FANNY

NOTE D'INTENTION

« La création de "Marius" au Théâtre du Pavé à la rentrée 2020 fut un moment assez rare au théâtre, une sorte "d'état de grâce". Dès les premières lectures, nous avons senti qu’il se passait quelque chose de très fort. Ce n’est pas commun, souvent c’est beaucoup plus laborieux. Et la magie a opéré assez vite entre nous. Puis, le public est venu conforter cette impression. Il a été au rendez-vous très vite et nous a rassurés sur notre travail. Ce sont ces deux éléments-là, la troupe et le public, qui nous ont donné l’envie d’aller plus loin.

A la fin de Marius, on se sent très vite orphelin, on se dit qu’on ne peut pas laisser cette petite comme ça, sur un bord de table en train de s’évanouir, c’est injuste, cruel et violent. On a envie de la prendre dans nos bras. La pièce arrive avec ce questionnement : est-ce que ça ira mieux pour elle ?

Si dans Marius, le sujet c’est l’amour impossible, la séparation, le destin, symbolisés par la mer, le thème de Fanny c’est l’errance d’une jeune femme, il y a un siècle, dans un monde où rien n’est fait pour elle. Cela nous questionne beaucoup sur le sort de la femme en général. Cela nous semble lointain, et pourtant tout n’est pas résolu aujourd’hui pour les femmes.

Lorsqu’elle apprend qu’elle attend un enfant de Marius, qui l’a abandonnée, sa première réaction repose sur l’instinct de la femme qui veut retrouver sa liberté, qui n’est pas dans le reproche et l’acrimonie, et qui se voit assumer d’être fille-mère par son travail. Elle préfigure ce que deviendra la femme. Mais la culture de l’époque et le patriarcat écrasent tout cela.

L’écriture de Pagnol, n’est pas prétentieuse, elle semble très modeste. Pourtant, on devine un énorme travail. C’est ciselé, précis et percutant. Il touche juste, que ce soit dans le rire ou dans l’émotion. Derrière cette façade un peu populaire, un peu comique, on s’aperçoit qu’il va beaucoup plus loin. Alors, pour une fois, ce ne sont pas les rois, les reines, les héros et les demi-dieux qui vivent des choses extraordinaires, des sentiments forts, douloureux, violents. C’est la marchande de coquillages, la poissonnière, le cafetier, le marchand de voiles, tout un quartier. Pourquoi ces sentiments seraient-ils réservés aux rois, comme dans la tragédie classique ?

On ne sait pas comment l’appeler, cette œuvre… C’est une tragédie populaire. » Francis Azéma

« FANNY » est programmé au Théâtre du Pavé à Toulouse du 28 septembre au 10 octobre 2021.

POURQUOI NOUS SOUTENIR

Nous faisons appel cette fois encore au mécénat car, malgré le contexte sanitaire, nous n’avons pas voulu renoncer aux exigences du projet, notamment en termes de scénographie (3 décors). Quelles que soient les conditions sanitaires d’accueil du public pour les fêtes de fin d’année, notre politique tarifaire, qui favorise l'accès du plus grand nombre à la culture, demeurera inchangée, quoi qu'il en coûte.