Bonjour à tous !

Dans le cadre du film de fin d’étude de notre école de cinéma (CINEMAGIS), nous avons choisi de réaliser, du 03 au 28 mai 2021, un long métrage de fiction : L’Ombre qui grandit écrit et réalisée par Amel Bousseaden inspiré de l’œuvre Une Histoire sans Nom, de Barbey D’Aurevilly.

Repérages Bernos Beaulac. Source: site de la mairie

Pourquoi avons-nous besoin de vous ?

Nous soutenir, c’est soutenir des étudiants passionnés de cinéma qui ont un projet artistique ambitieux au-delà d’un simple film de fin d’étude.

Notre 2ème année à l’école Cinémagis a été tronquée en raison de la pandémie et cette 3ème année a été, comme pour beaucoup, pleine d’incertitudes.

En ces temps difficiles, votre soutien est essentiel pour que nous puissions terminer nos études sereinement, mettre enfin en pratique notre savoir et savoir-faire et entrer dans le monde du travail.

Avec ce crowdfunding, nous comptons sur votre aide pour obtenir un financement suffisant qui nous permettra de rattraper toutes nos expériences manquées et réaliser ce projet qui nous tient énormément à cœur ! Nous sommes plus que motivés pour réaliser, tourner, créer !

Synopsis du film

Quelques mois avant son concours d’admission en école de danse, Louise, 16 ans, va soudainement tomber malade et découvrir qu’elle est enceinte alors qu’elle n’a jamais eu de rapport sexuel. Cette grossesse va bouleverser son avenir et mettre en péril la réputation de sa mère.

Du livre au film

Analyse du livre

Une histoire sans nom, me parait être le plus prodigieux des écrits de Barbey d’Aurevilly. Il récapitule à lui seul les thématiques Aurevilliennes : la passion amoureuse, la transgression, la foi chrétienne - mais bien loin du jansénisme qui sévissait alors encore très vivement, la solitude, le monde surnaturel, et l’Histoire, non pas comme une science mais comme une force qui se déchaine et brise les hommes. Plus que jamais, Barbey retrouve ici deux domaines dans lesquels il est passé maître : la psychiatrie et le fantastique. Les études psychologiques sont d’une très grande finesse dans un huis-clos dans lequel s’enferment trois femmes. Quel est le moteur de la folie d’une mère et de sa fille, d’où vient-elle, comment s’alimente-t-elle ? Qui est la victime, qui est le bourreau ?

L’écriture de Barbey est assez violente, hachée, et non pas régulière et maitrisée comme les grands noms de la littérature de l’époque, elle est plutôt fortement symbolique, le spirituel et l’érotisme sont omniprésents.

L’histoire racontée dans ce roman gothique extrêmement sombre est passionnante : dans une bourgade perdue au fond d’une vallée, au seuil des Cévennes, vivent dans une demeure démesurément grande, trois femmes. La mère, Mme de Ferjol, veuve d’un mari passionnément aimé, au sens fortement charnel du terme, sa jeune fille et leur vieille servante. Leurs seules activités : les travaux d’aiguille, la messe et autres exercices de dévotions chrétiennes plusieurs fois par jour. Le chagrin causé par le deuil de Mme de Ferjol, âme ardente et effroyablement dévote, s’impose à ce trio qui ne communique guère ni n’a de contact avec l’extérieur. Ambiance pesante, ténèbres permanentes au fond d’une vallée où le soleil peine à s’imposer ! Or, le Carême arrive, et selon la tradition de l’époque, un capucin venu de l’extérieur, prédicateur errant, s’installe pour quarante jours chez ces pieuses dames de la noblesse et donne ses prêches quotidiens, à l’église voisine où il confesse toute la population. Le thème de ses enseignements : l’Enfer. Le samedi saint, il repart comme il est venu, sans prévenir, pas même ses hôtesses. A partir de là, tout bascule et le lecteur découvre en même temps que la baronne que la jeune Lasthénie de Ferjol est enceinte … Le dénouement inattendu, ou presque, sera livré au château d’Olonde.

Photo de repérage : Cimetière de Bernos-Beaulac

Note de réalisation

Croquis de storyboard. Auteur : Colin Decoudier

Un drame psychologique

Cet ouvrage dénonce les conséquences de l'emprise de la religion sur ses ouailles ou celles des jeunes victimes de viol que leur entourage ne croit pas. Plus largement, le thème de la pression sociale exercée sur une famille uniquement composée de femmes desquelles on attend une rigueur de chasteté exemplaire en dehors de la famille, mais surtout à l’intérieur du groupe familiale (ici, la mère contre la fille).

Le personnage principal est Louise, une jeune femme très discrète qui n’ose aimer sa mère, qui n’ose aimer tout court mais qui finira violée par son oncle. Elle n’aura de cesse d’essayer de s’expliquer, sa mère ne la verra désormais que par le prisme du déshonneur.

Un son et une image au service de l’horreur

Dessin de storyboard. Auteur : Cédric Begards

Dans ce film, une attention toute particulière sera portée au travail sur le son. Il contribuera à donner du relief à la maison des Ferjol. Le brouhaha incessant des préparatifs du mariage laissera place au silence suffocant de la grossesse de Louise. Je souhaiterais, par cette coupure nette, plonger le spectateur tantôt dans la joie que procure un tel événement, tantôt dans la tristesse morbide que subiront mes trois personnages tout au long du récit.

Concernant les scènes de danse, lorsque Louise répète sa chorégraphie, je souhaite travailler avec un compositeur qui saura conjuguer mes envies pour le bien du film. J’aimerais des notes de piano, pour apporter de la douceur et une mélodie constante, mêlée à des notes d’orgues, qui ajouteront une dimension religieuse et profonde.

Dans Une Histoire sans Nom, j’ai ressenti une immense noirceur. Au fur et à mesure de ma lecture, je me sentais comme engloutie par l’ouvrage. Aurevilly avait réussi, de part son écriture, à manier mon imaginaire à sa guise. Alors le pari de transposer un univers littéraire à cinématographique sera-t-il réussi ? C’est la question que je me pose mais je ne m’imagine pas une autre ambiance que celle-ci. Durant la première partie du film, j’aspire à du mouvement, mes personnages grouilleront et la caméra les suivra. Deux séquences mettront fin à ce mouvement, toutes deux en plans séquences, annonceront la fin d’une époque, d’une idylle pour laisser place au malaise que je traduirai par de longs plans fixes.

Les plans seront donc précis, très composés, autour de zones de lumières et d’ombres marquées pour se rapprocher d’une esthétique clair-obscur. Les sources de lumières seront présentes au cadre : des lampes, des lustres, des miroirs qui renvoient la lumière. Je désire une image contrastée dans une atmosphère globalement sombre et nocturne. Les lumières tomberont sur les visages qui ressortiront graves et intenses. J’imagine mes cadres comme des tableaux, avec de la profondeur de champs et un travail d’esthétique sur les trois plans pour laisser penser aux tragédies antiques.

Vous avez lu jusqu’ici, c’est que vous avez envie de voir ce projet naître, alors un grand merci de la part de toute l’équipe, votre aide est indispensable ! :)