INTROVERSUS

De la Russie à la Bretagne, une traversée qui parle à chacun : l’isolement, le voyage, la liberté. L’histoire singulière d’une jeune femme qui transforme la fragilité en puissance - et une expérience intime qui s’ouvre sur l’universel. Une odyssée intime, poétique et politique.
 

Le projet

En 2019, grâce et avec son ami Yvan Tellier (russophone), Bruno Deniel-Laurent rencontre Yulia Borisova. Elle a 28 ans. Poétesse russe, polyglotte, elle parle couramment Breton. Introvertie, agoraphobe et déscolarisée depuis l’adolescence, elle vit depuis des années, recluse, derrière les murs de sa chambre. Elle y a bâti un monde qui déjoue tous les pronostics : un territoire d’art, de poésie et de langues entremêlées. Un espace intérieur si vaste qu’il l’a menée, contre toute attente, à devenir la première autrice non bretonne lauréate du Prix Xavier de Langlais, prestigieuse récompense de la littérature bretonne.
 

Mars 2020. Alors que le monde se fige sous la menace du coronavirus, Yulia décide de traverser l’Europe avec Yvan et Bruno. Ce paradoxe fondateur devient un film sur la résistance douce, l’humour discret, l’émerveillement obstiné. Un road-movie improbable vers une Bretagne confinée. Un voyage intérieur, à rebours des peurs collectives, où la claustration devient un geste d’insoumission et la fragilité un moteur de liberté.

Pourquoi ce film ?

Parce qu’il interroge notre époque, nos peurs, nos enfermements choisis ou subis.
Parce qu’il parle de liberté là où on ne l’attend pas. Introversus (mot latin qui signifie « [tourné] vers l’intérieur ») est un portrait poétique et profondément politique : il questionne nos certitudes sur la vulnérabilité, la désobéissance et le prix de nos libertés.

Intentions du réalisateur, Bruno Deniel Laurent  

Depuis toujours, je filme ce qui résiste à la visibilité : vies souterraines, voix oubliées, mondes intérieurs. Avec Yulia, cette intuition trouve son accomplissement. Sa claustration - qui pour moi serait un cauchemar - est pour elle un territoire de création. Elle a fait de la langue bretonne, incompréhensible pour son entourage, un refuge imaginaire et un espace de liberté.

Son parcours résonne intensément avec l’expérience collective du confinement de 2020, marqué par la peur, le repli et l’obéissance généralisée, mais aussi avec les crises mondiales plus récentes, comme la guerre en Ukraine. Ces événements ont rendu le tournage du film particulièrement difficile et m’ont obligé à repenser ma narration. Cela m’a aussi permis de mieux comprendre qui est vraiment Yulia, sa complexité, afin de trouver la forme la plus juste pour transmettre son univers à l’écran. Ces années, ponctuées d’incertitude, m’ont ainsi permis de développer une narration plus intime et de renforcer la force émotionnelle du film, une dimension rendue possible grâce à la relation que j’ai tissée avec Yulia depuis 2019 et au recul que j’ai acquis aujourd’hui.

À travers elle, je veux sonder nos zones d’ombre :
Quelles libertés sommes-nous prêts à sacrifier ?
Quelles fictions intimes nous protègent ?
Et que peut la poésie lorsque tout vacille ?

Introversus sera une immersion sensorielle dans une vie intérieure qui n’est pas un enfermement, mais un choix qui révèle une force.
 

Intentions des producteurs, Hassan Lakdari (Ladybirds Films)   

Quand je suis arrivé chez Ladybirds Films, Introversus m’a été confié comme un projet déjà singulier. Ce qui m’a immédiatement convaincu, c’est la puissance intime du sujet : le portrait d’une jeune femme agoraphobe dont l’histoire résonne bien au-delà de son enfermement. J’ai été touché par la finesse du regard de Bruno Deniel-Laurent, par sa manière d’aborder des territoires fragiles avec pudeur, poésie et exigence.

J’ai aussi été séduit par l’audace formelle du film : ce mélange de pellicule, d’archives, de vidéos de téléphone, cette écriture visuelle presque mentale qui ose franchir les cadres. J’ai senti que ce film avait quelque chose de véritablement rare — un espace où l’intime devient politique, où un parcours personnel ouvre une réflexion sur nos peurs, nos limites et notre liberté. C’est cette force humaine, cette vision artistique et cette profondeur qui m’ont donné envie de m’engager pleinement dans l’aventure que m’a confiée Hélène Badinter. Les liens solides qui l’unissent à Bruno depuis On achève bien les livres expliquaient la confiance qu’elle plaçait dans ce projet. J’étais enthousiaste.

Je ne savais pas encore que ce film traverserait des événements qui dépasseraient largement le cinéma : une pandémie mondiale, une guerre, des interruptions successives, des détours inattendus du récit, des années de maturation qui ont transformé le film autant qu’elles m’ont transformé, moi, en tant que jeune producteur.

Produire un film sur un temps aussi long est complexe, parfois déroutant, souvent fragile financièrement, mais c’est une expérience rare. Ce temps nous a obligés à rester à l’écoute du réel, à accepter que le film évolue avec Yulia, avec le monde, et avec nos propres regards. Et c’est précisément pour cela que je me suis engagé dans Introversus : parce qu’il ne raconte pas simplement une histoire, il interroge nos enfermements, nos peurs, notre capacité à avancer malgré tout. Il porte une dimension humaine, intime et politique qui, pour moi, justifie chaque effort.

Je vous épargnerai les détails des tribulations, déconvenues et du véritable parcours du combattant qu’est la production indépendante. Avec le temps, j’ai appris à rebondir, à trouver des solutions là où tout semblait bloqué. Et si j’ai tenu le cap, c’est parce que j’ai pu compter dès le départ sur Bruno, sur des talents formidables à chaque poste, sur une équipe patiente, investie, et sur le soutien indéfectible d’Hélène Badinter, de toute l’équipe de Ladybirds Films, de toutes celles et ceux qui ont œuvrés et de tous nos partenaires. Ressentir que chacun, sans exception, est convaincu par ce film de longue haleine est un véritable moteur - la même énergie guide maintenant la post-production

Aujourd’hui, alors que nous approchons de la fin du montage et de la finalisation du film, je mesure le chemin parcouru. Cette traversée parfois rude mais toujours passionnante n’a fait que renforcer ma certitude : j’ai eu raison de m’engager dans Introversus.
 

Un projet mûri et une mise en scène

Bruno Deniel-Laurent filme les mémoires invisibles et les marges avec une sensibilité rare où l’image et le son deviennent matière vivante. Pendant cinq années, entre 2019 et 2024, Bruno Deniel-Laurent et Yvan Tellier ont accompagné Yulia dans un parcours irrégulier, fragile et profondément humain. Le départ de Yulia hors de sa chambre constitue l’axe poétique, politique et dramaturgique du film. 

Ce chemin à travers l’Europe, vers la Bretagne, pose également un aspect central du film : la relation de Yulia à la langue bretonne et sa culture. Cette langue minoritaire devient pour elle un espace de respiration, un territoire imaginaire, un rempart contre l’angoisse. Ainsi, le film interroge la manière dont une langue peut ouvrir un horizon quand tout semble clos. 

Dans un contexte de durcissement politique, la crise Covid, la guerre en Ukraine, son départ prend un sens qui transcende notre rapport au monde : il devient un geste de résistance intime, un mouvement vers la liberté.
 

Une mise en scène sensible, patiente et cinématographique  

Bruno Deniel-Laurent a une démarche qui repose sur :

• un tournage étalé sur cinq ans, en respect de l’état psychologique de Yulia ;
• une caméra attentive, jamais intrusive, qui privilégie des plans fixes où l’émotion peut affleurer ;
• une direction délicate, laissant surgir naturellement la peur comme le rire ;
• une écriture visuelle qui met en scène les seuils, les portes, les rues comme autant de passages à franchir ;
• Une forme qui mêle pellicule, vidéo, archives. 

Le réalisateur utilise également l’humour comme contrepoint discret. Le film montre les efforts, les hésitations, parfois burlesques, parfois héroïques, d’une femme qui se réinvente.
 

Une équipe créative et talentueuse  

Le montage, dirigé par Corentin Doucet, sculpte un récit poreux et vibrant. Un langage visuel unique porté par la musique immersive de Raphaël Mars. Le mixage de Damien Tronchot et l’étalonnage de Youen Marivain parachèvent cette matière sensible pour donner naissance à un film à la fois fragile et puissant.

Une production solide 

Introversus est produit, porté et soutenu par :

• Ladybirds Films, engagé depuis l’origine,
• L’Œil Vif Productions, coproducteur installé en Occitanie,
• Les Films de l’Autre Côté, qui assurera la post-production en Bretagne
• Emglev - Ti ar vro - Bro Gwened, partenaire culturel essentiel pour la valorisation de la langue bretonne.

Le film bénéficie aussi :

• Du soutien du CNC ;
• Des Régions Bretagne et Pays de la Loire ;
• De Vosges TV ;
• Et s’inscrit dans une perspective de diffusion grâce aux réseaux Zoom Bretagne, Scala en Pays de la Loire et à d’autres circuits régionaux et internationaux.

Ce qu’il reste à faire

Après toutes ses années de tournage, de prémontages, une pandémie mondiale et une guerre, toutes les images du film sont enfin réunies. 

Le budget total est de 138 000 €.
Il nous manque 15 000 € pour finaliser le film.

Ces fonds permettront de financer :

• 4 jours de mixage
• 4 jours d’étalonnage
• L’achat des droits des archives
• La création de la musique originale
• Les frais techniques et de communication pour la diffusion en festivals et en salles

 Il ne manque plus que la dernière impulsion pour que le film vive !  

Aidez-nous à offrir au monde l’histoire de Yulia et à faire exister

Introversus !