Chorus

Nous avons demandé à chaque compositeur de présenter l'oeuvre qu'il a créée.

Divertimento Nº2 - Ricardo Sandoval

Divertimento Nº2 - Hommage à Brubeck est une pièce commandée par la CMF et créée lors de la session 2015 du Stage National d’Orchestre à Plectre à Remiremont. J’ai voulu rendre un tribut au génie de Dave Brubeck, célèbre musicien de jazz, qui, avec ses compositions sur des mesures asymétriques, a laissé une empreinte bien distincte dans l’univers des musiques dites actuelles. Sa musique et celle de son compagnon de route Paul Desmond, ont marqué le jazz en offrant au grand public des mélodies contagieuses qui “restent longtemps dans l’oreille”, même si leur complexité structurelle n’est pas à priori trop facile à digérer. J’ai donc pris comme matière de composition quelques-unes de ces mélodies et les ai transformées et mélangées afin de construire ce divertimento pour orchestre à plectre, l’idée étant de réinterpréter cette musique, conçue initialement comme base pour l'improvisation, dans une oeuvre fixée, avec les timbres et sonorités particulières des mandolines, mandoles, guitares et contrebasse.

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Chorus - Fabien Cali 

Lorsque Florentino Calvo m'a passé commande pour Chorus en 2018, il s’agissait d’intégrer cette nouvelle composition dans un programme de concert au titre évocateur : Pop Life. On pense évidemment au morceau du même nom enregistré en 1985 par Prince and the Revolution, mais de manière plus personnelle, cela a fait écho au fait que la pop – tout comme le rock ou encore le metal – sont plus que des inspirations pour moi, ce sont « mes » musiques, celles qui m’ont guidées de mes débuts jusqu’à ma vie artistique d’aujourd’hui. L’idée était donc plus que jamais de s’emparer de cet ensemble à la nomenclature très singulière qu’est MG21 et de chercher à retrouver dans l’écriture de cette pièce l’énergie, la force des musiques qui me portent depuis mes débuts. Chorus donne alors à entendre quelques impressions poétiques autour des multiples significations de ce mot. De la prise de parole d’un soliste portée par le tutti, au travail des textures réunissant la somme des individualités que forme ce « chœur » de cordes pincées, en passant par un retour au grec ancien khorós – qui nous mène vers la notion de danse, de ronde, de tournoiement. L’opposition entre les entrelacs des différentes parties individuelles de l’ensemble et les « blocs » de sons – scandés comme des cris – structurent alors le discours de cette musique pour « chœur instrumental ». Enfin, l’évocation poétique du fameux effet chorus – duplication artificielle et électronique du signal audio à partir d’un seul son, utilisé à outrance dans la pop des années 1980 – termine d’établir le lien marqué entre cette pièce et les musiques « électriques ». MG21 porte donc Chorus dans ces multiples directions mais l’imaginaire de chacun peut tout aussi bien emmener ces sonorités vers d’autres rêves et j’en serai alors plus que ravi !

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Scansions - Sylvain Kassap

La scansion (mot polyglotte, le même en français, anglais et espagnol) est littéralement l'action de scander un vers, c'est-à-dire d'en analyser la métrique ou plus précisément, d'en déterminer le schéma métrique. Par extension, la déclamation du vers pour faire ressortir ce schéma métrique est aussi appelée scansion. Cette pièce pour ensemble à plectre, découpée en 3 grands mouvements et une longue coda, preut être vue comme une « étude de rythmiques ». Mais s’il y a bien dans « Scansions » un travail constant sur les pulsations; la découpe du temps ou la répétitivité; ce serait une erreur de ne considérer la pièce que sous cet angle. Le sujet est plutôt de faire sonner un discours non tonal dans des dynamiques et des tempi entendus habituellement dans le jazz, le rock ou les musiques traditionnelles, le donnant à entendre d’une façon différente.

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Le Temps d’une Mesure - Tomás Bordalejo

La mesure est la segmentation de la durée du discours musical, elle peut faire partie d’une construction ou être isolée et pensée comme un objet en soi, comme c’est le cas dans la musique dite répétitive. Quand Florentino Calvo m’a parlé de son souhait que j’écrive une pièce pour les 100 ans d’Astor Piazzolla cela a bien évidemment éveillé mon intérêt, car je suis compositeur mais aussi musicien de Tango.
L’exercice est loin d’être facile: le tango fait partie de mes racines et Piazzolla est une icône... C’est une drôle de responsabilité. Dans la pièce « Decarissimo » qu’Astor Piazzolla a dédiée aux frères Julio et Francisco De Caro (emblèmes de la « vieille garde » du Tango argentin), il a cherché à créer un univers virtuose, avec un langage à la fois chromatique et bien rythmé. J’ai pris la dernière mesure de cette pièce de Piazzolla et je l’ai utilisée comme un univers clos.
Ma pièce se passe dans le temps de cette dernière mesure de « Decarissimo », qui à l’origine doit être jouée fort et en tutti (par tous les musiciens de l’ensemble). J’ai souhaité isoler cette mesure et la faire commencer et recommencer éternellement, comme un tourbillon incessant de notes et de rythme. J’ai cherché à la déconstruire, à la filtrer, à la masquer, à la superposer et à l’arrêter dans le temps: comme si toute une vie se passerait dans cet unique et court instant de fougue et de folie.

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Pull - Claude Barthélemy

J’avais dix-sept ans et mes mains passaient
une moitié de leur temps sur ma guitare
….et l’autre sur Marianne.
Un jour qu’elle tricotait j’ai eu l’idée d’une bossa nova jolie pour la distraire
Je la nommais «Pour que ton pull t’aille»
Oubliée, elle me revint subitement à l’écoute des mandolines de MG21.
Je leur en fait cadeau, sous le nom de « Pull »...
Ils en ont bien voulu, cela me ravit !

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Quatre façons de décrire le rock  - Bruno Giner

Le titre est une allusion à l’œuvre d’exil du compositeur allemand (et proche du Parti communiste) Hanns Eisler : Quatorze manières de décrire la pluie.
Là, il s’agit d’une commande de l’ensemble MG21 pour orchestre à plectres, et j’ai structuré cette œuvre en quatre mouvements. Puisant sa source d’inspiration non dans la pluie mais dans la culture rock des années 1970/80, j’ai voulu revisiter différentes facettes de ce type de musique populaire pour en dégager quelques archétypes : forme, rythme, énergie, distorsion du son, stabilité harmonique, etc. Chaque mouvement explore une ou plusieurs de ces dimensions, sans toutefois rechercher à établir un catalogue exhaustif.
1    Electric Rhapsodie : ce premier mouvement est principalement basé sur l’énergie et la distorsion du son.
2    Gypsy rock : de style métissé, c’est une sorte d’ostinato construit sur une basse traditionnelle de rock (mandoloncelle et contrebasse) superposée à un rythme global de Rumba gitana (mandoles). Quelques onomatopées vocales ponctuent le mouvement comme une allusion aux différentes cymbales de la batterie (ride, crash et charleston).
3    Nathalie’s Ballad forever : de facture plus intimiste (8 instruments solistes seulement), il s’agit là d’une sorte de blues dans la pure tradition de la ballade.  
4    Funky jazz : librement inspiré du jazz-rock, la rythmique de départ (guitares étouffées) est une réécriture d’une partie de batterie. La rythmique de base qui sous-tend le mouvement est plutôt une rythmique funky (tempo très vif). Rythme, énergie et virtuosité sont au rendez-vous.