Après l’annulation de nombreuses représentations de notre dernière création -Dimanche napalm de Sébastien David, (créée en novembre 2019) - nous avons fait le choix de ne pas laisser mourir ce spectacle en l’emmenant au Festival OFF d’Avignon 2021.

Du 7 > 29 JUIL à 19H10 - PRÉSENCE PASTEUR (13 rue du Pont trouca)

En Avignon, nous savons qu’il rencontrera le public, les pros et la presse…

En Avignon, nous savons que nous aurons la chance de jouer un spectacle qui sans cette vitrine serait mort-né, comme tant d’autres cette année...

Pour notre Compagnie, il s’agira de notre première participation au OFF. Aussi, avec ce spectacle à 6 comédiens sur scène, nous sommes un peu « hors format » par rapport à ce qui est habituellement présenté en Avignon. Il s’agit donc d’un investissement important pour nous (salaires, hébergements, location de salle de spectacle, repas…) car sur le Festival OFF c'est aux compagnies de tout assumer financièrement !

Fragilisé par la crise, ce spectacle n’a pas rejoué depuis mars 2020, aussi nous sollicitons votre aide pour consolider notre budget et faire de cette édition 2021 une réussite et une étape importante pour ce spectacle et notre compagnie.

Le spectacle :

A Montréal, après avoir participé à un mouvement social et avoir tenté de se suicider, un étudiant se retrouve coincé sur un fauteuil roulant en convalescence dans sa famille. Il entame alors une grève de la parole en renonçant à essayer de se faire entendre. Résignation ou résistance ? Autour de lui, sa famille s’agite, lui parle, lui rend visite, et petit à petit se confesse en déballant vies cachées et secrets enfouis. Écrite sur les cendres du Printemps Érable Étudiant de 2012, la pièce dresse un portrait de famille, entre humour et drame, où le silence, plus fort que les mots, révèle la face cachée de la middle Class. Sébastien David, jeune auteur québécois fut lauréat avec cette pièce du Prix du Gouverneur Général du Canada en 2017. Son texte est mis en scène pour la première fois en France par la compagnie Ces Messieurs Sérieux.

L'équipe :

Mise en scène - Renaud Diligent / Avec : Josée Drevon ou Jeanne Dubois (en alternance), Jean- Frédéric Lemoues, Géraldine Pochon, Rainer Sievert, Julie Teuf et Yitu Tchang / Dramaturgie - Maya Boquet / Scénographie - Emmanuelle Debeusscher / Lumières - Benjamin Crouigneau / Costumes - Julie Lardrot / Son - Christophe Pierron / Maquillages et coiffures - Marion Bidaud / Chargée de production - Camille Oneglia / Admin de prod et diffusion - Marie-France Pernin / Régies - Anthony Dascola, Guillaume Junot

Le mot du metteur en scène :

J’ai découvert Dimanche napalm de Sébastien David dans l’entre deux tours de la dernière élection présidentielle. À ce moment-là deux évènements s’entrechoquent et me bouleversent : ce second tour des présidentielles qui s’annonce entre la représentante de l’extrême droite et le représentant du néolibéralisme, et les manifestations contre les lois du travail un an auparavant.

À l'époque, nous sommes en 2017 et les gilets jaunes sont encore des accessoires du code de la route, rangés sous les sièges des voitures (à n’utiliser qu’en cas d’accident !!)...

Le spectacle est créé en novembre 2019 à MA scène nationale - pays de Montbéliard. À ce moment-là, peux de monde sait ce qu'est un corona virus et on est très loin d'imaginer que des millards de personnes se confineront un jour sur la planète....

Le point de départ de Sébastien David se trouve dans le mouvement du « printemps érable » qui a secoué l'actualiité du Québec en 2012. Ce mouvement « des carrés rouges » est né de la gronde des étudiants face à l’augmentation de plus de 80% de leurs frais de scolarité. Il a tenu plus de six mois ; est passé du simple piquet de grève à la manifestation gigantesque ; du concert de casseroles orchestré devant les bâtiments d’états, aux défilés dans le plus simple appareil. Les étudiants n’ont rien lâché et ont fini par obtenir la démission du gouvernement et l’abrogation de la loi. En apparence, la jeunesse a triomphé. Mais en réalité de nombreuses revendications sont restées lettres mortes, rendant cette victoire amère pour une grande majorité de ces Carrés Rouges.

L’action de la pièce se déroule au lendemain de ces évènements et traite de leurs conséquences dans un cercle familiale restreint. Dans le texte, seules quelques références à ce contexte nous sont données.

Le sujet pour l’auteur se situe ailleurs : Comment l’intime est politique ?

Devant ce mur du silence insupportable, ce jeune homme va peu à peu devenir involontairement le confident de la famille. Jour après jour il voit le verni familial craquer en laissant apparaître lʼobscénité et lʼabsurdité des fêlures intimes de chacun.

Ce silence provocateur déclenche ainsi malgré lui dans son entourage un besoin de révélation, dʼaveu, de surgissement de rêves, de frustrations et d’espoirs refoulés de tous, en laissant une grande place à l’humour. La pièce suit jour après jour les visites individuelles à ce garçon qui se tait obstinément. Elle dévoile ainsi petit à petit le malaise enfoui de la Middle Classe de banlieue...

Mais au delà de ce contexte politique, cette pièce, venue de nos « cousins » du nouveau monde, avec cette langue si différente et si proche, nous parle à la fois dʼintime et de politique ; de fracture entre lʼurbain et le rural - la ville et la banlieue ; du conformisme et du progressisme ; de héritage et de la transmission ; et de notre présence au monde.

Les révélations familiales vont transformer le jeune homme. Son mutisme politique initial va se transformer peu à peu en stupéfaction.

La forme de lʼécriture de ces monologues adressés à ce fils me font penser à des portraits introspectifs. Ce qui mʼintéresse ici, est de faire ressortir le politique de cette parole intime. Comment faire entendre ces parcours, ces portraits comme la résultante dʼenjeux sociologiques plus larges et plus complexes. Comment les problématiques de chacun, du père qui cherche à fuir sa famille, de cette mère qui tente de tout faire pour tenir son foyer, de cette sœur obèse victime de harcèlement scolaire, rentrent en interaction et en conflit avec la volonté politique et symbolique du silence du fils...

Renaud Diligent

Les soutiens :

Production : Compagnie Ces Messieurs Sérieux

Co-production : Espace des Arts - scène nationale de Chalon-sur-Saône ; MA scène nationale - Pays de Montbéliard ; La Maison / Nevers Agglomération – scène conventionnée art en territoire ; Maison Jacques Copeau, Pernand - Vergelesses / Maison des illustres et le soutien en résidence du Théâtre – scène conventionnée d’Auxerre, de l’Atheneum service culturel Université de Bourgogne et de l’ARTDAM. La Compagnie Ces Messieurs Sérieux est conventionnée par la Région Bourgogne - Franche-Comté et par la Ville de Dijon. Avec le soutien du Ministère de la Culture DRAC Bourgogne – Franche-Comté ; du Conseil Départemental de la Saône et Loire ; du Conseil Départemental de la Côte d’Or ; de l’ADAMI ; de la SPEDIDAM. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et du FIJAD / DRAC et Région PACA.

La compagnie Ces Messieurs Sérieux :