La tête des porcs contre l'enclos

Pourquoi cette collecte ? Le travail sur La tête des porcs contre l'enclos a demandé du temps. Celui de la recherche, de la délicatesse quant au propos abordé, de la patience enfin. Marine Mane et son équipe ont commencé à travailler sur ce spectacle dès 2012. Aujourd'hui, nous en sommes au moment des dernières répétitions. La date de création est imminente, et nous avons encore besoin de soutien, à la fois financier et moral, de personnes sensibles à notre sujet et à notre démarche.

La tête des porcs contre l’enclos :

C’est l’histoire d'un trajet particulier.

C’est une vue de l’intérieur.

Tout est dans la tête d'une petite fille, ce n’est ni vrai, ni faux, c’est comme ça que ça s’est passé dans sa tête à elle. Une trajectoire faite de déséquilibres, où l'amour paternel passe par le langage de la violence.

Cela fait longtemps que je tourne autour de cette histoire. Il y a 2 ans, j’ai écrit un texte très narratif, sous la forme d’un journal intime, "La trace". Insatisfaite par sa forme, je l’ai laissé de coté, y annotant de temps en temps des désirs d’images, de rythmes.

Et puis j’ai rencontré Lucien Reynes, acrobate. Il participait à un Laboratoire de traverse que j’organisais avec ma compagnie sur le thème de la violence et des limites. Il y eut ce moment où l’on sait qu’on a trouvé l’écho de ce que l’on cherchait, sans pouvoir le nommer. Un moment d’improvisation entre lui et Alexandre Fray. Une danse animale, une bataille archaïque entre hommes et ce qu’exprimait le corps de Lucien, ou la bataille de Lucien avec son propre corps, était bien au delà de ce que mes mots, seuls, pouvaient révéler de la mienne. Et tout s’est éclairé. « La Trace » s’est transformée. J’ai décidé que ce corps-là, celui de Lucien, était le mien, ou plutôt, était celui de cette petite fille grandie dans, par, avec le déséquilibre. Et de cette rencontre, celle d’un corps théâtral avec un corps circassien, d’une jeune femme se re-connaissant dans ce jeune homme, est née "La tête des porcs contre l’enclos".

Et puis il y a le hasard de Christophe Ruetsch dont j’avais entendu parler (beaucoup), écouté les compositions (un peu), et que je rencontre à Avignon un été. Et les autres compagnons, les fidèles Thomas Costerg et Bérengère Naulot côté lumières et scénographie, et Cathy Blisson, nouvelle venue dans le rôle de dramaturge. Une dramaturge qui conseille Vincent Fortemps et dont les "traces" noires me sautent immédiatement aux yeux.

Marine Mane