Paranoia Park 2021

1. HARCÈLEMENT ET TERREUR PSYCHOLOGIQUE.

Toute femme qui a vécu le harcèlement d’un pervers narcissique retrouvera les codes de ce jeu sadique dans PARANOIA PARK 2021. Le film est une métaphore de l’enfer que vivent de nombreuses femmes enfermées chez elle par leur mari, coupées du monde et impuissantes.

Comme Anna, elles ne peuvent pas communiquer avec les autres sous peine de répressions, de punitions. Avec un effet crescendo dissuasif. La peur s’immisce en elles comme un poison, les paralyse. Et s’il y a un enfant, c’est encore pire. L’enfant sera l’objet du chantage.
Comme ce que subissent ces femmes dans la vie réelle, dans PARANOIA PARK 2021, Anna sera sous l’emprise de ce psychopathe. Si elle désobéit, Lou, sa fille sera punie à sa place.
Culpabilité, terreur, isolement, Anna est totalement prise au piège de son bourreau manipulateur. Et une fois enfermée dans ce mécanisme, il lui sera très difficile de s’en sortir.

PARANOIA PARK 2021 est un miroir de cet enfer domestique que vivent des milliers de femmes chaque jour en France transposé dans un parc.

2 - NOTE D’INTENTION

PARANOIA PARK est né de la fusion de deux moments de ma vie.
Deux souvenirs trés différents mais avec un point de départ identique: Un manipulateur qui pousse sa victime au-delà de ses limites.

Le premier souvenir remonte à 20 ans. Une amie débarque un soir le visage tuméfié. Son mari vient de la cogner. Nous découvrons aussi qu’il la terrorisait depuis plusieurs mois.
Avec ma compagne, on l’a aidé à déposer plainte. Elle était dans un tel état de terreur qu’il a fallu la rassurer avant de nous y rendre. Elle craignait que son mari se venge sur ses deux filles.
Mais elle a eu le courage d’affronter la police, l'hôpital, les examens, les interrogatoire, le tribunal…

Le deuxième souvenir est un stage avec Grotowski quand j’étais encore étudiant.
Il nous avait poussé dans un état de fatigue incroyable en nous maintenant éveillés une semaine dans les bois. Il avait poussé nos corps jusqu’à ce qu’ils craquent. Une fois épuisés, il a obtenu tout ce qu’il voulait de nous. Mais on est tous tombés malades et aucun n’a pu finir le stage. Sans aucun doute, mon expérience la plus violente. Cela m’a appris énormément sur les résistances internes et le fameux lâcher prise de l’acteur.

Je suis donc parti de ces deux souvenirs pour construire l’histoire. Il y avait plusieurs angles d’attaques pour parler de l’enfer que vivent toutes les femmes sous l’emprise d’un psychopathe.
J’ai choisit de tout condenser dans un espace-temps d’une heure. Détourner le réalisme pour rendre l’acte encore plus machiavélique.
En faire un véritable thriller.

Je me retrouve dans ce propos d’Alfred Hitchcock :
« Je ne suis pas réaliste du tout. Je suis attiré par le fantastique. Quand je vois du réalisme, je lui tords le coup. »

J’ai réalisé un premier PARANOIA PARK en 2014.
C’était une esquisse de 75 minutes tournée en huit heures avec des amis. Un distributeur a vu le film et m’a convaincu de le distribuer tel quel. Avec l’énergie brute de l’esquisse.
On a envoyé le film à quelques festivals dans le monde entier. A ma grande surprise, il a été pratiquement pris à chaque fois. Il a gagné de nombreux prix.

Encouragés par le bon parcours du film à l’international, on l’a sorti dans une cinquantaine de salles en France.
Les critiques presse n’ont pas été tendres. A l’opposé des retours des festivals. Elles n’ont pas tenu compte que le film avait été tourné en huit heures avec un budget de 20 000 euros. J’ai trés mal vécu cette période et j’ai failli arrêter le cinéma et retourner à l’architecture, persuadé que j’étais un imposteur.

Mais ce n’est pas dans ma nature d’abandonner. J’ai fait un état des lieux et j’ai analysé ce qui n’allait pas. Les idées je les avais, mais le cinéma est un métier et je devais apprendre à bien écrire le scénario, à transformer mes idées en film.

Aujourd’hui, je veux réaliser ce que je n’ai pas su faire il y a 6 ans.
Réussir PARANOIA PARK.

Récemment en écoutant un documentaire sur Jean-Pierre Melville, j’ai découvert un lien de parenté. Comme lui, je suis entré par effraction dans le cinéma.
Comme lui, mes premiers longs métrages ont été mon école et des échecs.
Il tourne dans l’inconfort. Il a attendu des années et des années pour réussir.
Il lui faudra 6 films avant de faire son premier film réussit: Léon Morin, Prêtre.

PARANOIA PARK 2021 sera mon sixième film.
La montée n'est pas finie, la côté est encore raide, mais avec votre soutien nous y arriverons.