Les oubliés de l'ile de sable /avignon off 2023

Le Spectacle :

"Les oubliés de l'île de sable" - récit de naufrage au temps de l'esclavage. 

Le 17 novembre 1760, l'Utile un navire de la Compagnie des Indes Orientales part du port de Bayonne. Destination : L' isle de France. A son bord : une cargaison de 160 esclaves malgaches. Après 8 mois en mer, l'Utile s’échoue au milieu de l'océan indien sur un bout de terre d'1 km2. L'équipage reprend la mer sur un bateau de fortune, laissant sa "cargaison" avec 3 mois de vivre et une promesse. Revenir les chercher... 

Ce récit, tiré d'une histoire vraie , met en lumière l'obstination de ces hommes et femmes à survivre malgré la rudesse des conditions. Nous racontons par un théatre d'objets sensible, documenté et parfois drôle, leur aventure et leur tentative digne et solidaire de survivre.

Récits et Théâtre d'objets 

Nos intentions :

Ce fait historique nous plongent dans l’insupportable de l'histoire : la traite négrière dans les colonies françaises fin 18ème siècle.

Ce spectacle se veut autant le témoignage de l’abomination d’un commerce et de ses conséquences, que celui de la survie acharnée d’un groupe d’hommes et de femme mues par le désir de ne pas s’abandonner.

Milieu des années 2000, des fouilles archéologiques mené sous l’égide de l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) sur l’île désormais nommée Tromelin, mettent à jour ce récit quasi oublié. Les objets alors retrouvés attestent des conditions de survie de ces esclaves naufragés.

Quand nous avons pris connaissance des évènements de cette histoire ( émission radio sur France Inter), un sentiment de révolte nous assaillait de prime abord : des hommes, des femmes, esclaves, arrachés à leur terre, séparés, vendus...et ces blancs qui partent laissant les malgaches. Une injustice !

Mais nous voyions aussi dans cette histoire quelque chose de romanesque. "Robinson Crusoé" n’etait pas loin : Il y a de l’Aventure, des bateaux, des marins, des hommes, des femmes, seuls, des années qui passent, une île déserte (très deserte!), de la survie et des tentatives de départ. Tous les éléments du roman d’aventures sont au rendez vous.

Pourtant dès que nous avons interrogé davantage ce récit, il nous a subjugué : Il posait de grandes questions et apparaissait plus complexe que prévu. Les protagonistes (des Hommes de leur époque) sont amenés à prendre ici, parfois de mauvaises décisions pour de bonnes raisons et parfois de bonnes décisions pour de mauvaises raisons. Ceci ne diminuant néanmoins en rien l’infamie qu’a été le commerce des esclaves.

Un homme nous intéressait particulièrement : le lieutenant Castellan, qui décide de laisser les naufragés malgaches sur l’île avec la promesse de revenir les chercher. Fragile Promesse qu’il va s’efforcer de tenir contre vents et marées et malgré l’indifférence générale de ceux qui l’entourent. La parole donnée, la promesse c’est dire ce qu’on fera demain, s’engager auprès d’autrui, et se lier à l’humanité.

Et puis, apparaissait ces hommes, ces femmes, qu’on méprisait qu’on disait pareil à des bêtes ou à des meubles et qui tout d’un coup faisait preuve d’une solidarité exemplaire pour lutter contre les éléments, maintenant coûte que coûte un groupe social, et s’entraidant pour être plus fort...Quitte à renoncer à certaines de leurs valeurs. Loin du « bon sauvage» (cher a Rousseau entre autre), quelque soit la couleur de peau, l’homme est ainsi fait : Dans l’adversité il se fédère.

Les naufragés malgaches se retrouvaient isolés sur l’île, confinés en quelque sorte mais à l'air libre. Quel paradoxe ! Ils sortent de leur condition d'esclaves en étant enfermés sur ce bout de terre, avec la crainte de revenir à leur ancienne condition s'ils sont secourus. Alors quelle décision prendre : rester , partir ou attendre ?

Porter ou non secours. Un choix qui fait écho à tant de situation récente. Parler d'Histoire nous invite inévitablement à interroger le présent.

Les questions posées par ce fait historique sont évidement éthiques, morales, philosophiques presque, en tout cas éminemment universelles et actuelles...Y a il seulement une réponse claire et unanime ?

Dans le traitement du sujet le manichéisme n’était donc pas de rigueur..Il nous fallait etre prudent; Nous avons donc tenté de manier habilement les ambivalences.

Nous avons décidé de participer à la transmission de cette histoire en donnant corps et voix aux archives (les papiers) et aux fouilles (les objets).

Nous avons donc choisis l'imaginaire, la poésie et la drôlerie dérisoire et décalée du théâtre d'objets et du papier, pour faire résonner cette histoire avec la grande Histoire .

Nous apportons ainsi une distance et un point de vue sensible sur ce naufrage. Les objets et les codes que nous instaurons, évoquent beaucoup, sans utiliser trop de mots et malgré le sordide, le sourire n’est jamais très loin.

Pourquoi Avignon : 

Participer au festival d'Avignon c'est avant tout défendre et valoriser notre création. 

Avignon off est un des grands rendez vous culturels, où public, artistes et prorammateurs se rencontrent. C'est ainsi l'occasion de mettre un coup de projecteur sur notre projet, d'anticiper sa pérenisation en envisageant des possibilités de tournées futures et de voir plus loin.

C'est sans aucun doute un temps de travail difficile mais terriblement excitant et jubilatoire pour nous. Nous avons hâte d'y etre, de vous y rencontrer, de jouer, et de faire connaitre notre spectacle et qui sait... de le faire voyager...

Nous serons donc au théâtre "Au bout la bas",23 Rue Noël Antoine Biret, 84000 Avignon

Du 7 au 29 juillet relâche les 10/17 et 27 juillet

Réservation 06 41 30 53 27  Renseignements diffusion : Lily Lavial 07 82 73 01 75  

Le collectif konsl'diz :

Le collectif Konsl’diz est une association loi de 1901 qui existe depuis 1997. Selon les créations, les évènements organisés, le collectif s’ajuste, s’ouvre, mutualise...L’association Konsl’diz œuvre à la promotion des arts de la parole et plus particulièrement du conte traditionnel pour les valeurs et les contenus éducatif et pédagogique qu’il véhicule.

Le projet associatif

Il est proposé :

• La création de spectacles

• La réalisation d’actions de formations en directions des adultes, jeunes et enfants

• L’organisation d’événements (festival Contes en marches, 16 éditions...)

Une trentaine de spectacles ont ainsi vu le jour, parfois en solo, parfois réalisés entre membres de Konsl’diz ou avec des artistes extérieurs.

Le collectif travaille à la diffusion et à la sensibilisation sous toutes ses formes à la culture en milieu rural. Au fil des ans, Konsl’diz s’est affirmé comme un opérateur culturel légitime et développant son expertise dans le domaine de l’Oralité en Haute-Loire. Nous soutenons ainsi une « dynamique culturelle » dans la (re)découverte des territoires avec et par les gens qui les font vivre, en diffusant le conte dans des espaces dédiés mais aussi dans des lieux à usages multiples ou inattendus

Face au monde dématérialisé, sa rapidité et ses repères sociaux aux contours flous, Konsl’Diz défend la rencontre humaine, le (re)déploiement de l’imaginaire, le temps vécu, les plaisirs simples mais conviviaux à travers ses différentes activités.