Démocratie : Paoli / Bonaparte

Paoli & Bonaparte " Démocratie…"

Je suis un passionné de dramaturgie et d'Histoire; de l'analyse du pouvoir, du choc des hommes de pouvoir et du gouvernement des hommes. Et dans ce cadre j'aime la formule qui s'adapte bien au théâtre et qui consiste en un lieu clos à confronter dans un match verbale sans concessions deux personnages charismatiques avec en arrière plan une période cruciale et troublée.

Ainsi ma référence dramaturgique est avant tout "Le Souper" qui confronte les immenses personnages historiques que sont Talleyrand et Fouché.

Mais bien évidemment, aussi, "Diplomatie" et "Meilleurs alliés" entre autres ... Le film "Une journée particulière" aussi ...

Avec en ligne de mire, si le spectacle se met en place et a du succès, d'en faire un film.

Le projet consiste donc en la création de cette pièce de théâtre dans un petit théâtre parisien (genre Essaion, Lucernaire ...) pour une session de 24 spectacles à raison de 2 par semaine sur une période de 3 mois. Et ce à l'automne 2024.

La collecte est pour moi la seule solution pour réunir de quoi rendre possible cette création théâtrale.

Déclaration d’intention :

La démocratie ! Sommes-nous à la hauteur exigée par elle ? La méritons-nous cette démocratie pensée par une élite comme une aristocratie pour tous… Imaginée par des hommes « exceptionnels » et « raisonnables », et qui, pour fonctionner, exige des trésors de patience, d’écoute, d’intelligence, de vision, et donc, sans doute, surestime le peuple des électeurs.

Qui peut y croire ? Mais en même temps, si l’on écoute Churchill, « la démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres » ! Vaste sujet dont la réponse fuit devant nous, tel un Graal inaccessible, au fil de l’Histoire des peuples... et continue à nous échapper de nos jours à travers l’époque troublée que nous traversons …

La démocratie, vaste sujet ayant largement occupé les pensées de Rousseau, Voltaire, Montesquieu, et dont les réflexions ont imprégné le 18éme siècle et ses enfants sur plusieurs générations dont Pascal Paoli et Napoléon Bonaparte.

Ces deux fortes personnalités historiques sont mises en scène dans cette pièce dans une controverse, un duel verbal, qui les oppose et les rapproche tour à tour sur le sujet majeur du « gouvernement des hommes » à travers la problématique corse.

Problématique corse de la fin du 18e siècle, en pleine Révolution française, qui fonctionne comme un laboratoire de réflexion universelle sur la démocratie et le gouvernement des hommes.

Première constitution au monde !

Pourquoi Paoli et Bonaparte ? Pourquoi la Corse ? Parce que Pascal Paoli, son emblématique héros, fut le premier au monde à mettre en place, en Corse, une Constitution inspirée par Jean-Jacques Rousseau, dans le droit fil du siècle des Lumières. Et que Bonaparte s’est nourri de l’esprit de Paoli tout au long de son adolescence et ses études entre autres à Brienne le Château.

Donc, le sujet de cette pièce traite à la fois de la Corse et de son Histoire en particulier avec de troubles ressemblances entre celle de 1790 et celle d’aujourd’hui, et, de manière plus générale, de la démocratie comme méthode de gouvernement des hommes.

Au-delà d’une réflexion politico-philosophique que l’on pourrait craindre rébarbative, c’est avant tout le choc passionnant entre deux monstres de la grande Histoire.

Le vieux lion Pascal Paoli saturé de cicatrices politiques et le très jeune loup aux dents longues, Napoléon Bonaparte.

C’est aussi l’évocation d’une relation d’amour et d’hostilité entre les deux hommes avec, sous d’jacente, une dimension filiale.

Nous découvrirons alors que le plus indépendantiste des deux hommes n’est pas celui qu’on croit, et que la Corse faillit devenir Anglaise …

Nous découvrirons un jeune Napoléon Bonaparte, 21 ans, génie en devenir et commençant à déployer ses ailes de géant et son appétence au pouvoir. Un jeune homme avec des capacités immenses, à l’aube de sa vie, à une époque de chamboulement où tout est possible !

Résumé de l’action :

Cette pièce se déroule en deux actes, sur deux époques, 1790 et 1793. Deux rencontres, à 3 ans de distance, entre Pascal Paoli, 66 ans, et Napoléon Bonaparte, 21 ans. En 1790, appelé par la nouvelle France révolutionnaire, Pascal Paoli revient pour diriger la Corse alors que, 20 ans plus tôt, il avait été chassé de l’ile par les troupes de Louis XV et s’était réfugié en exil en Angleterre. Lors de son voyage de retour de Londres vers Bastia, il passe par Paris et rencontre les révolutionnaires, La Fayette, Mirabeau, Robespierre, mais aussi le roi Louis XVI qui le reçoit chaleureusement et lui fait cadeau d’une mappemonde géante…

Le premier acte de la pièce se passe à l’automne 1790 après avoir été, à son débarquement à Bastia, accueilli triomphalement par une nuée de jeunes hommes imprégnés de sa gloire passée. Et parmi eux un jeune lieutenant corse de 21 ans, dont il a très bien connu le père qui fut son bras droit, insiste pour le rencontrer et lui proposer ses services.

Leur rencontre, à la fois chaleureuse et orageuse, mêle sentiments filiaux et griefs personnels avec la grande Histoire ; l’indépendance, l’autonomie, et la réflexion sur le meilleur gouvernement possible pour la Corse, et par extension pour les peuples du monde.

Pascal Paoli, qui n’a que par politesse et lassitude accepté de recevoir le jeune homme, découvre étonné un esprit brillant, affuté, charismatique qui éveille sa curiosité.

Trois ans passent, lourdement chargés d’Histoire ! Ca se passe mal en Corse avec comme d’habitude les guerres de clans, la corruption, la gabegie, le chaos, mais, aussi et surtout la pression du développement sanguinaire de la Révolution française avec la Terreur, l‘exécution du roi, la Constitution civile du clergé, et le développement de la guerre avec toute l’Europe coalisée contre la République naissante.

Avec le deuxième acte de la pièce, les deux hommes se retrouvent 3 ans plus tard.

Paoli, maladif, a beaucoup vieilli, s’est courbé.

Bonaparte, lui, s’est épanoui, a pris de l’envergure.

Les deux hommes continuent leur discussion interrompue 3 ans plus tôt mais à la lumière des évènements dramatiques qui se sont passés. L’antagonisme des deux hommes s’est accru malgré leur amour commun de la Corse et des idées des Lumières ; même si beaucoup d’idéalisme a disparu au profit d’un pragmatisme et d’un opportunisme prononcé.

Avec une grande question ; allons-nous livrer la Corse à la couronne britannique et trahir la France ?

Et, en filigrane, le destin hors du commun du jeune homme.

Ghislain Vidal