LA MAISON DES PAUVRES GARÇONS
court-métrage

Cette nuit, Loïc la passe chez Andréa, séduisant couturier de vingt ans son aîné, rencontré sur une appli. Mais au cours de la soirée il découvre une étrange créature humanoïde que le créateur élève dans son atelier et qui obéit à ses mouvements. Le jeune garçon se sent alors pris au piège.

Le point de départ de LA MAISON DES PAUVRES GARÇONS, c’est l’envie de mettre en scène un plan cul entre deux hommes qui ne partagent rien d’autre que leur sexualité. Je me suis questionné sur le caractère contemporain des aventures d’un soir. La communication permanente et les réseaux de notre époque réunissent couramment, dans la communauté homosexuelle du moins, des personnes dans un but très précis et rapidement atteint : faire l’amour. Rien de plus, rien de moins. J’ai envie d’en parler, de le montrer. Loin de vouloir le condamner je crois que le manque de romantisme et de temps pour le désir est regrettable. Je ne pense pas que le désir ait disparu de ma génération, je pense qu'il s'est déplacé. On désire des images, seul et obsessivement.

C'est un film qui parle du culte du corps, de la virilité, des représentations que nos temps contemporains véhiculent. Si le créateur ici domine les choses à première vue, il est en fait dépassé par ses préoccupations, son image et la recherche de la perfection. Je questionne aussi l'art et ses limites, l'idée du modèle, de la muse. Dans cette optique, je travaillerai sur le corps, d’où le choix de cette créature humanoïde. Elle sera interprétée par un danseur et tous ses mouvements seront chorégraphiés. Elle est vivante mais inhumaine, elle n’a d’ailleurs pas de nom.

Le cadre du film, c'est un appartement. J’ai toujours été fasciné par les grands logements parisiens dans lesquels je pouvais parfois pénétrer. Je me sens comme un intrus qui n’aurait jamais dû être ici. J’aime beaucoup m’imaginer la vie de son habitant, fantasmer sur des pièces secrètes qui renfermeraient une histoire. Avec ce film je peux en pousser une.

Pour ce film, j’ai une envie très forte d’emprunter des codes du film d’horreur et du giallo. Le décor de l’appartement sera kitch mais très soigné. Il est pour moi l’un des acteurs principaux du film et son grand espace permet de jouer avec les codes du film noir, de nourrir une dimension inquiétante avant l’apparition de la créature. J’ai aussi envie d’une musique qui réinvente ce code, c’est-à-dire qui l’accompagne mais qui soit en écho avec mon époque.

Je m'appelle Arthur Morard et je suis réalisateur & monteur à Paris. Vous pouvez découvrir une partie de mon travail juste ici : arthur-morard.com. J'ai réalisé un précédent film qui s'intitule CLOWN OU LA FIN DU CIRQUE, tourné en pellicule 16mm au printemps dernier. Il aborde des thématiques très différentes mais avec LA MAISON DES PAUVRES GARÇONS j'ai envie d'aller sur un terrain plus ambitieux, tant sur la mise en scène que le propos.

C'est aussi un moyen d'apprendre toujours plus et de poursuivre des collaborations avec des artistes-techniciens que j'ai rencontrés au fil de mes expériences. Enfin, c'est un projet qui pourra enrichir nos portfolios à tous et ainsi ouvrir de nouvelles opportunités. Ce film sera entièrement autoproduit et nous cherchons encore aujourd'hui différentes sources de financement pour le réaliser. Cette collecte de fonds en fait partie. Un immense merci pour votre générosité qui saura être récompensée par des contreparties.