La Divine Usine à Avignon 2023

Mademoiselle Océan

de Stephen Pisani du 7 au 29 juillet, Théâtre de l’Isle80

Jeune public Théâtre, marionnettes et musique.

50 minutes Avec Leidana Abdallah et Benjamin Lull Mise en scène et conceptions Océane Fillion et Stéphanie Slimani Musique Benoît Olive Pièce lauréate du dispositif Constellations*.

L’histoire : Juliette est une petite fille à la vie bien compliquée : des parents qui parlent fort et ne se comprennent plus. Elle voudrait les voir disparaître parfois. Alors elle écrit des histoires, remplit son carnet et s’invente des personnages. Une page blanche ressemble un peu à la surface d’un océan. Un endroit de sincérité et des possibles où les morts peuvent ressurgir, où toutes les pensées qui nous traversent peuvent s'exprimer et les disputes laisser la place aux retrouvailles. Jusqu’au jour où l'un de ces personnages vient à quitter son cahier à histoires. Mais celui-ci n'est alors qu'une esquisse et Juliette est appelée à lui donner une identité pour qu'il puisse vivre sa vie de personnage à part entière. L’auteur : Stephen Pisani est auteur, metteur en scène, comédien et enseignant au Conservatoire d’Avignon. En 2004, il rencontre André Benedetto et fait ses premières armes de comédien auprès du fondateur du Off. Désireux de poursuivre sa formation, il rentre au Conservatoire d’art dramatique d’Avignon en 2007, alors sous la direction de Jean-Yves Picq, où il découvrira la mise en scène et les écritures contemporaines.

L’intention : Un théâtre de corps, d’objet et de papier Dès la première lecture du texte de Stephen Pisani, nous avons pensé à travailler le matériau papier. Par toutes les formes qu’il peut prendre, par ses textures changeantes : le lisse, le froissé, en pâte, en lambeaux, en confettis, en grands lais, en support d’ombres ou de lumières, en origami... le papier nous plonge souvent dans l’enfance et ses souvenirs. C’est au travers de ce matériau à la fois simple et multiple, tout comme l’aventure de Mlle Océan, que nous souhaitons raconter cette histoire. Tour à tour, les comédiens incarneront les parents, puis redeviendront marionnettistes, dans un ballet à la fois simple et dessiné. Sur la table, les personnages principaux : Juliette, Léo. Ils seront les marionnettes principales, d’une trentaine de centimètres de hauteur. Un cahier géant qui emmène Juliette à travers son histoire, un papy squelette qui la guide dans les beaux souvenirs de sa vie Un univers poétique magnifié par la musique originale du compositeur Benoît Olive, qui signe toutes les musiques de la compagnie. La place du sensoriel est aussi importante pour la compagnie, et elle s’associe cette année avec la maison de parfum «Zoologist», dans un partenariat original, car le parfum «Squid» (Lauréat du parfum extaordinaire 2020) devient l’identité olfactive du spectacle, de manière subtile et aérienne.

*Lauréat du dispositif Constellations : AF&C et les E.A.T, avec le soutien de la SACD, ont imaginé pour le festival Off un nouveau mécanisme de soutien à la création, à la production et à la diffusion de nouvelles écritures intitulé Constellations. Après avoir lancé un appel à candidatures pour les textes, Constellations s’est ouvert aux compagnies et aux sociétés de production souhaitant soumettre un projet de mise en scène pour l’un de ces textes. Constellations a accueilli ainsi pour sa première édition, cinq textes sélectionnés par les EAT via deux comités.

La Métamorphose

Libre adaptation de Franz Kafka du 7 au 29 juillet, Théâtre du Rempart

à partir de 12 ans 52 minutes

Théâtre, danse et musique

Seul en scène interprété par Killian Chapput

Mise en scène de Stéphanie Slimani Adaptation de Stéphanie Slimani et Benoît Olive

Création sonore de Benoît Olive

L’histoire

La Métamorphose de Franz Kafka, publiée en 1915, est probablement une des oeuvres les plus célèbres de l’auteur. La nouvelle décrit la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsa, un représentant de commerce, qui se réveille un beau matin transformé en un monstrueux insecte. En retard pour son travail, il tente malgré tout de se préparer mais ne parvient pas à sortir de son lit. Son père, sa mère et sa soeur vont découvrir avec horreur son nouvel état d’insecte. Son père le prend de haine, sa mère ne supportera pas sa vue. Seule sa soeur Grete surmontera son dégoût pour le nourrir. Gregor accepte presque son sort, s’inquiète pour les autres, pour le manque à gagner que son état impose. Exclu, nuisible, improductif, Gregor se laissera mourir.

Une pièce en sons et mouvements

Seul en scène, Killian Chapput incarne Grégor Samsa. Seul mais accompagné, nimbé, de voix off (celles d’une narratrice, de sa soeur, du fondé de pouvoir et de sa propre voix en écho) et de sons hypnotiques et organiques. De la même manière que l’enfant est fasciné par l’observation des fourmis, le spectateur est convié à observer la transformation du personnage. Sur scène, un simple lit. Il est le centre du plateau, le centre d’une spirale parfaite qui guidera l’ensemble de la scénographie. Une valise posée et, abandonnés au sol, quelques vêtements. Une scénographie volontairement dépouillée, laissant toute la place au corps et au mouvement. Une voix féminine, au timbre profond, accompagne le spectateur tout au long du spectacle. Elle se fait entomologiste. Elle décrit. Sa froideur clinique tempère le corps puissant et transpirant de Grégor. Autant que la voix et le texte, la création sonore joue un rôle fondamental et forme le dernier partenaire de ce trio.

Animalité et émotions

Voix, son et corps s’écoutent, se répondent et vibrent de concert. La bande son, d’un seul tenant, oblige le comédien a une immédiateté, à une intensité folle et une rigueur de jeu millimétrée. Librement adaptée, les axes retenus pour approcher la nouvelle de Kafka ont été l’aliénation au travail, l’enfermement, l’altérité et l’animalité chez l’homme. Des thématiques qui restent puissamment contemporaines. Inspirée par la danse et par la théâtralité du mouvement, Stéphanie Slimani aime à retenir l’intense, l’essence des émotions et des êtres. L’acteur, investi dans la moindre de ses cellules, explore sur scène son corps, dans sa puissance mais aussi sa fragilité. Il en ressort une création organique, vibrante qui invite le spectateur à un voyage sensoriel et sensible.

Avec les voix de Johan Cerisier, Laurie Rudloff, Anaïs Pascal Savoye et Pascal Fromage

En coproduction pour Avignon avec NO/ID* Lab.

Avec le soutien de : Le Télégraphe, Le Volatil , l’Espace Culturel Henri Tisot