La violence des riches
D'après les travaux de Michel et Monique Pinçon-CharlotCollecte Réussie
5 019,00 €
soutiennent
objectif de
ARTS DE LA SCÈNE
Présentation du projet
La violence des riches est la première création de la toute nouvelle compagnie, Vaguement compétitifs. C'est pour la première fois une adaptation au théatre des ouvrages des sociologues renommés Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.
Ecrite par Stéphane Gornikowski et mise en scène par Guillaume Bailliart (du groupe Fantômas à Lyon), elle dévoile les mécanismes multiples par lesquels "les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres", au détriment de la société dans son ensemble et des plus fragiles en particuliers. "La violence des riches" est aussi pensée comme un projet d'éducation populaire, avec l'écriture d'un "Manuel de ménagement" qui permettra de sensibiliser aux principales notions économiques et financières.
Nous travaillons depuis début 2015 sur ce projet, avec le soutien actif des Pinçon-Charlot qui participeront à des lectures du texte les 21 avril à Lille et 22 avril à Liévin, puis à une étape de travail publique à Lille le 16 juin 2016. La création sera présentée à Lille puis Paris en novembre 2016.
La Maison des Métallos de Paris, la Maison Folie de Wazemmes à Lille, la Fondation Syndex et l'Espace Culture de l'Université de Lille 1 sont nos premiers partenaires.
Le financement participatif est pensé pour que ce projet de création et de démocratisation culturelle puisse exister ; pour qu'il permette d'expérimenter la mise en lien de "communautés de spectateurs" lors de la diffusion ; pour qu'il soit porté directement par les gens, car c'est finalement un projet qui parle de 99% d'entre nous en face des 1% les plus riches et les plus puissants. Le financement obtenu servira essentiellement à payer les artistes, à créer un système d'éclairage pour jouer partout, dans et hors des salles de spectacle, et à concevoir et imprimer le "manuel de ménagement".
"Qu’est-ce que la violence ? Pas seulement celle des coups de poing ou des coups de couteau des agressions physiques directes, mais aussi celle qui se traduit par la pauvreté des uns et la richesse des autres. Qui permet la distribution des dividendes en même temps que le licenciement de ceux qui les ont produits. Qui autorise des rémunérations pharaoniques en millions d’euros et des revalorisations du smic qui se comptent en centimes.
Mobilisés à tous les instants et sur tous les fronts, les plus riches agissent en tenue de camouflage, costume-cravate et bonnes manières sur le devant de la scène, exploitation sans vergogne des plus modestes comme règle d’or dans les coulisses. Cette violence sociale, relayée par une violence dans les esprits, tient les plus humbles en respect : le respect de la puissance, du savoir, de l’élégance, de la culture, des relations entre gens du « beau » et du « grand » monde.
L’accaparement d’une grande partie des richesses produites par le travail, dans l’économie réelle, est organisé dans les circuits mafieux de la finance gangrenée. Les riches sont les commanditaires et les bénéficiaires de cette violence aux apparences savantes et impénétrables, qui confisque les fruits du travail. À travers les chroniques de la guerre sociale en cours, nous allons observer les visages des vrais casseurs en nous appuyant sur du concret, des descriptions de lieux et de faits, et l’analyse des mécanismes de cette violence insidieuse venue d’en haut. La crise est celle de vies brisées, amputées de tout projet d’avenir, dans cette immense casse sociale à laquelle les dirigeants politiques de la droite et de la gauche libérale se sont associés". La violence des riches, avant-propos.
« Sociologiquement, le terme « riche » est un amalgame. Il mélange des milieux très différents, et regroupe ceux qui sont au top de tous les univers économiques et sociaux : grands patrons, financiers, hommes politiques, propriétaires de journaux, gens de lettres... Mais nous utilisons délibérément ce terme. Car malgré son hétérogénéité, ces « riches » sont une « classe », mobilisée pour la défense de ses intérêts. Et nous voulons aujourd’hui contribuer à créer une contre-offensive dans cette guerre des classes que mènent les riches et qu’ils veulent gagner ».
Cette citation de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot lors d’une interview de présentation de "La violence des riches" résume bien le constat des sociologues et leur intention :
— dévoiler, donner les preuves de la mobilisation des « riches » pour préserver et maintenir leurs intérêts ;
— montrer en quoi cette mobilisation est violente pour les classes moyennes et populaires – les inégalités sociales ne font que s’accroître depuis les années 90 ;
— déconstruire les mécanismes de cette violence, montrer en quoi elle est illégitime et en quoi nous sommes à la fois bien éloignés de l’intérêt général et de la méritocratie, deux axes de justification par lesquels les « riches » justifient leur richesse toujours croissante.
Ce travail très documenté, appuyé sur de nombreux travaux d’enquête – des beaux quartiers parisiens aux quartiers résidentiels ou d’affaires de Genève – nous souhaitons le faire entendre au plateau : car il concerne des millions de personnes (en France, mais pas uniquement en France) qui subissent les effets de cette « guerre des classes » ; car il échappe en bonne partie aux médias dominants ; car il est aussi, comme le soulignent les Pinçon-Charlot, le matériau d’une possible critique sociale non dénuée d’humour, levier pour à la fois intéresser, questionner, mobiliser et divertir.
L’adaptation de "La violence des riches" est assurée par Stéphane Gornikowski, avec les conseils dramaturgiques de Laurent Hatat, dont le travail d’adaptation de l’essai sociologique "Retour à Reims" de Didier Eribon a été salué par les professionnels et les spectateurs. Nous avons rapidement écarté l’idée d’adapter le texte sous forme d’une conférence qui aurait pu être redondante avec les interventions publiques très vivantes des Pinçon-Charlot. Nous avions envie de fiction, d’une véritable histoire à raconter. Mais eu égard aux multiples thématiques abordées et à la somme des données chiffrées figurant dans le livre des Pinçon-Charlot, le risque était d’alourdir le propos. Nous avons donc fait le choix de deux niveaux d’écriture :
— Une fiction dont le texte intègre les thèmes et analyses de "La violence des riches", en réunissant deux personnages qui se présentent au début du spectacle comme une « candidate à la richesse » et un « passeur » proposant ses services pour devenir riche ; cette partie du texte donne lieu à des scènes dialoguées ;
— Un ensemble de mini-récits venant en complément de la progression dramaturgique, majoritairement sous formes de monologues et dont le contenu permet de ne pas surcharger la fiction dialoguée en intégrant plus directement un certain nombre d’éléments quantitatifs et de données chiffrées apportés par les Pinçon-Charlot.
Le texte dans son ensemble est un puzzle dont on assemble progressivement les pièces. Son ton se veut plutôt grinçant, prêtant à la fois à (sou)rire et à s’indigner. La matière principale de l’adaptation est issue de l’essai "La violence des riches" mais sera complétée par d’autres sources parfois citées par les Pinçon-Charlot : travaux sociologiques et économiques (comme les travaux de l’économiste Thomas Piketty), articles universitaires et d’actualité, rapports parlementaires... Seront également menés des entretiens de terrain : spécialistes des questions financières, lanceurs d’alerte (notamment en lien avec les questions d’évasion fiscale) et habitants des quartiers populaires. Ces travaux nourriront aussi la démarche d’éducation populaire menée autour du spectacle.
A quoi sert l'argent collecté
L'argent collecté servira essentiellement à financer la totalité des périodes de répétition, à mettre au point un système son/lumière permettant au projet d'être très mobile voire autonome et à concevoir et produire le "Manuel de ménagement", outil d'éducation populaire autour des notions abordées dans la violence des riches.
L'enjeu est de pouvoir à la fois jouer dans des lieux équipés (théâtres) et non équipés (ex : salle des fêtes), afin d'élargir les publics touchés, en particulier ceux que l'entrée dans un établissement culturel rebute ou effraie. Il s'agit d'aller à la rencontre des personnes, dans un but de démocratisation culturelle et d'éducation populaire.
Si l'argent collecté dépasse le montant espéré, les sommes supplémentaires seront consacrées au développement numérique du projet, avec l'objectif de faire du lien entre des "communautés de spectateurs".
Objectif de collecte
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Montant Global
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Financement participatif proarti | 5 000,00 € |
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TOTAL | 5 000,00 € |
La violence des riches. Un titre coup-de- poing, presque incongru, qui me décide à aller écouter, en ce printemps 2014, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, deux anciens directeurs de recherche au CNRS dont je connais dans les grandes lignes les travaux sur la (grande) bourgeoisie, les nobles, les catégories supérieures puisque le mot « classe » semble avoir disparu. Lors de leur conférence, devant une salle bondée, les Pinçon-Charlot – comme on les appelle – expliquent le choix du titre. Trente années de recherche les ont conduit au constat que les
« riches », les élites économiques et politiques, ont changé : ils ont fait sécession avec la société, l’accroissement des inégalités n’est pas un problème mais plutôt un moyen pour préserver et accroître leurs propres intérêts, celui de la seule classe encore organisée pour cela.
Le propos est à la fois très documenté, décidé et enjoué, car les Pinçon- Charlot évoquent leurs travaux avec humour. Il résonne très fortement avec les réalités sociales que je connais, notamment des classes populaires et moyennes, balancées entre déclassement ou peur du déclassement, perte de perspectives positives, frustrations, colère et tentation de la radicalisation.
Je retourne voir les Pinçon-Charlot au Salon du livre d'Arras, le jour de la fête du travail 2014, devant un public venu en masse. Les réponses qu’ils apportent à mes objections sont convaincantes. Je ressens une véritable nécessité à faire entendre plus largement ce qu’ils racontent, mais par une autre voie qu’un livre ou qu’une conférence. Je pense au théâtre, un théâtre à la fois documenté et joyeux. « Penser est un des plus grands divertissements de l'espèce humaine » disait Brecht : en adaptant La violence des riches, j’ai l’idée de reprendre à mon compte cette citation. Pour mener à bien cette démarche, je décide de solliciter plusieurs artistes très expérimentés, reconnus à l’endroit de leur pratique et sensibilisés voire aguerris aux analyses des Pinçon-Charlot. Tous acceptent avec enthousiasme.
Contreparties
Un merci et/ou un bisou et votre nom sur la liste des remerciements
pour 1,00 € et +
4 ARTINAUTES
9996 DISPONIBLES
1 euro ou plus, c'est super ! On a envie que ce projet soit soutenu par beaucoup de gens, qu'il soit véritablement populaire. D'ores et déjà, merci !
Un badge de Vaguement compétitifs ou de La violence des riches en plus de tout le reste
pour 10,00 € et +
12 ARTINAUTES
988 DISPONIBLES
Vous pouvez compter sur nous pour de jolis badges avec des images ou des slogans bien sentis, comme on dit !
Un apéro avec l'équipe et ce qui précède
pour 30,00 € et +
9 ARTINAUTES
491 DISPONIBLES
Bière, vin, soft ou eau minérale gazeuse enrichie en je-ne-sais-quoi, on est ouvert.e.s à partager le verre qui vous plaira, le soir du spectacle. On commencera par un, on verra où ça nous ménera..
Un livre dédicacé ou une affiche sérigraphiée en plus de tout le reste
pour 70,00 € et +
1 ARTINAUTE
199 DISPONIBLES
On n'est pas féru.e.s de consommation, mais on vous propose derepartir avec un livre d'utilité publique (qu'on essaiera de faire dédicacer si ça vous dit ?) ou une super affiche sérigraphiéedu spectacle !
Une invitation au spectacle en plus de tout le reste
pour 120,00 € et +
0 ARTINAUTES
A ce stade (120 euros, c'est une belle somme !), on peut en plus de tout le reste vous inviter au spectacle, à Lille, Paris ou ailleurs !
Un repas avec l'équipe en plus de tout le reste
pour 220,00 € et +
6 ARTINAUTES
94 DISPONIBLES
A ce niveau, on peut vraiment carrément vous inviter à manger un bon repas, préparé par nos soins ou vous emmener au restau. Avec un peu de chance et le hasard, on conviera peut-être des sociologues à notre table, qui sait ?