LES CUISINIERES Goldoni / Lagrue

La collecte :

En juillet 2015, à l'invitation du Prix du Jeune Ecrivain de Muret, un collectif de comédiens et d'artistes s'est rassemblé autour de Philippe Lagrue pour monter la comédie de Goldoni LES CUISINIERES. Faisant ainsi écho à la création de la pièce, où elle s'était écrite et montée en quelques jours pour les dernières soirées du Carnaval de Venise, portée par des comédiens rompus à cet exercice.

Le plaisir à créer ensemble ce spectacle léger et impertinent, puis le succès, furent au rendez-vous. Nous ne pouvions pas laisser tomber ce beau spectacle attachant et militant.

L'envie vint alors de présenter le spectacle à Paris : Confluences l'accueillit le 11 janvier 2016. C'est là qu'Anne-Marie Lazzarini et Dominique Bourde le virent et proposèrent de coréaliser sa diffusion au printemps 2016 à l'Artistic Théâtre.

Le collectif que nous formons (coproduit par Bouquet de Chardons et La Suzanne) a souhaité saisir cette magnifique opportunité et relever ce défi, qui lui paraît le meilleur moyen de se faire connaître et de continuer ses aventures théâtrales (des projets sont déjà en cours...).

Recourir au financement participatif pour soutenir cette opération ambitieuse (parce que la troupe est nombreuse), c'est continuer dans le même esprit que celui qui nous anime : l'union fait la force et la qualité !

Résumé de la pièce :

Écrite spécialement pour le carnaval de Venise de 1755, Les Cuisinières est une fresque populaire et colorée, hommage aux "petites gens".

Cuisinières (massere) et masques (maschere) sont les principaux ingrédients de cette comédie joyeuse qui nous fait entrer dans la Venise populaire du milieu du XVIIIème siècle.

Nous pénétrons, amusés, dans l’intimité des maisons vénitiennes, où se croisent en un ballet facétieux, le mitron siffleur, le commis de boutique très courtisé, la joueuse du Ridotto, les deux vieux coquins, la femme jalouse et tragédienne, le mari coureur de jupons...

C’est le dernier jour du Carnaval, tout le monde sort masqué, et l'ambiance est électrique : c'est le seul jour de congé des cuisinières (ou les bonnes) au milieu d'une dure année de labeur et d'enfermement. Tous attendent cette occasion avec excitation, tandis que les patronnes s'inquiètent.

La pièce donne la parole à quatre « cuisinières », Zanetta, Rosega, Gnese et Meneghina – servantes indispensables et dévouées, mais réputées promptes à la rébellion.

Elles vont pouvoir enfin exprimer leurs frustrations et leurs désirs... mais aussi profiter des masques et de l'esprit du Carnaval (qui met tout à l'envers et souffle un vent de liberté) pour intriguer contre les patrons par le truchement d'une bague qui passera de main en main, séduire effrontément et s'amuser follement – avec une énergie vitale communicative.

L'auteur

Carlo Goldoni, né le 25 février 1707 à Venise et mort le 6 février 1793 à Paris, est un auteur dramatique italien, de langues italienne, vénitienne et française. Créateur de la comédie italienne moderne – associant le dynamisme de la commedia dell'arte et le jeu de masques à un souci de réalisme dans les comportements - il s’était exilé en France en 1762 à la suite de différends esthétiques avec ses confrères.

Pour sa poétique du monde vrai, ainsi que pour ses nombreux personnages nouveaux aussi exceptionnels que la Mirandoline de la Locandiera ou la Coraline de la Serva Amorosa, on l'a souvent appelé le "Molière de l'Italie".

Il a écrit en 20 ans plus de 200 pièces dans différents genres (tragédies, intermèdes, drames, liverts d'opéra ou saynètes de carnaval) ; mais ce sont ses comédies écrites après 1744 qui assurent sa célébrité.

Le spectacle

Le spectacle semble improvisé avec les moyens scéniques d'une compagnie de tréteaux. La légèreté du décor de draps évoque tour à tour l'intérieur et l'extérieur, un salon comme une place de Venise. Les lumières colorent cet espace de manière onirique et laissent apparaître des ombres qui écoutent, qui menacent. Le décor devient lui-même un masque.

Tout l'enjeu est de préserver la légèreté de la comédie italienne, tout en laissant affleurer les enjeux plus sérieux (l'égalité des sexes, le désir partagé, la reconnaissance sociale, l'argent) qui dressent un pont évident entre ce XVIIIe siècle des Lumières et le XXIe siècle où les feux de notre conscience humaniste peinent parfois à rayonner.