IMMORTELS

QUI SOMMES-NOUS?

La Compagnie Les Immortels est une compagnie crée en 2020 basée à Paris. Elle rassemble des artistes issus de toute la France, de formations théâtrales (entre autres: Cours Florent, l’ESCA, CNSAD, Actors Factory...) mais aussi de formations différentes et d’horizons divers. L’équipe se confronte à son premier spectacle ensemble. La compagnie revendique des messages forts qui, ils espèrent, feront changer le monde. Elle mêle théâtre, musique, travail chorégraphique et réflexion citoyenne.

QUEL EST NOTRE PROJET?

Joachim, 19 ans, vient de perdre son frère Samuel dans un accident. Plusieurs zones d’ombres planent autour des circonstances de cette mort. La police conclue à un accident, une chute mortelle du haut d’un toit. Pour connaître toute la vérité, une enquête commence alors pour Joachim, il décide d’aller à la rencontre du groupe d’amis de Samuel. Un groupe de jeunes militants contestataires ultra politisés. Marqués par les crises économiques qui secouent actuellement l’Europe, ils interrogent l’héritage des ainées et leur avenir incertain. Joachim fait face à trois garçons et trois filles, six morceaux de lui-même, six miroirs, six raisons de penser qu’il est sûrement responsable de cette mort. Pour William, Mona, Chloé, Isaac, Fausto et Linda démarre un long combat pour tenter de retrouver l’équilibre de ce clan, de cette meute alors qu’ils ne sont plus que six. Pour Joachim, il est primordial d’essayer tant bien que mal de recoller les morceaux d’un esprit complètement détruit. Comme le chiffre 7 dont on aurait coupé la tête, tout se met alors en place pour réinventer la magie, reconstituer le cercle parfait, retrouver enfin ce septième et recommencer comme avant. Car, certain comme William et Mona n’acceptent Joachim que comme le fantôme de Samuel, jusqu’à pousser notre héros dans son aveuglement pour le confondre complètement avec son frère disparu. Un deuil difficile à accomplir, car Joachim ressemble terriblement à son frère. Un monde traversé par des ombres du passé au cours de laquelle Joachim devra se battre pour devenir enfin lui même.

QUAND ET OU NOTRE PROJET VERRA LE JOUR?

Nous avons des auditions dans les théâtre parisiens à partir de février mais surtout: Nous avons obtenu une place à Avignon pour cet été et nous avons besoin d'aide pour financer le festival et ainsi espérer être programmer dans le plus d'endroits possible. Je viens de Corse et du Sud-Ouest où je suis en discussion pour jouer cette pièce dans ces endroits qui me tiennent énormément à coeur. J'aimerai également donner accès au théâtre à des gens qui viennent d'endroits plus précaires ou éloignés de la culture, sur les îles par exemple.

POURQUOI CE PROJET NOUS TIENT-IL A COEUR?

« Dis, qu’as-tu fait(...) de ta jeunesse ? » se demande le vieux Verlaine dans un poème de Sagesse.

Nous avons entre vingt et trente ans, nous sommes fatigués et déçus de nous approcher d’un futur proche appelé « l’avenir » dont l’horizon embrumé d’obstacles s’impose à nous. Bien sûr, nos rêves nous aident, c’est apaisant de s’autoriser à fermer les yeux et quitter la réalité, c’est rassurant de se noyer dans nos rêves d’enfants auxquels on s’accroche dans des moments de vulnérabilité. Mais à chaque nouveau réveil, des nouvelles questions et incertitudes nous traversent. Nous ne voulons pas nous sentir coupables et responsables de demain. Nous sommes les constructeurs du prochain chapitre et non les observateurs de sa chute. Nous voulons écrire la suite.

QUE FAIRE ET PAR OU COMMENCER?

Soulever des questions que nous procure cette pièce et espérer qu’elles traversent l’esprit des spectateurs.
Comment tuer le système avant qu’il nous tue? Comment grandir et s’émanciper? Comment se faire respecter et se respecter soi-même? La non violence est-elle efficace pour se faire entendre? Qu’elle est la frontière entre le virtuel et la réalité? Jusqu’où sommes nous prêts à aller pour sauver l’honneur d’un frère qui s’est suicidé? Qui suis-je?
J’ai choisi de mettre en lumière la génération Y et son avenir incertain. Nous avons tous rêver d’être comédiens pour raconter des histoires, pour dire à voix haute ce que tout le monde pense tout bas car nous avons l’opportunité de monter sur une scène, d’être écouté et d’avoir l’attention d’un public. Apporter une mise en scène, des voix et des gestes à un texte permet d’élargir l’éveil des esprits.
C’est l’histoire d’une évolution personnelle, une histoire de fantôme moderne entre rejet et fascination. Une histoire dans laquelle on regarde autant en arrière qu’en avant pour s’en sortir. Une histoire de résistance entre l’art de la débrouille et l’esprit collaboratif.
Indignée, révoltée par la crise économique contemporaine, politisée plus que désabusée, notre génération ne croit plus aux grandes promesses idéologiques et cherche à démanteler le système.
Ils sont sept comédiens et un musicien sur le plateau, trois filles et quatre garçons, des jeunes adultes au sortir immédiat de l’adolescence. Itinéraire d’une adolescence où toute la folie et la démesure ont encore leur place.
Immortels est une subtile combinaison de la pesanteur de l’âge adulte et la légèreté de l’adolescence. L’empressement menant à l’emphase d’une génération qui se pense immortelle...
Victime de cette société, nous soulevons des questions et nous sommes en colère, cependant nous nous autorisons à rêver et à être vulnérables pour que le détour transperce les âmes et donne un théâtre poétique, fictif, mais soit un tremplin pour nos débats, nos assemblées et nos rues.

POURQUOI AVOIR CHOISI DE FAIRE UNE COLLECTE POUR CE PROJET?

J’ai découvert cette pièce à sa sortie, en 2014, et depuis j’y pense. Elle me trotte dans la tête. J’avais peut-être besoin de ces 7 ans de réflexion, de laisser murir ce texte dans mon esprit...
A chaque relecture, je comprenais de nouvelles choses, je retombais amoureuse de ce récit que je trouvais de plus en plus actuel.
Plus motivée que jamais, aujourd’hui je veux aborder ce texte sur une scène devant un public, nous avons pleins de choses à dire, cela fait des mois que le monde ne tourne pas rond grâce et à cause de quoi, chaque jour nous nourrit et en paradoxe, nous donne la dalle.

Grâce à Immortels, nous nous questionnons sur l’avenir, sur notre génération, sur l’individualité, sur les crises politiques, économiques et identitaires.
Grâce à Nasser Djemaï, nous avons décidé de parler ouvertement de situations et de crises réelles, trop souvent déguisées par une société qui essaye de nous endormir, à travers Immortels.
Quoi de mieux que de se servir d’un espace de liberté pour aborder des sujets tabous qui nous divisent alors qu’ils sont tellement collectifs? Sur un plateau, nous sommes à nu livrés à nous-même sous un projecteur avec le droit à la parole, nous souhaitons éveiller les esprits. Nous vivons dans une période difficile, presque irréelle, nous vivons cette crise du covid en ayant entre 20 et 30 ans. Au climax de nos construction personnelles, de notre rencontre avec nous-même.
Nous avons été emprisonnés et coupés de l’extérieur, du contact humain, de la culture. Nous somme en pleine « nouvelle » crise, alors que, comme l’a exprimé Nasser Djemaï, on ressentait encore les répercussions de la crise financière de 2008 qui avait endetté l’État, un endettement qui s’était fortement répercuté sur les dotations des collectivités locales, qui elles, avaient baissé leur soutien au monde culturel, et notamment aux petites structures qui forment le maillage le plus large en France.
On a peur, peur d’avancer avec un État qui s’endette d’avantage et qui va le faire peser sur les collectivités locales et, par ricochets encore une fois, sur le monde culturel.
Comme la culture est la cerise sur le gâteau et non la priorité, nous avons tous très peur pour l’avenir. Nous avons plus que jamais envie de la sauver. Et c’est un cadeau de pouvoir s’exprimer ainsi.
Tout le monde est impacté, nous avons peur que la culture reste sur le carreau et nous voulons agir avec un théâtre sincère.