LE GRAND RETOUR DE BORIS SPIELMAN

Un projet de théâtre chez l'habitant
ARTS DE LA SCÈNE
PRODUCTION
DÉMOCRATISATION CULTURELLE

Présentation du projet

C'EST QUOI DU "THEATRE CHEZ L'HABITANT" ?

C’est d’abord et avant tout un vrai spectacle théâtral, qui, au lieu d’être joué sur un plateau dans une salle de spectacle, utilise comme espace de jeu le salon, une cuisine ouverte, des escaliers… C’est-à-dire que la partie de l’habitat la plus grande (généralement le salon) devient la scénographie même du spectacle permettant aux comédiens de se l’approprier pour jouer, et d’installer du public dans un rapport frontal comme dans une salle. A cette différence près d’une grande proximité avec les acteurs. Vrai spectacle encore car nous apportons dans les maisons tous les éléments qui font théâtre : un grand texte écrit par un auteur dramatique contemporain (Serge Kribus), des comédiens, un metteur en scène, une mise en lumière de l’espace, des éléments scénographiques. Le temps d’un spectacle, la maison qui nous accueille devient le lieu dans lequel se déroule l’histoire et son action..

POURQUOI JOUER CHEZ L'HABITANT ?

Depuis sa création en 1994, le Théâtre du Miroir a créé une vingtaine de spectacles. D’Aristophane à Hanokh Levin en passant par Shakespeare, Azama, Rullier, Tchekhov. Chaque création correspond à une démarche artistique propre et à une nécessité : essayer de raconter, de donner à entendre, de faire écho à l’état du monde. A ce qui nous touche. Ce qui nous questionne. Ce qui nous bouleverse. Ce qui nous révolte. Pour chaque création, nous avons la naïveté de penser que le théâtre peut - non plus sauver le monde hélas comme nous le pensions plus jeunes - mais qu’il est un outil pour lutter contre la barbarie. Nous demeurons convaincus qu’un spectacle, un livre, un poème peut, à un moment donné, nous saisir, nous prendre et nous changer. Il est une « arme de construction massive » pour reprendre la belle expression du metteur en scène Jacque Livchine.

Depuis sa création, le Théâtre du Miroir a créé des spectacles sur les plateaux de théâtres mais également dans des usines désaffectées ou encore en extérieur (places, bord de mer, forêt…). En fonction des sujets abordés, nous avons expérimenté des formes différentes (tri-frontal, cabarets, déambulation…) travaillant avec des comédiens, des circassiens, des musiciens, des chanteurs lyriques. Il y a 15 ans, dans un projet de développement du théâtre sur le territoire Finistérien avec le théâtre de l'Archipel, nous avons pour la première fois, créé un spectacle chez l’habitant. Il s’agissait justement du « Grand retour de Boris Spielman » de Serge Kribus. L'action se déroule dans une maison donc cela avait du sens de jouer "chez l'habitant" et la relation père/fils abordée dans la pièce nous semblait matière à s'adresser à chaque spectateur. L’expérience s’est avérée si forte des deux côtés (spectateurs et équipe artistique) que nous avons décidé de renouveler cette aventure en 2025. De retrouver l’intimité des foyers, dans des maisons, « chez des gens ». De renouer avec cette immédiateté de la relation texte-acteurs-spectateurs. De recréer de la relation, de la rencontre et du sens. Et de jouer pour un public qui fréquente peu les salles de spectacles.

LA PIECE "LE GRAND RETOUR DE BORIS SPIELMAN"

Il y a 15 ans, le texte nous avait fortement parlé. 15 ans après, la pièce nous émeut toujours. C’est l’histoire d’un père et de son fils. Lui s’appelle Boris : le père. C’est un vieux comédien sur le retour, veuf depuis un an. Il débarque chez son fils à l’improviste. On vient de lui proposer de jouer « Le roi Lear » de Shakespeare. L’autre s’appelle Henri : le fils. Il vient de perdre son travail et sa femme l’a quitté. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis plus d’un an. Ils n’ont jamais su vraiment se parler. Ils s’appellent tous les deux Spielman. Difficile d’être un père avec le poids de l’Histoire. Pas si simple d’être un fils et de vouloir se délivrer du poids de l’Histoire. Ils s’aiment mais n’ont jamais su se le dire et s’engueulent tout le temps. Qu’est-ce qu’un homme ? Un juif ? Un père ? Un fils ? Peut-on transmettre la mémoire sans transmettre la souffrance ?

Il s’agit ici d’une crise profonde, d’une crise venue de loin, de l’identité même de Boris et de Henri dans la difficile relation père/fils. Quelle est la filiation spirituelle à son propre père ? De quelle histoire suis-je l’héritier ? Dois-je porter l’histoire de mes parents ? Comment devenir quelqu’un d’autre ? Chez les Spielman, une question est bien évidemment posée, celle de la judéité. En quoi cette marque de naissance indélébile peut-elle devenir un fardeau, une « tare » comme le lance Henri à son père.

En ces temps de haine et d'amalgame, Serge Kribus a cette intelligence de l’aborder d’une manière universelle et surtout non confessionnelle qui fait que chacun d’entre nous s’y reconnaît. En cela la pièce est passionnante et touche à l’universalité de nos questionnements et de nos enfermements identitaires.

Serge Kribus a écrit ce texte en 1995. Il a obtenu le prix Beaumarchais et le prix du public la même année ainsi que le prix SACD et le prix de la critique en 2001.

OU ? QUAND ? COMMENT ?

Nous jouerons la pièce chez des particuliers dans trois départements de l’Ouest : le Finistère, le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine sur une période allant de la fin février à la fin du mois d’avril. Soit 11 représentations dans 11 maisons. Pour l’instant. Nous jouerons essentiellement les weekend (vendredi, samedi et dimanche) en regroupant les représentations par département afin de limiter les déplacements. Nous arrivons en matinée dans les maisons que nous aurons préalablement sollicité et visité. Nous aménageons l’espace pour la représentation du soir (scénographie, éclairage, son) pour que la maison devienne celle de Henri, le personnage du fils dans la pièce. Nous installons un petit gradinage modulable (en bois) permettant de recevoir entre 20 et 40 spectateurs (en fonction des lieux). De leur côté, les propriétaires des maisons qui nous accueillent auront préalablement, en amont de notre venue, préparés cette soirée. Ils auront pris le temps d’inviter leurs voisins, des amis, des connaissances en les informant du spectacle via les éléments de communication que nous leur aurons donné. Ils auront pris les réservations afin de remplir la jauge retenue. Le soir de la représentation, ils seront en charge de l’accueil des spectateurs. Une dernière chose importante : à l’issue de la représentation, ils auront préparé un pot pour laisser du temps à l’échange et au partage. Si vous avez envie de recevoir le spectacle chez vous, contactez-nous à l'adresse mail suivante : cietheatredumiroir@gmail.com

POURQUOI FAIRE APPEL AU FINANCEMENT PARTICIPATIF ?

Si nous devions utiliser les voies « classiques » de l’aide aux projets pour trouver un financement pour cette proposition artistique, ce spectacle ne verrait jamais le jour. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il ne rentre pas dans le schéma de production, de création et de diffusion classique du spectacle vivant. Pour le montage financier d’un projet, le schéma consiste à solliciter à la fois des partenaires co-producteurs (les théâtres) et les collectivités territoriales (département, région, Drac…). Or, la particularité de ce spectacle réside dans le fait que sa diffusion se fera essentiellement dans des espaces privés (chez des particuliers) et non dans une salle de spectacle. La jauge des spectateurs sera donc particulièrement limitée (une moyenne de 30 personnes par spectacle) ce qui, en termes d’économie (recettes) représente un nombre d’entrées faibles. Ce projet pourrait faire l'objet d'un financement par un théâtre et entrer dans le cadre d’une action artistique sur le territoire (rendre accessible l’art théâtral, sensibiliser de nouveaux publics, créer du lien, ouvrir un dialogue sur le rôle de la culture, etc…) mais cela relève d'une volonté propre à chaque direction des lieux et reste une action assez invisibilisée et peu valorisante pour les théâtres. Donc au final, peu de théâtres la pratique ou alors sur des quartiers en milieu urbain dans le cadre d'une action spécifique sur une saison.

Si nous souhaitons monter cette pièce et la diffuser « chez l’habitant » en milieu rural, la seule alternative pour nous est de faire appel au financement participatif. Au mécénat donc. C’est une forme d’économie parallèle qui permet à des projets artistiques de voir le jour plus rapidement, impliquant la curiosité, l’intérêt et la solidarité de la part des donateurs. Il s’agit vraiment d’un acte de citoyenneté. Pour nous Théâtre du Miroir, c'est la première fois que nous faisons appel à un financement participatif pour monter un projet. Il ne s’agit nullement d’abandonner le schéma classique décrit plus haut mais pour d'autres projets à venir. La démarche artistique de ce spectacle, notre volonté d’aller jouer ce texte dans des maisons, « chez des gens » auprès de spectateurs qui ne sont pas des familiers du spectacle vivant, donne véritablement du sens quant au rôle et à la fonction du théâtre que nous défendons. Nous souhaitons provoquer le temps d’une soirée, au cœur d’un espace intime comme celui d’une maison, une rencontre avec l’art théâtral, avec l’émotion, la poésie, les interrogations et la réflexion grâce à la parole d’un auteur et à son incarnation par des acteurs.

LE THEATRE DU MIROIR : QUI SOMMES-NOUS ?

Le Théâtre du Miroir est une compagnie professionnelle créée à Quimper en 1995 par Yann Denécé, ancien élève puis assistant du mime Marcel Marceau. De 2008 à 2013, la compagnie a été associée à l’Archipel de Fouesnant sur un projet territorial soutenu par le Conseil Général du Finistère, le Conseil Régional de Bretagne, la DRAC Bretagne et la ville de Fouesnant. Profondément tourné vers une démarche de troupe, c’est-à-dire d’hommes et de femmes d’abord artisans du théâtre (acteurs, scénographes, constructeurs, plasticiens, costumières, musiciens...), le Théâtre du Miroir tente, à travers chacune de ses créations, de faire d’abord la place à l’acteur, de privilégier un travail organique de l’acteur à travers un corps dessiné, parfois masqué où le maquillage, le costume, le chant, la musique, sont autant d’éléments d’invention de la poésie scénique.

D’Aristophane à Hanokh Levin en passant pas Shakespeare, Tchekhov, le mythe d’Icare, le fanatisme quasi religieux du football, la passion amoureuse de Carmen, la vie de Noureev ou les Lumières du XVIIIème, la compagnie cherche toujours à interroger sous des formes différentes, le monde dans lequel nous vivons, avec nos lâchetés, nos beautés, nos folies, nos amours, nos rêves. La réflexion autour des publics, de l’accessibilité aux œuvres, de l’exigence artistique, des territoires non urbains, font partie intégrante des préoccupations dans la démarche de la compagnie. Le Théâtre du Miroir est aujourd’hui basé en Mayenne.

A quoi sert l'argent collecté

Grâce à vos dons, l'argent servira à rémunérer l'équipe artistique durant la période de répétitions (4 personnes) et à couvrir les charges liées à la création (transport, frais de nourriture, droits d'auteur...). D'une manière plus générale, il permettra de soutenir une démarche artistique plus invisible et non moins nécessaire, celle de permettre à des citoyens-nes, de rencontrer pour la première fois l'art théâtral au coeur même de leurs maisons.


Objectif de collecte

8 634,00 €

Montant Global

16 708,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Masse salariale artistique (4 personnes)

semaine 1 : salaires et charges (répétition 4 personnes) 3 760,00 €
semaine 2 : salaires et charges (répétition 3 personnes) 2 880,00 €
Salaires et charges (représentations 2 personnes) 3 000,00 €
SOUS TOTAL 9 640,00 €

CHARGES DE PRODUCTION

Prestation graphiste 400,00 €
Résidence équipe artistique 2 semaines 2 616,00 €
Restauration 2 semaines de création 1 000,00 €
Transport (décor et comédiens) 700,00 €
Location matériel technique 300,00 €
Droits d'auteur 600,00 €
SOUS TOTAL 5 616,00 €

Frais Annexes

Frais de gestion Proarti 8% 1 237,00 €
Communication (impression flyers) 100,00 €
Traitement des salaires 75,00 €
Assurances 40,00 €
SOUS TOTAL 1 452,00 €

TOTAL

TOTAL 16 708,00 €

Recettes

Désignation Montant

Co-Réalisation

Mise à disposition atelier de création 1 130,00 €
Hébergement 1 486,00 €
Restauration 258,00 €
SOUS TOTAL 2 874,00 €

Co-Production

Fonds propres compagnie 1 300,00 €
SOUS TOTAL 1 300,00 €

Représentations

représentations 3 900,00 €
SOUS TOTAL 3 900,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 8 634,00 €

TOTAL

TOTAL 16 708,00 €

Contreparties

Merci pour votre soutien

pour 10,00 € et +

1 ARTINAUTE

10 € : Merci pour votre soutien. Infiniment. Nous savons à quel point la période est difficile pour tout le monde.

Tous vos dons viennent rendre possible ce qui relève d'une forme d'utopie. Rassembler dans une maison le temps d'une soirée, des personnes qui ne se connaissent pas forcément, et qui, serrées les unes contre les autres, viennent se réchauffer à la parole d'un poète (l'auteur), servi par cet art très ancien qu'est le théâtre. Que cet art vienne en plus nous émouvoir, nous faire rire, questionner et bousculer nos vies et nos certitudes, oui, cela relève d'une forme d'utopie : continuer d'être humain.

Un exemplaire de la pièce

pour 110,00 € et +

1 ARTINAUTE

Merci pour votre soutien. Infiniment. Pour vous remercier, nous vous offrons un exemplaire de la pièce de Serge Kribus "Le grand retour de Boris Spielman" publié aux éditions Actes Sud-Papiers.

Invitation aux répétitions

pour 200,00 € et +

9 ARTINAUTES

200 € : Merci pour votre soutien. Infiniment.

Nous vous invitons à l'une des répétitions de la pièce.