Simon, la cinquantaine passée, cherche à retrouver un ancien professeur, aujourd’hui reclus dans une maison délabrée au coeur d’un village désertique. Pour un ultime face-à-face…

NOTE DE L'AUTEUR-RÉALISATEUR

NOTE DE LA PRODUCTION

Cofondée il y a bientôt dix ans par 3 auteurs, Suki, Stéphane Debureau et Jean‑Philippe Gréau, Utopi est née du désir de développer et produire des projets qui interrogent notre époque. Après plusieurs courts métrages, notre ligne éditoriale s’affirme à travers des projets singuliers, critiques et souvent décalés, mais toujours animés par une exigence artistique et humaine. Aujourd’hui, nous accompagnons également des projets portés par d’autres auteurs et autrices - en animation, prises de vue réelle ou documentaire - et avons choisi de soutenir le projet de Thierry Garyn Âme qui vive, qui s’inscrit pleinement dans notre démarche, en abordant un sujet complexe avec sensibilité et humanité.

Pourquoi ce film ?

Âme qui vive aborde une thématique bouleversante et malheureusement universelle : les abus sexuels sur les enfants. Selon l’UNICEF, 1 femme sur 5 et 1 homme sur 14 ont subi des violences sexuelles, dont 81 % avant 18 ans. Ces chiffres traduisent une réalité longtemps étouffée, dont la parole se libère progressivement malgré les traumatismes persistants.

Le film donne voix à cette parole retrouvée, incarnée par un homme cinquantenaire confrontant, quarante ans après les faits, son ancien abuseur. Il explore un moment rare où l’équilibre du pouvoir vacille et où la vérité peut enfin s’exprimer. Au-delà de sa dimension artistique, Âme qui vive est un film nécessaire, qui montre ce que beaucoup n’osent dire et que l’actualité continue de rappeler. C’est ce type de récit rare et courageux qu’Utopi souhaite défendre et partager.

Pourquoi une collecte ?

Le tournage en prise de vue réelle reposera sur une équipe resserrée et expérimentée avec qui Thierry Gary a déjà travaillé. Son expérience des tournages courts à logistique optimisée sera un atout pour organiser le tournage et optimiser le budget tout en garantissant la qualité de l’image, du son et de la direction d’acteurs.

Aussi, bien que le projet ait obtenu un soutien fort de l’ADAMI, cette aide reste insuffisante pour couvrir l’ensemble de la production. En effet, celle-ci comprend 20 000 € et 80 % des salaires des comédiens, mais il reste à financer les 20 % restants et des salaires de techniciens ainsi que des frais supplémentaires.

Nous lançons donc une collecte via Proarti pour compléter cette aide et sécuriser notre budget prévisionel :

Seuil minimal : 5 000 €

Avec cette trésorerie supplémentaire, le film peut se faire.

Objectif idéal : 10 000 €

En plus de sécuriser entièrement le projet en anticipant les imprévus, cela permettrait 1 jour de tournage supplémentaire au-delà des 5 prévus, réduisant le stress et l’urgence.

Calendrier de production

Tournage : 2ᵉ quinzaine de février 2026 Post-production : mars à mai 2026 Finalisation : juin 2026

Parce que la parole autour des violences sexuelles reste fragile, nous mettrons tout en œuvre pour que la diffusion d’Âme qui vive - en festivals, à la télévision et sur les plateformes - soit la plus large possible, comme nous l’avons fait pour nos projets précédents, lesquels cumulent près de 250 sélections et une quarantaine de prix.

LA RÉALISATION

Comme pour un western, le cinémascope sera le format de ce film.

Visuellement, deux ambiances très contrastées : les extérieurs aux larges perspectives et lointains horizons versus l’intérieur étouffant de la maison de Michel Wagner.

Cadrages larges et posés et lumière au maximum naturelle pour les extérieurs, en opposition à des lumières très travaillées, nuancées, entre ombre et lumière pour les séquences dans la maison où ici les cadrages seront serrés, collant au plus près des personnages pour les séquences de confrontation, de duel entre Simon et Michel Wagner.

Aussi, pour ces séquences dans lesquelles Simon inflige à son abuseur une mort virtuelle via son imaginaire, je prends le parti pris de décaler le ton du film du réalisme «westernien» vers une pointe de fantastique. Ce qui aura pour objectif d’imager le parcours psychique de Simon. Lequel cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et l’imaginaire. C’est alors pour Simon la seule façon de « faire la peau » du vieux professeur et d’apaiser sa charge. Revoir cet homme et constater sa déchéance lui suffisant finalement à apaiser son traumatisme.

Les mouvements de caméra seront toujours très proches de l’action. Les silences, regards entre les deux protagonistes mettront en lumière tous les non-dits de leur rapport enfoui et passé.

Images extraites de Polar Park de Gérald Hustache-Mathieu, Vento Seco de Daniel Nolasco et The Settlers de Felipe Gálvez Haberle

NOTE DU CHEF OPÉRATEUR

LES DÉCORS

Les lieux et espaces seront essentiels dans la narration de Âme qui vive.

Une maison surchargée, étouffante, en état de décomposition, de délabrement, celle où habite Michel Wagner, le vieux professeur. Une maison à son image.

En opposition, des extérieurs épurés, des horizons dégagés dans lesquels évolue Simon Taillandier qui a été abusé dans sa jeunesse par Wagner. Des extérieurs comme une promesse de libération.

Entre les deux, quelques séquences dans un hôtel perdu en pleine campagne seront des scènes de respiration, teintées d’humour et principalement portées par le personnage du réceptionniste, joyeusement désillusionné, qui fait tenir bon an mal an ce lieu complètement désert, sans aucune illusion sur le standing des services qu’il propose.

NOTE DE LA CHEFFE DÉCORATRICE

LES ACTEURS

Outre les décors, bien sûr les comédiens seront essentiels.

Claude-Bernard Perot incarnera le rôle de Michel Wagner. La palette de son jeu d’acteur, à la fois flamboyante et inquiétante fera des merveilles dans le rôle du vieux professeur. Lequel professeur, en fin de vie et en mauvaise santé, est dans l’occultation totale des attouchements qu’il a fait subir à Simon. Par instinct de préservation, son psychisme a tout balayé au fil du temps, y compris sa radiation de l’Education Nationale et son passage par la case prison. Il s’est recréé une vie mentale idéale, ce qui, lorsque Simon lui rappelle ce qu’il lui a fait subir, accentue encore la désorientation dans laquelle il est.

Je jouerai le rôle de Simon adulte, et Gabriel Thévenin, Simon jeune. Encore une fois cette histoire n’est pas stricto sensu autobiographique, et même si « un film n’est pas un règlement de compte » (François Truffaut), incarner le rôle de Simon s’impose à moi tant il résonne avec mon histoire personnelle. Je vais lui apporter une forte intensité intérieure, en opposition à Wagner, qui par un abord extraverti, tente de masquer son profond délabrement interne.

Détail qui aura son importance : Simon et Wagner souffrent tous deux d’asthme.

Je souhaite offrir le rôle du réceptionniste de l’hôtel perdu en pleine campagne à un comédien non caucasien et y envisage Jay Fickinger (d’origine réunionnaise). Il sera le personnage « léger » du film dans la mesure où il composera avec la situation difficile d’un hôtel dans lequel il n’y a aucun client. Et qui, de surcroît, propose des services de piètre qualité (le dîner n’est pas fameux). Chacun se sentira libre de voir dans ce personnage l’allégorie de l’étranger au milieu de nulle part.

Valentin Capron a également donné son accord de principe pour le rôle de Lucas, le compagnon de Simon.

LA MUSIQUE

NOTE DU COMPOSITEUR