Ode Maritime

Après avoir travaillé plusieurs années avec des auteurs contemporains sur des commandes d’écritures autour de la thématique du couple, l'Eukaryote Théâtre explore désormais les questions de vie : la vie rêvée, la « non-vie » et la mort au travers des écrits de deux auteurs classiques, Pessõa et Von Tepl… Deux langues à la poésie, la force, et la théâtralité puissantes, séparées par quelques 600 ans.

Voilà plus de deux ans que Manuel Pons travaille sur le projet de création d'Ode Maritime. Malgré la reconnaissance d'institutions et d'acteurs culturels, nous n'avons aujourd'hui pas le budget nécessaire pour aller jusqu'au bout de cette création. En pleine résidence, nous faisons appel à votre soutien et votre générosité, pour nous aider à aller au bout de cette belle aventure, et à porter ce texte méconnu et pourtant si fort et actuel de Fernando Pessoa !

Après la création du Marin en 2013, Manuel Pons poursuit sa découverte et son interprétation de l'oeuvre inconnue du poète portugais Fernando Pessoa. Dans Ode Maritime, il y a la notion évidente de voyage, celle du départ, de la découverte, de l'envie d'ailleurs. Mais surtout l'envie de tout quitter, de s'extraire du personnage, de cette figure sociale sage, bien pensante, convenable et rassurante, mais parfois trop étroite et étouffante.

Ode Maritime, c'est pour quand?

Actuellement, l’Eukaryote Théâtre entame une nouvelle phase de création et est accompagné à Tarbe, au Pari. Pendant 3 semaines, comédien, directeur d’acteur, chorégraphe, musiciens et compositeurs travaillerons ensemble à une première version d’Ode Maritime. Des représentations seront données entre le 5 et le 13 décembre.

Puis l’équipe partira en Guyane au mois de mars pour finaliser la création et la diffuser dans sa version finale.

Pourquoi cet appel aux dons ?

Parce que dans un contexte économique tel que nous connaissons aujourd’hui, et malgré les soutiens déjà acquis, il est difficile de financer l’intégralité d’une création comme la nôtre, aux multiples acteurs et domaines artistiques, par uniquement des subventions et des coproducteurs culturels.

Et parce qu’en vous mettant dans la boucle de notre création, nous avons envie d’en faire une aventure collective.

En soutenant cette création, c’est une jeune structure professionnelle que vous soutenez, à qui vous donnez la force de porter loin des ambitions artistiques.

Pourquoi maintenant ?

Parce qu’il faut bien se lancer et que nous avons besoin de cet argent pour financer la résidence en cours, qui se terminera mi décembre.

La période n’est peut-être pas adéquate, mais elle correspond à une phase importante de notre travail, et suit l’évolution de la création, au jour le jour.

Ce voyage ici se fait par l'esprit, le rêve, et le fantasme. Par la musique, la voix, la danse et la transe des corps, mais aussi par les silences et respirations, baignés dans la précision et l'éclatante douceur des lumières, nous souhaitons emmener chaque spectateur vers les tumultes enivrants de la poésie de Pessoa.

C'est l'aube, l'homme s'accorde un instant sur le trajet quotidien qui le mène vers son bureau. Là sur le quai du port de Lisbonne, lentement son esprit divague, il largue les amarres, prend le large et fend l'océan d'une enivrante et inconnue liberté. Il rêve de s'extraire au monde, de quitter sa condition d'homme civilisé. Son corps se fait matière. La graisse et la rouille des pavillons s’infiltrent dans son sang, ses membres deviennent cordages, sa colonne s’allonge en mât, et son âme toute entière se fait proue. Tour à tour, il est marin, pirate, assassin, victime, bourreau. Il s'abandonne sans retenue à sa fièvre masochiste, vomit ses sensations au rythme enivrant d'une vie maritime fantasmée, sombrant dans l’insoutenable cruauté d'un monde chaotique. À mille mers de la réalité, reprendra-t-il le chemin de son ancienne vie, assise, statique et normée, réglée et corrigée. Arrivera-t-il à regagner son existence bureaucratique ?