mari, se dessine un caractère volontaire, une farouche détermination, un courage sans borne et des convictions. Nora est une femme disposée aux plus grands sacrifices par amour. Davantage sensible aux inflexions du cœur qu'aux discours raisonnables, elle poursuit le fol espoir d'une idylle réciproque, capable de transcender les conventions sociales et l'ordre établi. Mais les choses vont être toutes autres car son foyer est à l'aube d'un chamboulement radical.

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NOTE D'INTENTION

En 1897, naissait un texte autour de la condition de la femme. "Une maison de poupée" est une pièce écrite par le dramaturge norvégien Henrik Ibsen et inscrite au patrimoine de l'UNESCO au registre de Mémoire du monde. Au gré de ses lectures, Tella Kpomahou découvre la pièce et est indéniablement frappée par les propos encore très actuels d'un texte pourtant écrit au 19e, à une époque où la femme est loin d'être émancipée. Comédienne depuis plus de 20 ans, il semblait alors évident de proposer une version revisitée de ce texte dénonciateur. Ainsi, Tella décide de le retranscrire en utilisant le calque de la société africaine actuelle.

L'Afrique où la question des genres, de l'émancipation de la femme et des filles est loin d'être une débat futile. Aujourd'hui, on aurait souhaité que ce sujet soit révolu, mais hélas, les choses n'ont pas assez évoluées. Il est évident que le droit à l'épanouissement pour les femmes reste une préoccupation majeure de nos jours. En Occident, le combat est bien entamé et continue, des avancées ont été opérées. En Afrique aussi les choses bougent, malgré l'existence de certaines pratiques aliénantes tels que les mariages forcés, l'excision, la non-scolarisation des filles, le conditionnement et l'idéalisation du mariage comme seul prisme pour le salut de la femme.

Choisir de relocaliser cette pièce dans l'Afrique moderne, contribue à poursuivre le travail d'éveil des consciences et des mentalités autour de ces questions d'intérêt général.

"Une maison de poupée" est un hommage à la liberté. L'adapatation montrera Nora une femme moderne confrontée aux diktats de sa société d'origine. "Lorsqu'une femme élève un garçon elle en fait un homme, lorsqu'elle élève une fille elle prépare la société". Cette affirmation contient en elle l'esprit même du fondement de certaines sociétés africaines, basées sur le matriarcat. Ce dernier étant un régime social dans lequel la femme possède et joue un rôle prépondérant. Cependant, ces sociétés autrefois solidement structurées, semblent être en perte de vitesse face à une volonté d'identification et d'uniformisation imposée par la mondialisation. Il semble alors capital d'attirer l'attention sur la perte de cette belle valeur traditionnelle qui remet en place la vision humaniste de l'existence de la femme dans la société.

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"Une femme ne peut être elle-même dans la société contemporaine, c'est une sociétéé d'hommes, dont les conseillers et les juges évaluent le comportement féminin à partir d'un point de vue masculin" -

Cette citation tirée du texte initial de Henrik Ibsen - "Une maison de poupée".

DÉMARCHE ARTISTIQUE :

Le texte initial sera évidemment au cœur de l'adaptation. L'originalité se retrouve au travers de l'installation du couple dans un nouvel environnement : une société africaine, des personnes instruites, jouissant des conforts du progrès technologique, cherchant une certaine forme de bien-être et la banalisation du divorce.

Nora consciente des dysfonctionnements de la relation de couple tente d'y remédier péniblement tout en reproduisant malgré elle des schémas ancestraux, car aspirant au bonheur. Contrairement aux personnages d'Ibsen qui ne sont pas de plain-pied dans notre société contemporaine, nous y installerons aisément les nôtres. Le but étant d'amener le spectateur à s'interroger sur ses propres positions face aux aventures que traversent nos protagonistes.

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